En Nouvelle-Zélande, il y a les all-blacks, le kiwi, les magnifiques contrées dans lesquelles ont été tournées la non-moins magnifique trilogie du Seigneur des anneaux. Ce n’est pas rien, mais ce n’est certainement pas tout ! Car en Nouvelle-Zélande, il y a aussi Ruth Croft !
Portrait de Ruth Croft
Ruth Croft a commencé à courir en compétition à l’âge de 14 ans. Elle a représenté la Nouvelle-Zélande
– aux championnats du monde juniors d’athlétisme au 3000 m steeple à Pékin
– et aux championnats du monde de cross-country en Écosse.
Bien qu’elle soit très bonne en athlétisme, c’est en skyrunning qu’elle excelle. Elle a représenté trois fois la Nouvelle-Zélande aux championnats du monde de course en montagne en Nouvelle-Zélande, en Turquie et en Suisse.
Quand elle était plus jeune, elle rencontrait de grandes difficultés à s’entrainer en raison de la rudesse du climat en hiver et des inondations en Nouvelle Zélande. Après son Bac, grâce à une bourse d’études dans le sport, elle déménage au Etats-Unis mais elle se blesse de multiples fois. A la fin de l’université, elle déménage à Taïwan et abandonne l’athlétisme !! L’envie est passée.
Par chance, après une petite coupure, l’envie revient et elle se met au trail. L’anecdote marrante, c’est qu’elle voulait faire un 15km à Taïwan mais que, celui ci étant complet, elle s’inscrit à un 50 km !
Aujourd’hui, Ruth Croft est une athlète sponsorisée par le team Scott.
Ruth Croft : victoire au marathon du Mont Blanc 2018
Cette jeune athlète (elle n’a pas encore 30 ans) a réalisé un premier semestre 2018 exceptionnel (dans la lignée de ce qu’elle a pu connaître en 2017), ponctué par une magnifique victoire sur le Marathon du Mont Blanc, version 42Km, en 4h37. Elle y a devancé Ida Nilsson et Eli Gordon. Le podium s’est tenu en quatre minutes, ce qui montre à quel point le niveau était relevé ! Mais la victoire n’en était que plus belle.
Soulagée, voici ce qu’elle a déclaré à l’issue de la course : « Très dur aujourd’hui, car il a fait très chaud ! Ma stratégie c’était de ne pas aller trop vite sur les 30 premiers km, manger, m’hydrater et puis tout donner sur la fin de parcours. J’ai pu savoir où étaient mes poursuivantes durant la course, c’était difficile dans les descentes pour moi, mais j’étais super bien dans les montées. J’ai essayé de profiter du paysage au début, sur les 20 premiers kilomètres, mais honnêtement après, j’ai surtout contrôlé la position de mes poursuivantes ».
La déclaration est intéressante, car Ruth Croft nous dévoile quelques détails sur sa stratégie de course, à savoir économiser les trois premiers quarts du marathon pour lâcher les chevaux à la fin. C’est amusant de voir que cela se rapproche de conseils que l’on donne aux marathoniens amateurs quand on dit qu’un marathon commence véritablement après trente kilomètres.
Nous disions plus haut que cette victoire au marathon du Mont Blanc ponctuait un premier semestre 2018, mais en réalité, Ruth Croft performe depuis déjà plusieurs années, montrant l’étendue de son talent, mais aussi (et surtout) de sa polyvalence.
Ruth Croft : son palmarès
En 2015, elle gagne la CCC en 12h54 (et avec une honorable huitième place au scratch).
En 2016, c’est en Asie qu’elle fait parler d’elle, avec un chrono d’1h17 au semi Marathon de Tapei et de 2h40 au marathon de Tokyo. Non-contente de montrer un énorme potentiel en trail, elle le fait aussi sur bitume.
En 2017, elle remporte le Marato Pireneu, finit deuxième du Lavaredo Ultra Trail et va s’imposer sur la version 76km des Templiers (où elle devança déjà Ida Nilsson).
Enfin, sur la première moitié de 2018, elle prend la médaille d’argent à la Yading Skyrun en avril, le bronze sur Zegama-Aizkorri en mai, et enfin l’or sur le marathon du Mont Blanc.
Ruth Croft : comment elle s’entraine
Aujourd’hui, elle s’entraine principalement en altitude, se concentre plus sur son ressenti que son kilométrage et continue à faire de la piste.
Ses séances de récup, qu’elle effectue en piscine, elle les couple avec beaucoup d’étirements.
Elle fait du renforcement musculaire deux fois par semaine.
Ruth Croft : comment elle mange
Elle a adopté une alimentation sans gluten et… est végétarienne ! Ruth Croft insiste bien sur le fait que son alimentation lui suffit et qu’elle ne prend aucun complément alimentaire, excepté de la spiruline et de la poudre de protéines.
Ruth Croft dit que ce n’est ni la compétition ni gagner qui l’intéresse dans le trail, mais les voyages et la possibilité de rencontrer de nouvelles personnes… pas étonnant pour une jeune athlète qui a vécu en Nouvelle Zélande, aux Etats-Unis et à Taïwan.