Sûrement….. mais on ne le connait pas 😀
Les rituels sont-ils ridicules ?
Une quantité astronomique de coureurs (pour ne pas dire tous) ont un petit rituel avant de prendre le départ d’une course. Ça peut aller de se lever du pied droit, écouter la même chanson, avoir un habit fétiche qu’on portera à chaque fois… D’aucuns trouveront ça sympa, d’autres s’en ficheront, et enfin, d’autres trouveront ça ridicule. Le sont-ils vraiment ? Peut-être, mais au fond, on s’en fiche un peu, tant que ça fait du bien à celui qui les pratique et que ça n’empiète pas sur le bien être des personnes qui l’entourent… Si un coureur a pour habitude de se rouler dans du fumier avant de courir, effectivement, ça craint un peu, mais à ma connaissance, ça n’est pas encore arrivé.
Que font les stars ?
Les rituels sont un domaine où les amateurs et les stars font les mêmes choses (les premiers de temps en temps par mimétisme vis à vis des seconds). Par exemple, Mo Farah a pris l’habitude de se raser la tête. Le footballeur Michy Batshuayi joue toujours avec le même caleçon Bob l’Eponge. Robert Pirès gardait le même caleçon tant qu’il ne perdait pas avec. Jessica Ennis (triple championne du monde en heptatlon) utilise toujours le même mètre ruban pour placer ses blocks avant le départ du sprint. Ou encore, quand il jouait encore, Borg ne se rasait jamais pendant les tournois de gand chelem (c’est pour ça que sur la majorité des photos qui restent à la postérité, il est barbu).
A quoi ça sert, un rituel ?
Pour le dire assez trivialement, c’est un moyen (pas plus bête qu’un autre) de se donner confiance, d’entrer dans sa bulle avant l’épreuve, ou pour avoir l’impression de dompter les éléments, ou bien encore de relâcher la pression et se dire qu’il y a des choses plus graves dans la vie.
Se mettre en mode compétition
Comme le dit la psychologue du sport Gaelle Colomb, “c’est finalement une sorte de signal qui intime au sportif l’ordre de quitter sa vie de tous les jours pour se concentrer sur la compétition”. Pour le dire autrement, ça permet de passer du mode “vie de famille” à “vie sportive’, par exemple. Quand on commence notre journée de travail, on le fait souvent de la même manière, ou quand on rentre chez nous, on fait souvent les choses dans le même ordre. Alors, pour le sport, c’est un peu la même chose.
Contrôler l’incontrôlable
Le psychologue Nick Hobson explique que “notre cerveau déteste le chaos. De ce fait, il cherche aussi souvent que possible à donner un sens à ce qu’il rencontre. Les rituels l’aident à avoir l’illusion de garder le contrôle sur des événements paradoxalement imprévisibles”. Comme si adopter un rituel donnait l’impression de pouvoir contrôler l’incontrôlable.
Relativiser
C’est l’érythréen Meb Keflezighi (vainqueur des marathons de Boston et New York) qui raconte cette anecdote : “Quand j’étais au lycée, ma mère avait pris l’habitude de me préparer une assiette de spaghettis à la sauce tomate avant ma course. En 86, nous avons fui l’Erythrée en pleins guerre civile (…) J’avais 13 ans. Ces pâtes sont bien plus qu’un repas pour moi. Elles me disent qu’il y a des choses infiniment plus dure que de courir un marathon”. Personnellement, j’adore ce rôle donné aux rituels.
Chacun ses rituels, finalement
Personnellement, je pensais n’en avoir aucun, puis en regardant un peu en arrière, je me suis aperçu que chaque fois, je préparais mes tenues la veille, et que je les enfilais toujours dans le même ordre (ce qui m’aide à passer en mode “compétition” et à informer mon corps que ça va être l’heure de se faire un peu mal). Et avant un ultra, pendant que je prends mon dernier petit déjeuner, je regarde toujours la même vidéo sur Youtube, à savoir “Daemon Summuner” du Joueur du Grenier; elle me fait hurler de rire et arriver de bonne humeur sur la ligne de départ.
Et vous, qu’est-ce que vous faites avant de démarrer une course ?