Il est arrivé à vélo, il est reparti en légende.
Sangé Sherpa a dompté la SwissPeaks sur 700 km et 48 020 m D+, bouclés en 146 h 12 min. Sa victoire s’est dessinée après un mano a mano intense et l’abandon de Nicolas Lehmann autour du 540ᵉ kilomètre. Le Valais aime les histoires d’endurance : celle-ci entre directement dans le folklore du trail.
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Résultat SwissPeaks, 11 jours pour traverser un pays
La SwissPeaks 700, c’est un ruban géant entre Léman et glaciers, une diagonale au cœur des « 4 000 » suisses. L’édition 2025 proposait 685,6 km pour 48 020 m D+, sur un terrain très alpin pensé pour des montagnards aguerris. Dans ce théâtre minéral, Sangé Sherpa a d’abord observé, puis verrouillé son rythme. Le duel du début de course a laissé place à une gestion millimétrée, sans éclats inutiles, avec des arrêts courts et un pacing chirurgical.
Un été surhumain : Transpyrenea, vélo, SwissPeaks
Difficile de mesurer la portée de cette victoire sans revenir sur sa séquence estivale. En juillet, il a remporté la Transpyrenea, une odyssée de 900 km et près de 57 000 m D+. Entre deux départs, il a régulièrement pris… le vélo. Enchaîner Pyrénées et Alpes sur des formats extrêmes, puis poser une victoire sur l’une des courses les plus longues d’Europe, dit tout de sa capacité de récupération et de sa science de l’effort long.
L’image d’un champion populaire
À l’arrivée, la scène résume le personnage : décontraction, bienveillance et simplicité. Au dernier petit-déjeuner avant l’ultime tronçon, il s’est même offert une raclette « bien suisse », maïs et cornichons compris. Loin du clinquant, proche des bénévoles et des bases de vie, Sangé Sherpa empile les chiffres que l’on croyait réservés aux légendes, sans rien perdre de son sourire.
Et maintenant, cap sur Courmayeur
L’histoire n’est pas finie. Sauf changement, Sangé Sherpa doit s’aligner mi-septembre sur le Tor des Géants (330 km, 24 000 m D+) autour du Val d’Aoste. Puis, le 2 octobre, cap sur la traversée du désert de Gobi en Chine, environ 400 km en autonomie, sans balisage. Si l’on cherchait une preuve que l’ultra d’endurance entre dans une nouvelle ère, sa saison en offre une sur un plateau.
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