Résultat SaintéLyon : victoire de Sylvain Cachard en 5h36

Résultat SaintéLyon
Sylvain Cachard remporte la SaintéLyon 2025 en 5h36

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Résultat SaintéLyon 2025 : Sylvain Cachard triomphe en patron

Une démonstration de force pour le champion d’Europe de course en montagne, qui s’impose en solitaire à la Halle Tony-Garnier.

Il était attendu, il n’a pas déçu. Sylvain Cachard remporte la 71ᵉ édition de la SaintéLyon, dans une nuit claire mais boueuse, en s’imposant avec autorité après plus de soixante-dix-neuf kilomètres de course entre Saint-Étienne et Lyon.

Une course maîtrisée de bout en bout

Longtemps dans le groupe de tête, Cachard a porté son attaque décisive peu après Soucieu-en-Jarrest, creusant un écart irrémédiable sur ses poursuivants, notamment Virgile Moriset, qui a tout tenté pour recoller mais a dû s’incliner. L’ex-champion d’Europe a ensuite déroulé son effort sur les derniers kilomètres, traversant les monts du Lyonnais à vive allure malgré un terrain glissant et des portions très techniques comme les aqueducs de Beaunant.

Sylvain Cachard ne s’est pas précipité.

Dans les premiers kilomètres, l’ancien champion d’Europe de course en montagne restait légèrement en retrait, laissant Pierre Nguyen mener la danse dans les rues sombres de Saint-Étienne. Aux abords de Saint-Christo-en-Jarez (km 20), Cachard figurait encore derrière le groupe des favoris, tandis que Benjamin Polin et Antoine Charvolin imposaient le tempo. À Sainte-Catherine (km 34), la sélection s’affinait, et Cachard restait aux aguets, calé dans un top 5 en embuscade. Mais déjà, son allure fluide et régulière trahissait une stratégie de montée en puissance.

Le tournant a lieu entre Saint-Genou (km 45) et Soucieu-en-Jarrest (km 59).

Alors que Benjamin Polin est encore en tête au km 45, Sylvain Cachard n’est plus qu’à une minute. À ce moment-là, l’écart se stabilise, mais Polin commence à puiser dans ses réserves. Dans une portion technique marquée par la fameuse montée de Brûle-Fer, Sylvain déclenche son attaque. Il dépasse Polin aux alentours du km 56, le laissant littéralement sur place. Moriset tente de réagir mais reste à distance. Cachard, lui, file vers Lyon avec une impression d’aisance rare dans ce type d’épreuve.

Les vingt derniers kilomètres sont une démonstration.

Sylvain Cachard creuse irrémédiablement l’écart, passant à Soucieu avec près de quatre minutes d’avance. Concentré, précis, il ne relâche rien malgré les pièges des dernières descentes boueuses. À mesure qu’il se rapproche de la Halle Tony-Garnier, son allure reste constante. Il s’offre une arrivée en solitaire, bras levés, dans une ambiance électrique. Pour sa première participation à la SaintéLyon, il frappe fort et prouve qu’il est plus qu’un spécialiste de la montagne : il est un coureur complet, capable de briller sur les longues distances roulantes et piégeuses de la doyenne du trail nocturne.

Qui est Sylvain Cachard, le gagnant de la SaintLyon

Le portrait de Sylvain Cachard

À 27 ans, Sylvain Cachard incarne cette génération d’athlètes capables de passer de la montagne pure aux formats plus roulants sans perdre leur identité.

Formé à l’INSA de Lyon, où il a passé sept ans en sport‑études, il a construit un profil rare : une rigueur scientifique dans la préparation, une foulée d’alpiniste explosive et un sens du rythme affûté sur les circuits internationaux de course en montagne. Longtemps considéré comme un spécialiste des formats courts, il a accumulé podiums et sélections en bleu, jusqu’à décrocher un titre continental qui l’a imposé comme l’un des coureurs les plus incisifs de sa génération.

Ces deux dernières années, le Grenoblois a entrepris une transition ambitieuse : sortir de ses distances habituelles — moins de cinquante kilomètres — pour explorer des efforts plus longs, plus tactiques, plus inconnus aussi.

Cela impliquait de retrouver de la vitesse sur le plat après un été cassant, mais également d’accepter un défi plus inhabituel : rester affûté en novembre, lui qui consacrait traditionnellement ce mois au repos depuis sa première sélection en juniors. Cette adaptation tardive, il l’a voulue comme un test de discipline personnelle autant que comme une nouvelle étape sportive.

La SaintéLyon occupe enfin, pour Cachard, une place affective singulière. Lyon est la ville où il a vécu, couru, étudié, et où il a souvent encouragé ses parents sur leurs défis d’ultra.

En deux ans, il est passé du rôle de spectateur familial à celui d’acteur majeur sur la ligne de départ. Pour sa première participation de nuit, il s’est fixé des objectifs d’allure plutôt que de classement, fidèle à sa méthode. Mais derrière la mesure des mots, une vérité demeure : dès qu’il accroche un dossard, son instinct de compétiteur reprend le dessus. Et cette nuit, sur la Doyenne, il l’a montré avec éclat.