sexisme trail : pourquoi la représentation des femmes sur les affiches n’est pas un détail
sexisme trail
À chaque fois que l’on pointe une absence de diversité dans la communication visuelle d’un événement trail, une voix s’élève pour balayer la critique d’un revers de main : “On ne choisit pas une course pour son affiche”, “ce n’est pas important”, “vous cherchez des problèmes là où il n’y en a pas.” Et cette fois encore, c’est arrivé avec la campagne 2025 de l’Ultra Trail des Montagnes du Jura (UTMJ), composée de cinq visuels mettant exclusivement des hommes en scène.
Matériel de trail d’occasion entre passionnés
Mais quand on nie le problème, on l’entretient. Et quand on le minimise avec sarcasme, on prouve à quel point le chemin vers l’égalité est encore long.
sexisme trail : ce n’est pas “juste” une affiche
Non, personne ne prétend qu’une traileuse choisira un ultra parce qu’elle voit une femme sur le visuel. Ce qu’on dit, c’est qu’un événement qui prétend accueillir tout le monde doit refléter cette réalité. Cinq affiches. Cinq hommes. Zéro femme. Ce n’est pas un hasard, c’est un signal. Et ce signal, c’est : ici, le trail, c’est une affaire de mecs.
C’est d’autant plus frappant quand on sait que 30 à 40 % des participants sur les formats courts et intermédiaires sont des femmes. Ce n’est pas un problème de représentation symbolique : c’est un déni de réalité.
“Ce sont des coureurs lambdas” ? Justement.
L’argument revient souvent : “Ce ne sont pas des élites, juste des anonymes.” Mais c’est précisément ce qui rend leur sélection problématique. Si ce sont des anonymes, alors pourquoi aucune femme anonyme ne figure sur les visuels ? Pourquoi “madame tout le monde” n’a-t-elle pas droit à la même place que “monsieur tout le monde” ?
Statistiquement, c’est impossible sans biais. Ce n’est pas une question de quotas ou de militantisme. C’est une question de justesse.
Le sarcasme, arme des dominants, arme du sexisme dans le trail
Tu as décidé de commenter. De t’indigner non pas du fond du problème, mais du fait qu’on ose le soulever. Tu t’es moqué : “Moi, j’ai fait Odyssea sans jamais voir d’hommes sur les affiches, comment vais-je survivre à ce traumatisme ?”
Cette blague aurait pu être drôle si elle ne trahissait pas une ignorance crasse, doublée d’un mépris paternaliste. Non, les traileuses ne réclament pas une statue. Elles réclament qu’on arrête de faire comme si elles n’existaient pas. Et si tu ne ressens pas l’exclusion, c’est peut-être simplement parce que tu n’as jamais été exclu.
“Le trail doit rester apaisé”… vraiment ?
Tu appelles au calme, au silence. Tu prônes le “règlement en interne”. En réalité, tu refuses qu’on bouscule ton confort. Mais le trail n’est pas juste un sport, c’est aussi une culture. Et comme toute culture, il peut évoluer. Il doit évoluer.
Oui, on peut aimer les sentiers, les sommets, les lignes de crête, et en même temps vouloir que tout le monde y ait sa place, dans les faits comme dans les représentations.
L’UTMB, lui, a compris et lutte contre le sexisme dans le trail
On le dit rarement, mais l’UTMB est à la pointe sur ces sujets. Webinaires pour les femmes inscrites, produits d’hygiène féminine sur les ravitos, espaces pour se changer, égalité des primes, programme Women in Trail, politique de report pour les grossesses ou adoptions… Ce sont des actions concrètes. Pas de la communication vide. Pas du flan.
Alors non, vouloir un trail plus inclusif n’est pas “superficiel”. C’est essentiel si l’on veut que la montagne reste un lieu de partage et non de domination.
Tu veux que le trail reste apaisant ? Commence par écouter.
Ce que tu appelles “polémique”, c’est en réalité un besoin d’équilibre. Ce que tu nommes “pleurnicherie”, c’est une prise de parole légitime. Le trail ne sera jamais affaibli par les voix qui demandent plus de place. Il sera affaibli par celles qui refusent d’en céder un peu
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