Le TCO en OFF : bonne idée ?
Si la rébellion à deux balles n’avance à rien et si on veut vous décourager de courir le trail de la côte d’opale en off (et tous les autres), on en a quand même ras le bol de l’omnipotence des préfets qui nous la mettent bien profond…
Dans la famille « je prends le citoyen pour une serpillière », je demande la préfecture du Pas de Calais. Car face à la recrudescence du Covid 19 dans la région, la Préfecture a décidé d’annuler le Trail de la Côte d’Opale à 48 heures de l’évènement, après n’avoir fait que valider, accepter et encourager son déroulement. Alors même que des gens étaient déjà sur place, alors que l’organisation s’était cassé les pieds à respecter toutes les normes du protocole sanitaire, tout le monde a juste eu une fin de non recevoir et obtenu uniquement le droit de la fermer.
Quand les préfets ne retiennent pas les leçons
Je sais que l’actualité va vite et qu’une nouvelle en chasse une autre, surtout en ce moment. Et pourtant, février/mars, ce n’est pas loin. Petit retour en arrière. Nous sommes le 29 février 2020, le coronavirus nous fait à moitié marrer, et on se demande si les chinois n’ont pas oublié un ou deux zéros dans leurs chiffres cependant. Nous sommes à la veille du semi-marathon de Paris, où plus de 40.000 coureurs sont attendus, de plus de soixante nationalités différentes. La halle de la Vilette accueille depuis la veille les participants pour retirer leurs dossards. Et lors d’une conférence de presse, on apprend que le semi est annulé et reporte sine die.
On se dit qu’ils se foutent de nous, que c’est complètement irresponsable d’annuler à 18 heures de l’événement et que ça va créer plus de problèmes que ça n’en résoudra. On annule pour éviter les rassemblements de personnes, et boum, le lendemain, 5000 personnes se réunissent en off pour courir le semi. La question n’est pas ici (ou du moins pas encore) de savoir si c’est bien ou mal, mais c’est surtout quelque chose de factuel, et de prévisible. Il ne fallait pas être bien cuit pour s’imaginer que ça arriverait.
On a alors pu se dire que les préfectures et/ou le gouvernement auraient évité de réitérer cela. Et avec le trail de la Côte d’Opale, ils recommencent !! Cette bande de gros malins n’a même pas appris de ses erreurs et n’a pas compris que les mêmes causes pouvaient générer les mêmes effets. Bon, si je dois être honnête, je dois bien avouer que le TCO n’a pas été annulé 18h avant le début, mais 48h… Ironie…
Et forcément, quand les gens sont déjà sur place depuis un petit temps pour l’événement, on peut s’imaginer qu’ils vont avoir envie de le courir en OFF. Surtout si ça s’est déjà fait une fois. Ça n’a bien sûr pas manqué, les appels à courir le TCO en off se sont multipliés.
Est-ce une bonne idée pour autant ?
Quand ça s’est fait pour le semi de Paris, j’ai trouvé ça bête, car dangereux (tant sur le fait de courir en pleine ville, de surcroît dans Paris que sur le fait qu’on ne savait pas encore trop comment la propagation se faisait). Pour le TCO, je serais peut être plus pragmatique et un peu moins catégorique, en sachant qu’aucun cluster ne s’est déclenché dans un contexte comme celui-ci. Les distanciations sociales étant faciles à respecter, à la limite, pourquoi pas…
Ça, c’est en théorie. Dans la pratique, si la préfecture a interdit le déroulement, c’était pour éviter les rassemblements. Et on a beau râler (à juste titre selon moi), il va bien falloir obéir... Car sur son territoire, le préfet a à peu près tous les droits qu’il veut.
A partir du moment où ils vont mettre des gendarmes partout, les gens qui vont courir risquent des amendes, et ça risque, d’une manière ou d’une autre, de se retourner contre le TCO (alors que, soyons clairs, il y aurait eu moins de risques à ce que l’événement se déroule).
Alors, évitons svp de faire le trail en off, car même si c’est chiant, ce sera juste de la rébellion à deux balles qui n’avancera à rien.