décès de Lisa Girard-Fabre
La mort tragique de cette jeune coureuse de 23 ans lors d’un footing au Cambodge nous oblige à interroger nos pratiques d’entraînement, surtout en conditions extrêmes.
Lisa est morte en courant. Pourquoi en parler ?
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Parce que Lisa aurait pu être l’une d’entre nous. Elle n’était ni élite, ni ultra-traileuse. Elle courait pour un défi personnel, dans le cadre d’un projet humanitaire, sans objectif de performance. Elle préparait un semi-marathon. Mais samedi 2 août, sous la chaleur humide du Cambodge, son corps n’a pas tenu. Deux jours plus tard, elle était retrouvée morte d’épuisement.
La disparition de Lisa Girard-Fabre nous bouleverse. Elle nous oblige aussi, en tant que coureurs, à nous poser la seule question qui vaille : quelles leçons devons-nous tirer de ce drame ?
1. Non, un semi-marathon n’est pas “facile”
Parce qu’il est populaire, parce qu’on voit des milliers de personnes le terminer chaque année, on croit parfois qu’un semi-marathon est accessible à tous, sans préparation sérieuse. C’est faux. 21 kilomètres, c’est long. Encore plus dans un climat tropical.
Lisa écrivait : “Je n’ai jamais été très sportive, mais je me lance dans le semi d’Angkor.”
Son enthousiasme force le respect. Mais il rappelle que la passion ne suffit pas. Même à allure modérée, même pour une “bonne cause”, le corps ne fait pas de cadeau.
2. L’acclimatation à la chaleur n’est pas optionnelle
Le Cambodge en août, c’est souvent plus de 30 °C dès le matin, avec un taux d’humidité supérieur à 80 %. Dans ces conditions, un footing de 5 km peut être aussi éprouvant qu’un trail de 15 km en montagne. Sans acclimatation progressive — 7 à 14 jours en général — le corps se retrouve rapidement en surchauffe. C’est ce qui semble être arrivé à Lisa.
Leçon n°1 : quand on court à l’étranger, on doit adapter ses séances, en réduisant la durée, l’intensité, et en écoutant son corps à chaque instant.
3. L’isolement peut être fatal
Lisa est partie courir seule. Comme beaucoup d’entre nous. Sauf qu’elle était dans une zone inconnue, sans accompagnement, sans sécurité, sans réseau. Le coup de chaleur est souvent progressif. On se sent mal, on ralentit, puis on s’effondre. Si personne n’est là pour vous aider, le drame est inévitable.
Leçon n°2 : en climat extrême, ne jamais partir courir seul. Même pour une courte sortie. Ou à défaut, toujours prévenir quelqu’un, prendre un téléphone chargé, et tracer son parcours en amont.
4. L’hydratation, ce n’est pas “boire un peu d’eau avant de partir”
Boire, oui. Mais pas n’importe comment. Par forte chaleur, le corps perd non seulement de l’eau, mais aussi du sodium, du potassium, du magnésium. Une simple gourde d’eau ne suffit pas toujours. Il faut une stratégie, avec des électrolytes, une réhydratation avant, pendant et après.
Leçon n°3 : ne partez jamais courir sous 30 °C sans avoir planifié votre hydratation. Et ne vous fiez pas à votre soif : elle arrive souvent trop tard.
5. Le cardio ne ment jamais
Quand il fait chaud, la fréquence cardiaque grimpe, même à allure lente. Un footing que vous faites d’habitude en zone 2 peut se retrouver en zone 4 sans que vous ne vous en rendiez compte, simplement à cause du climat.
Leçon n°4 : utilisez une montre cardio et apprenez à repérer les signaux d’alerte. Si votre rythme cardiaque est anormalement haut dès les premières minutes, arrêtez-vous.
6. Être bienveillant ne dispense pas d’être lucide
Lisa courait pour une cause. Pour une ONG. Pour un projet qui avait du sens. Mais ce sens n’empêche pas les lois biologiques d’agir. L’engagement n’immunise pas contre le danger. Ce n’est pas parce qu’on court pour une bonne raison que le corps encaisse mieux.
Leçon n°5 : on peut être motivé, inspiré, généreux… et mal préparé sans le savoir. L’émotion ne remplace jamais la prévention.
7. Préparer une course, c’est aussi étudier le contexte
La météo, le parcours, la surface, l’altitude, les zones isolées, les risques sanitaires locaux… tout cela fait partie de la préparation. Trop de coureurs se fient à leur plan d’entraînement comme si tout se passait en terrain neutre. Mais changer de pays, c’est changer de règles.
Leçon n°6 : un plan d’entraînement n’est rien sans une vraie lecture du contexte. S’informer, demander conseil, ajuster les séances — c’est ça, être un coureur responsable.
La mort de Lisa n’est pas un fait divers. C’est un signal d’alarme. Le trail et la course à pied ne sont pas dangereux par nature. Mais ils le deviennent si l’on oublie l’essentiel : on ne court pas contre le climat, on ne court pas contre son corps, on court avec eux.
En mémoire de Lisa, rappelons-nous que le courage, ce n’est pas de courir coûte que coûte. C’est de savoir quand il vaut mieux s’arrêter.
Résumé
La mort de Lisa Girard-Fabre, survenue au Cambodge pendant un footing de préparation, met en lumière les dangers liés à l’entraînement sous climat tropical. Son décès rappelle l’importance de l’acclimatation à la chaleur, de l’hydratation, de l’analyse du contexte et de la prudence. Chaque coureur, amateur ou confirmé, doit retenir que la course ne doit jamais primer sur la sécurité.
FAQ
Qu’est-ce qu’un coup de chaleur d’effort ?
Une défaillance du système de régulation thermique du corps, souvent fatale en l’absence de refroidissement immédiat.
Combien de temps faut-il pour s’acclimater à la chaleur ?
Généralement 7 à 14 jours d’exposition progressive.
Un footing peut-il vraiment tuer ?
Oui, s’il est effectué dans des conditions extrêmes sans préparation adaptée.
Pourquoi la chaleur est-elle si dangereuse ?
Elle augmente la fréquence cardiaque, diminue l’efficacité de la transpiration, et peut provoquer un effondrement du système cardio-vasculaire.
Doit-on adapter son plan d’entraînement en voyage ?
Toujours. La chaleur, l’altitude ou le stress du dépaysement modifient considérablement la physiologie de l’effort.
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