Tout comprendre sur le carbone, l’empreinte carbone et le rôle des sportifs et des traileurs dans le réchauffement climatique.
Réflexion sur l’empreinte carbone des traileurs
Qu’est ce que le carbone (CO2)
carbone
Le carbone, plus exactement le dyoxide de carbone est un gaz à effet de serre. Sa suspension dans l’atmosphère est la cause de l’accroissement de températures sur le globe.
Chaque être vivant en produit. Dès que nous respirons, nous expirons du carbone, quand nous marchons, nous dormons et à fortiori quand nous courons.
méthane
Nous exhalons aussi du méthane qui est un gaz e à effet de serre 10 fois plus puissant que le CO2… A chaque fois que nous rotons et que nous petons.
Les vaches qui ont 4 estomacs, je vous laisse imaginer combien de méthane elles rejettent.
Ce n’est pas vraiment ce que nous rejetons de notre organisme qui pose problème. C’est le carbone fossilisé dans le sol que nous extrayons du sol sous forme pétrole et de gaz qui constitue les stocks de C02 que nous diffusons dans l’atmosphère à cause de notre activité humaine : industries, transports, machines pour l’agriculture, ciment, acier etc.
La tragédie du carbone
Le drame et la tragédie du CO2 c’est qu’il ne dissout pas naturellement dans l’atmosphère. Alors que le méthane sous diverses conditions disparait au bout de 10 ans, le CO2 reste dans l’atmosphère pour des milliers d’années.
Dans un système écologique à l’équilibre, le carbone peut disparaitre au bout de 120 ans. Un système écologique à l’équilibre, c’est quand le carbone est séquestré par des arbres qui poussent et par du plancton qui fait de la photosynthèse dans l’océan puis meurt et repose au fond sous forme de calcaire. Dans ce cas là, le carbone disparait au bout de 120 ans. Malheureusement, les quantités rejetées dans l’atmosphère depuis 1850 sont telles que le système terre ne peut plus les absorber et que la chaleur augmente inexorablement. Nous connaitrons des températures moyennes de plus de 50 degrés à Paris et à Londres huit mois de l’année en 2100 peut-être avant (2050) : cela sera invivable.
Peut-on revenir en arrière ? Il nous reste une petite fenêtre d’opportunité si nous nous mettons tous à ramer dans le sens contraire en même temps mais cette fenêtre se réduit année après année.
Alors l’emprunte carbone c’est quoi.
Définition : qu’est ce que l’empreinte carbone
L’emprunte carbone d’une personne est le calcul plus ou moins exact de la production de CO2 par son activité. Un occidental adulte génère environ 5 à 10 tonnes de carbone par an. Il faut savoir qu’un arbre, selon son espèce, va séquestrer en moyenne entre 20 et 100 kilos de carbone par an. Cela vous laisse imaginer le nombre d’arbres qu’il faut pour couvrir votre emprunte carbone de 10 tonnes. Sur ces 10 tonnes, il y a plusieurs parts qui sont liées au mode de vie :
– habitat (chauffage, climatisation pour 50%,
– transport 30%
– consommation, objet, viande, numérique.
Tous coupables
Alors OUI, nous sommes tous coupables de courir, de changer de paire de chaussures deux fois par an, d’avoir des montres connectées, d’aller sur Strava et Facebook.
Quand il s’agit de prendre l’avion pour aller faire un trail au bout de la planète, la facture carbone est salée mais c’est la tragédie et le paradoxe de notre civilisation.
Si nous vivons le ventre repus dans le confort moderne, c’est parce que nous créons cette activité et les richesses qui en découlent. Cette activité est basée à 80% sur les énergies fossiles. L’expert en carbone Jancovici déclare que nous avons 600 esclaves énergétiques à notre disposition c’est à dire que notre confort personnel est du à l’équivalent énergétique de 600 humains grâce aux machines qui tournent aux énergies fossiles.
A partir de ce constat que pouvons nous faire. Que peut faire le traileur ?
D’abord les petits gestes individuels ça compte.
– Recycler ses ordures
– Faire du compost
– Eviter la voiture et prendre les transports en commun ou aller en vélo
– Réduire sa consommation d’énergie, baisser le chauffage, mettre moins mettre la clim.
– Arrêter de fumer, de boire, devenir vegé ou manger de la viande une fois sur deux
– Diminuer sa consommation d’objets superficiels, jetables, augmenter la part d’objets d’occasion
– Adhérer à des programmes de compensation carbone (bien les examiner avant)
Bref, être sobre, c’est mieux.
Trop tard
Tout cela a des limites : quand votre semelle est usée, à part ceux qui sont capables de rechaper une semelle à la main, vous ne pourrez pas éviter l’achat d’une nouvelle paire si vous ne voulez pas risquer l’aponévrosite.
Malheureusement, ces petits gestes qui vous honorent, seront insuffisants par rapport à l’avalanche climatique qui vient.
Nous avons, d’après les experts du Giec, presque atteint les points de bascule qui font qu’un effet boule de neige arrive : le dégel inévitable du permafrost et la fonte des calottes glacières. L’ensemble va rejeter près de 3000 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère, c’est à dire presque autant que ce que l’activité humaine a produit ces deux derniers siècles
Ainsi, nos efforts individuels, même s’ils restent louables sont peanuts par rapport au cataclysme qui vient. Aujourd’hui, ce que nous devons faire collectivement, individuels, entreprises et gouvernements, c’est extraire massivement le carbone de l’atmosphère… sinon on va crever (ou vivre comme des bergers de chèvres faméliques du sud aride du Pakistan, ce qui n’est pas très enviable du point de vue de “l’occidental confortable”)
Actions collectives pour dimininuer l’emprejnte carbone
1- planter 5000 milliards d’arbres en urgence (dont les plus performants captureront vraiment du carbone que au bout de 6 ans) ;
2- arrêter d’extraire du charbon, du pétrole du gaz et/ou y adjoindre en urgence des techniques de recapture et de stockage du carbone –CSC mais pas du greenwashing SVP– (le coût d’installation de ces techniques est colossal) ;
3- construire des immenses systèmes d’aspiration et restockage du CO2 (quelques usines expérimentales existent dont une en Islande) mais pas ceux qui restockent le co2 pour faire ressortir du pétrole SVP;
4- développer les énergies renouvelables ou carbone neutre comme le nucléaire (même si je dis nucléaire du bout des lèvres mais bon quel choix avons-nous)
Ces actions ci-dessus couvriront 80% des émanations de C02 actuelles mais il faut aller plus loin. Plutôt que de viser la neutralité carbone, il faut viser un objectif d’empreinte carbone négative. C’est pourquoi il faut adhérer à des programmes de séquestration du carbone (offset) à 200% de son emprunte. Par exemple, si je prends l’avion pour faire un trail en Thailande, je dois payer non seulement une fois ma compensation carbone sur le site de la compagnie aérienne mais je dois aussi adhérer à des programmes d’offset individuels. Cela ne coûte pas bien cher : pour une empreinte individuelle de 10 tonnes il faut compter 200 euros par an. Cela équivaut à des centaines d’arbres replantés.
CONCLUSION sur l’empreinte carbone dans le trail
Grâce aux données publiées par Andy Symonds, on sait que l’emprunte carbone d’un traileur, pour sa seule activité trail, est de deux tonnes. C’est énorme car il est recommandé, par personne, de ne pas dépasser les deux tonnes par an. Aussi, il n’y a pas 36 solutions. Soit le traileur arrête le trail (ça serait dommage), soit le traileur diminue son empreinte carbone à côté, soit il compense.
Concrètement, pour faire baisser son empreinte carbone, on ne va pas demander au traileur d’arrêter de courir ni d’arrêter de changer de chaussures.
Mais le traileur peut éviter de prendre l’avion pour aller sur des trails à l’autre bout du monde et préférer les transports en commun et le covoiturage.
Le traileur peut diminuer son alimentation en viande et en laitage (et en boisson alcoolisées 🙁
Nous vous invitons à calculer votre empreinte carbone. De multiples applications gratuites sont disponibles.
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