Courage, Xavier
Même s’il n’y a pas de certitude et que tout devra être mesuré et objectivé, Xavier Thévenard en a dit un peu plus sur ses problèmes sur le Lavaredo. Il a notamment expliqué qu’il allait devoir faire des examens pulmonaires, sachant qu’il avait chopé le covid en novembre dernier, que ça l’avait cloué au lit pendant dix jours avec de gros problèmes de respiration.
Xavier Thevenard n’a pas parlé de covid long à proprement parler, c’est nous qui le faisons. Nous ne sommes médecin mais cela y ressemble.
Comme il le dit,
« c’est une piste que je vais éclaircir, puisque j’ai déjà ressenti à plusieurs reprises ces gênes respiratoires lors de [ses] sept derniers mois d’entraînement ».
Quand j’ai lu le message, j’ai trouvé courageux que Xavier se lance sur le Lavaredo alors qu’il avait eu des problèmes.
Me demande si un médecin aurait fait un certificat à un coureur du peloton avec les mêmes soucis. Car ce n’est quand même pas anodin d’avoir des gênes respiratoires à l’entraînement encore sept mois après. Ça montre cependant que justement, le covid n’a rien anodin.
En parallèle, on pourra toujours dire que Xavier n’a pas eu de chance, que la majorité des coureurs qui l’ont chopé n’ont pas eu de séquelles (Michel Lanne en avait bien bavé pendant plusieurs jours, mais n’avait plus rien dit après), il n’empêche que ça peut arriver. Oui, la majorité des formes graves touche les personnes plus fragiles, il n’en demeure pas moins qu’il peut y avoir des trous dans la raquette et que des plus jeunes en bonne santé (pas sûr que beaucoup de sportifs de hautniveau aient une condition équivalente à celle de Xavier) peuvent avoir un impact sur leur pratique sportive pendant un certain temps.
Forcément, je ne peux pas m’empêcher de repenser aux mots d’Antoine Guillon il y a quelques mois
« Fruit de ce fantastique travail de fourmi, l’Homme d’aujourd’hui est en train — outre de passer à côté de l’essentiel en ne comprenant pas d’où il vient — de casser le lien qui l’unit depuis toujours à son environnement, au point de prendre un virus pour un ennemi, alors qu’il est juste là pour tester son degré de santé. Ben oui, ça dérange. Ne pas pratiquer de sport d’endurance, boire de l’alcool, manger de la merde, fumer, se droguer, vivre dans le stress, ne pas savoir se reposer, puis ensuite espérer vivre en bonne santé, ce n’est pas compatible. Mais que cette partie de l’humanité soit souffrante de ses excès et nuisent à l’équilibre de vie des autres, je tape du poing! Quel avenir cela nous réserve-t-il ? Un peu de celui d’hier et un peu de nouveauté sans doute. Ce qui est navrant, et que j’avais prédit il y a plusieurs semaines, est l’exemple de ce qui se produit quand un semblant d’activité reprend : la première chose qui se passe est un mouvement en masse vers le « drive » de McDonald’s, une honte et un non-sens absolu. Direct vers la malbouffe pour donner la chance à un autre virus de frapper des cibles toutes trouvées. »
On s’était déjà insurgés de ces propos ; et les mettre maintenant en lumière avec ce qu’est en train de vivre Xavier Thévenard (qui n’est probablement pas un adepte du macdo) a quelque chose d’assez triste, finalement.
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