Project Amplify, c’est la chaussure de running équipée d’une aide électrique que va sortir Nike. Concrètement, un petit moteur logé dans une chevillère, relié à la chaussure, donne un coup de pouce à la cheville et au bas de jambe.
ACHETER DES CHAUSSURES DE TRAIL
chaussure Salomon Speedcross 6
L’ensemble fonctionne un peu comme un vélo électrique des pieds : la foulée reste naturelle, mais l’effort paraît plus léger, surtout en faux-plat ou en montée douce.
Ce prototype vise le running du quotidien, pas la compétition ni le trail technique. L’idée n’est pas de battre des records, mais d’aider des coureurs “classiques” à tenir leur allure plus facilement ou à gagner un peu de vitesse, par exemple passer d’un 10 km en 1 h 20 à un temps plus proche d’1 h. Le projet est encore en test, sans date de sortie ni prix officiels, et la chaussure peut se porter avec ou sans le module motorisé.
Project Amplify n’a pas été pensé pour les élites ni pour les records du monde.
Le message est limpide : aider les coureurs du quotidien qui tournent autour de 8 min/km à tenir la distance avec moins d’effort, et pourquoi pas grappiller des minutes. Dit autrement, passer d’un 10 km couru en 1 h 20 à un 10 km proche de 1 h 00 quand les conditions s’y prêtent.
La promesse repose sur une assistance active logée dans une chevillère motorisée reliée à une running à plaque carbone.
Le système ajoute un coup de pouce à la cheville et au bas de jambe, comme une “seconde paire de mollets”. Résultat attendu sur le terrain urbain ou les voies vertes : une foulée qui fatigue moins dans les faux-plats, des relances moins coûteuses, un cardio qui reste plus bas à allure identique. C’est exactement là que le gain de temps devient plausible pour un coureur situé entre 6 et 8 min/km.
Le cœur de cible est clair. Ce n’est pas l’athlète affûté qui vise un 10 km en 40 min, c’est le pratiquant régulier qui termine sans exploser et qui rêve d’un cap symbolique. Project Amplify lui promet un peu plus de vitesse à dépense égale, ou la même vitesse avec un ressenti plus facile.
Sur une préparation de 6 à 8 semaines, l’assistance peut permettre d’allonger progressivement les sorties, d’oser une portion en légère montée, de réduire les marches récup’ sans surchauffer.
Reste la question du sens.
La valeur d’un chrono n’est pas qu’un chiffre : c’est un effort consenti, une progression assumée, une technique peaufinée. L’assistance ne remplacera jamais l’entraînement de base : endurance fondamentale, renforcement des mollets et des fessiers, travail de cadence. Elle peut lisser les aspérités d’un parcours et offrir de l’allant, mais n’efface ni la nécessité d’une chaussure bien choisie ni d’une stratégie d’allure réaliste.
Côté usage, il faut rester lucide. Le dispositif vise le running de tous les jours, pas les sentiers techniques. Entre trottoirs, parcs et voies cyclables, l’assistance aide surtout à maintenir l’élasticité de la foulée quand le mental baisse. Sur terrain irrégulier, racines et cailloux, l’intérêt s’amenuise et la question de la stabilité devient prioritaire. Le trail reste un sport de placement, d’appuis et de gestion d’énergie où la technologie ne doit pas prendre le pas sur la lucidité.
Sur le plan pratique, deux inconnues demeurent : la date de sortie de Project Amplify et le prix.
Le projet est encore en phase de test, avec un lancement annoncé “dans les prochaines années”. Rien d’officiel sur le tarif, mais la présence d’un moteur, d’une batterie et d’une mécanique d’assistance laisse envisager un ticket élevé, bien au-dessus d’une paire de running classique. Ce sera un investissement d’early adopter, à mettre en balance avec un plan d’entraînement solide et une hygiène de course qui restent, eux, accessibles et décisifs.
En filigrane, une certitude se dessine. Si l’objectif est de transformer une allure de 8 min/km en 6 min/km sur 10 km, l’assistance peut offrir un tremplin. Mais la marche la plus durable reste celle gagnée à la sueur des séances régulières, des éducatifs bien faits et d’un renforcement sérieux. L’électrique peut aider à passer de 1 h 20 à 1 h 00. Le véritable cap, lui, se franchit quand la progression tient encore sans le moteur.
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