L’interview vient de tomber sur iRunFar, à quelques jours du départ de la Hardrock 100. Germain Grangier, un super traileur français, revient sur une saison 2024 marquée par l’échec, la douleur… et une abnégation peu commune : lors de l’UTMB, il a tenu des heures avec deux côtes fracturées. Aujourd’hui, c’est dans les Rocheuses qu’il espère relancer sa saison. Pour lui, la Hardrock n’est pas juste un ultra américain mythique : c’est un test de vérité.
Germain Grangier
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Germain Grangier a eu une année noire en 2024
À l’UTMB comme à la Diagonale des Fous, Germain avait l’ambition d’enfin briller sur les formats 100 miles. Mais dans les deux cas, le scénario a tourné au cauchemar. Au bout de 12 heures, ses jambes cessaient de répondre. Perte de coordination, impossibilité de contracter ses muscles, sensations de déconnexion… Malgré des examens médicaux poussés, aucune cause claire n’a été trouvée. Un blocage mystérieux, qui l’a laissé sans explication.
À cela s’est ajoutée une blessure : deux côtes cassées en pleine course, à Chamonix. Pas de retrait, pas d’abandon immédiat. Grangier a serré les dents, comme souvent. Mais le corps a fini par dire stop.
Repartir de zéro
Face à cette accumulation d’échecs, il a décidé de tout revoir. Repartir d’une feuille blanche. Repenser son entraînement, son alimentation, son approche mentale. Et surtout, reprendre confiance. Il a enchaîné quelques courses plus courtes, notamment à Madère (MIUT) et au Chianti Ultra Trail. Les jambes ont tenu, mais sans dépasser la fameuse barrière des 12-13 heures qui semble le hanter.
C’est là tout l’enjeu de son Hardrock : tenir bon au-delà de ce seuil. Si son corps ne flanche pas cette fois, ce sera une victoire en soi.
Préparation millimétrée dans le Colorado
Pour se donner les meilleures chances, Grangier s’est installé à Silverton dès la mi-mai. Objectif : s’acclimater à l’altitude, comprendre le terrain, s’imprégner des montagnes. « Courir à plus de 3000 mètres, c’est une autre histoire. En Europe, on monte haut, mais on marche. Ici, on peut courir là-haut, et ça change tout. »
Il a aussi pris le temps d’appréhender la météo capricieuse, les habitudes locales, les ravitos, les pacers – une nouveauté pour lui. Tout est nouveau, mais c’est ce qu’il cherche : un terrain inconnu où renaître.
La Hardrock 100 : un défi mental et symbolique
La Hardrock, c’est plus qu’une course. C’est un rite initiatique. Grangier le sait. Il n’y reviendra peut-être jamais, tant l’accès est rare. Alors il s’y présente avec humilité : « Mon but n’est pas de gagner, mais de courir après 12 heures. Si j’y arrive, ce sera un soulagement énorme. »
Et si le corps répond enfin présent, ce ne sera plus seulement une revanche sur 2024, mais un nouveau départ.
À Silverton, Germain Grangier ne court pas contre d’autres coureurs. Il court contre ce mur invisible que son corps lui a imposé l’an dernier. Ce mur s’appelle « 12 heures ». S’il parvient à le franchir, alors la Hardrock 100 aura été bien plus qu’un ultra : un exorcisme.
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