Dimanche 19 octobre 2025, un homme de 64 ans a perdu la vie lors d’une battue aux sangliers à Laparade, dans le Lot-et-Garonne. L’auteur présumé du tir est un autre chasseur, âgé de 83 ans. Cet événement, tragique et brutal, ouvre la saison cynégétique sous le signe de l’alerte et relance la question de la sécurité sur les terrains de chasse.
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La battue, conduite par une société de chasse locale, s’est déroulée à l’orée d’un bois, route de Roudayrou, entre champ et forêt.
Une dizaine de chasseurs participaient à l’opération. Alors qu’un sanglier traversait la zone, le coup de feu a été tiré, atteignant la victime au niveau du bas-ventre. Malgré la mobilisation rapide des secours, l’homme est décédé sur place.
L’auteur présumé du tir a été identifié et placé en garde à vue.
Les dépistages d’alcoolémie et de stupéfiants se sont révélés négatifs. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Sainte-Livrade-sur-Lot, assistée de techniciens en identification criminelle et de représentants de l’Office français de la biodiversité (OFB). Il reste à déterminer si le projectile est arrivé par tir direct ou ricochet.
Selon les données officielles pour la saison 2024-2025, la chasse a enregistré 11 accidents mortels, contre 6 les deux saisons précédentes.
Le nombre total d’accidents dépasse la centaine, et plus de 130 incidents matériels — tirs vers habitations, véhicules ou animaux domestiques — ont également été recensés.
Ces chiffres marquent une légère hausse après plusieurs années de baisse continue. La totalité des décès enregistrés sur la dernière saison concerne la chasse au grand gibier.
Ce drame n’est pas seulement un fait divers cynégétique : il interpelle tous ceux qui fréquentent la nature — randonneurs, traileurs ou simples promeneurs.
Car la forêt, même loin des habitations, peut devenir le théâtre d’un tir mal dirigé. Lorsqu’un chasseur expérimenté, en battue encadrée, est mortellement touché, cela amène à s’interroger : quels sont les marges de sécurité pour ceux qui, eux, ne chassent pas ?
Dans ce contexte, la transparence sur les zones de chasse, la communication préventive et la vigilance collective deviennent essentielles pour éviter qu’une sortie en forêt ne vire à la tragédie.
Le premier accident mortel de la saison 2025 rappelle que derrière les statistiques, il y a des vies et des familles.
La chasse reste une activité légale et traditionnelle, utile à la régulation du gibier, mais elle ne peut être dissociée d’une exigence croissante de sécurité — pour les chasseurs comme pour les autres usagers de la nature.
À tous les acteurs, qu’il s’agisse des fédérations, des autorités locales ou des pratiquants de plein air, il revient désormais de conjuguer passion, prévention et prudence.
Sources
Office Français de la Biodiversité (bilan des accidents 2024-2025)
Fédération Nationale des Chasseurs
BFM TV – « Les accidents de chasse repartent à la hausse » (juillet 2025)
La France Agricole – « Davantage d’accidents de chasse en 2024-2025 »
Le Républicain Lot-et-Garonne – Actu.fr (19 octobre 2025)
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