Aurélien Sanchez n’est pas un traileur comme les autres.
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Finisher de la mythique Barkley en 2023, adepte des défis extrêmes et des aventures en autonomie, il s’est forgé une place à part dans le paysage du trail. De l’autre côté, Kiprun est la marque de running du groupe Decathlon, connue pour son équipe d’athlètes performants et sa stratégie très orientée sur la visibilité sportive.
Quand leur collaboration s’arrête aujourd’hui, la question se pose forcément : pourquoi maintenant ?
Nous sommes en décembre, période charnière du trail. C’est le moment où les contrats arrivent à échéance, où les marques renouvellent leurs équipes et où les athlètes annoncent leurs changements de sponsors. Le “mercato trail” bat son plein, avec son lot d’arrivées, de départs et de repositionnements stratégiques. L’annonce d’Aurélien s’inscrit dans ce calendrier très codifié : c’est la fenêtre où l’on clarifie son avenir, où l’on se libère pour signer ailleurs et où l’on prépare sa saison 2025.
Dans ce contexte, son départ interroge. Est-ce un choix personnel lié à l’évolution de sa pratique ? Une divergence avec la stratégie de Kiprun, davantage centrée sur les résultats que sur l’aventure ? Ou le signe que l’athlète cherche un accompagnement plus adapté à ses projets extrêmes ?
Cette lecture croisée de sa saison 2025, de ses besoins matériels et du timing des annonces permet de comprendre les raisons de ce virage.
Les déclaration de Aurélien Sanchez suite à son départ de Kiprun
Des besoins techniques qui évoluent vers l’extrême
La saison en cours permet d’ailleurs de mieux comprendre ce virage. Depuis la SwissPeaks 700 km en 2024, où il avait terminé sur le podium après un périple titanesque, Aurélien Sanchez a enchaîné avec des courses longues exigeantes, des expériences plus brutes et plus engagées que la moyenne.
Des formats très longs qui demandent un matériel spécifique
On l’a vu sur le Challenge du Montcalm, sur les Euskal Trails, puis sur sa traversée des forteresses royales du Languedoc, 240 km avalés en 41 heures. Autant d’épreuves où l’équipement doit être irréprochable, durable, et conçu pour résister aux pires conditions. À mesure qu’il bascule vers des projets qui relèvent autant de l’expédition que du trail, ses besoins techniques changent radicalement. Sa pratique change. Sa direction aussi.
Un besoin d’alignement profond avec les valeurs
Dans son message, il insiste sur la loyauté, l’authenticité, l’importance de travailler avec des partenaires qui partagent une vision et non une simple vitrine. Ce passage n’est pas anodin. Le monde du trail évolue vite, avec des gammes pensées pour la performance grand public, alors qu’Aurélien s’oriente vers des formats plus confidentiels et plus extrêmes.
Des attentes qui dépassent le cadre commercial classique
À ce stade, un athlète attend parfois un accompagnement plus fin, plus artisanal, plus spécialisé. Il a besoin d’une marque capable de suivre un virage sportif rare, loin des codes marketing traditionnels. Le départ de Kiprun reflète donc autant l’évolution du marché que l’évolution du coureur. Aurélien le dit lui-même : il veut collaborer avec des partenaires qui croient en ses projets, partagent ses valeurs et proposent du matériel adapté à ses formats d’aventure. C’est une manière polie de dire que ce n’est plus totalement le cas aujourd’hui.
Un positionnement sportif qui ne correspond peut-être plus aux attentes de Kiprun
Même s’il ne l’évoque pas directement, un élément apparaît en filigrane lorsqu’on observe la stratégie actuelle de Kiprun. La marque met en avant une équipe composée presque exclusivement d’athlètes au niveau de performance très élevé. On y retrouve des coureurs comme Jimmy Gressier, champion du monde du 10 000 m, Méline Rollin, recordwoman de France du marathon, ou encore Blandine L’Hirondel, figure majeure du trail français. Leur présence illustre une orientation claire : Kiprun mise sur des profils capables de gagner, de battre des records, de s’imposer sur des courses très médiatisées où la visibilité est immédiate.
À côté de cette logique “performance”, la trajectoire récente d’Aurélien Sanchez se distingue nettement. Ses plus grands accomplissements se construisent sur des défis personnels, des aventures en autonomie, des ultras extrêmes, ou encore des projets atypiques difficiles à transformer en vitrine commerciale. Sa saison 2025 le démontre, avec des projets forts mais aussi des abandons sur des épreuves structurantes, comme le Grand Raid des Pyrénées. Sans remettre en cause son talent ni la puissance de ce qu’il réalise, il est possible que l’orientation de ses objectifs ne corresponde plus totalement à la stratégie de Kiprun, davantage tournée vers les athlètes qui performent régulièrement sur des formats très exposés. Cette divergence naturelle pourrait avoir contribué, discrètement mais logiquement, à la séparation.
La Barkley 2025 comme vrai pivot
La Barkley 2025 marque un tournant dans la trajectoire d’Aurélien Sanchez. Deux ans après son exploit de 2023, où il était devenu finisher, il revenait avec l’ambition de confirmer. Cette fois, il n’a pas réussi à boucler les boucles. Son compte rendu, très humble, montre à quel point cette édition l’a éprouvé et combien elle a renforcé sa volonté d’explorer des formats encore plus engagés. Ce “fail” sportif n’est pas un échec à proprement parler, mais il révèle une réalité évidente : ses projets ne ressemblent plus à ceux d’un athlète qui aligne des podiums sur des courses médiatisées. Ils appartiennent à un autre monde, celui des défis extrêmes où le matériel doit être pensé comme un outil d’expédition. Ce décalage entre la nature de ses objectifs et la stratégie plus performance de certaines marques peut avoir joué un rôle dans sa décision de tourner la page.
Un discours qui résonne avec d’autres départs de chez Kiprun
Le message d’Aurélien Sanchez n’arrive pas dans le vide. Quelques jours plus tôt, un autre athlète de la team, Fleury Roux, annonçait lui aussi la fin de son partenariat avec Kiprun. Dans son post, il évoquait un “désalignement” entre ses projets et l’ADN de la marque, une impression de ne pas s’être senti pleinement soutenu, tout en remerciant la marque pour la qualité du matériel et des relations humaines. Là encore, la performance et la stratégie de la marque ne sont jamais critiquées frontalement, mais les mots choisis dessinent un même constat : Kiprun se positionne clairement comme une marque axée sur la performance, alors que certains de ses athlètes glissent vers des projets plus atypiques, plus aventure, moins orientés résultats immédiats.
Les réactions sous le post d’Aurélien en témoignent. Certains félicitent le coureur pour son honnêteté et ses vidéos, d’autres confient qu’à force de lire ce type de message, ils risquent de “moins aimer Kiprun”. Ce ne sont que des impressions de spectateurs, pas des accusations. Mais elles montrent que ces départs répétés, formulés avec des mots proches, finissent par nourrir un questionnement sur l’adéquation entre la stratégie très performance de la marque et les profils d’athlètes qu’elle accompagne.
L’importance des relations humaines dans sa décision
On doit aussi évoquer une dimension humaine, centrale dans son texte. Aurélien Sanchez met en avant les rencontres, les liens, l’envie de travailler avec des partenaires partageant ses valeurs. Il remercie l’équipe, souligne le côté inspirant et humble des autres athlètes, insiste sur le fait qu’il espère rester proche d’eux. Ce n’est pas un détail. C’est sa manière de dire que la relation n’a pas tourné au conflit, mais qu’elle est arrivée au bout de ce qu’elle pouvait lui apporter.
Une cohérence personnelle comme fil conducteur
Ce n’est pas de la communication cosmétique. Depuis la Barkley 2023, Aurélien construit un récit fait de doutes, de tâtonnements, de projets extrêmes assumés, loin du storytelling des “héros invincibles”. Le fait qu’il insiste aujourd’hui sur la nécessité de rester aligné avec ce qu’il est suggère que, pour lui, le partenariat n’avait plus cette cohérence globale. Les projets évoluent, les attentes aussi. Il préfère prendre les devants plutôt que de rester dans une relation tiède.
Une saison 2025 qui réclame un nouveau type de soutien
Le bilan de sa saison éclaire donc ce départ. Aurélien Sanchez a alterné formats explosifs, courses de montagne très pentues, ultras de plusieurs jours, projets personnels et abandon sur le Grand Raid des Pyrénées 2025 après un enchaînement éreintant. À mesure que son identité sportive se précise, il se rapproche davantage d’une pratique d’exploration que d’une carrière tournée vers les classements et les titres.
Une identité sportive qui s’affirme
Plus il avance, plus il assume cette voie. Kiprun lui a offert une année solide et utile, en le soutenant sur deux de ses projets les plus emblématiques : la SwissPeaks 700 et la Barkley. Mais la phase qu’il ouvre maintenant demande autre chose : un partenaire prêt à s’investir dans une logique d’aventure, pas uniquement de performance. Une marque qui accepte qu’un athlète puisse construire sa légende autrement que par des podiums, mais par des histoires longues, incertaines et parfois inachevées.
En résumé, Aurélien Sanchez ne quitte donc pas Kiprun par déception ni conflit, mais par fidélité à ce qu’il est.
Il tourne la page parce qu’il en ouvre une autre, qui ne ressemble à aucune précédente. Une page où les longues distances se mêlent aux défis personnels, où l’équipement devient un partenaire stratégique, où chaque projet exige une adaptabilité totale. Il cherche désormais une marque capable d’accompagner ce mouvement et de voir dans ses aventures une opportunité rare : comprendre le trail autrement.
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Cet article repose sur des déclarations publiques accessibles en ligne, notamment les publications Instagram d’Aurélien Sanchez et de Fleury Roux. Il ne constitue ni une attaque contre la marque Kiprun, ni un jugement sur sa stratégie marketing. Les éléments mentionnés sont rapportés de bonne foi dans un but d’information et d’analyse de l’évolution du sponsoring dans le trail. Si une correction ou un droit de réponse devait être formulé, nous l’accueillerons volontiers.






