Résultat Kullamannen 2025
Encore un podium. Encore une masterclass de gestion de course.
Et pourtant, à quelques jours du départ, il évoquait une cheville « à moitié fonctionnelle » et la crainte de ne pas pouvoir courir à 100%. Alors oui, on peut s’interroger. Soit il court avec une résistance à la douleur hors du commun, soit certaines alertes sont exagérées. Volontairement ou non. Et si ces annonces étaient aussi une manière de se protéger, de faire retomber la pression ?
Dans un monde ultra-compétitif, dire qu’on est blessé peut aussi servir de bouclier mental. Et à vrai dire, qui pourrait le lui reprocher ? Casquette Verte a tout pour réussir : les résultats sportifs sont là, sa vie pro est une réussite, sa communauté le soutient contre ses haters, sa vie perso semble épanouie.
Il est peut-être temps qu’il accepte une chose simple : il n’a plus besoin de s’excuser d’être fort.
Deux semaines seulement après son top 10 surprise sur la Diagonale des Fous 2025, Casquette Verte récidive. Cette fois, c’est au Kullamannen, en Suède, qu’Alexandre Boucheix réalise une performance majuscule : il termine 2ᵉ de l’ultra de 171 km, avec plus de 2 100 m de D+, en pleine tempête nordique. Officiellement blessé à la cheville il y a encore quelques jours, il boucle ce trail en 16 h 13 min… à seulement 15 minutes du vainqueur. Une question s’impose : miracle, coup de bluff, ou storytelling à la Casquette ?
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Revenons un instant sur les faits.
Le 18 octobre, il termine 10ᵉ de la Diagonale des Fous après 28 h 48 min d’effort. Il annonce une cheville douloureuse, qu’il surnomme “Shakira”, et prévient qu’il ne sait pas s’il pourra recourir avant plusieurs semaines.
Quinze jours plus tard, il est sur la ligne de départ du Kullamannen, une des courses les plus engagées du circuit UTMB, dans des conditions noridiques difficiles. Non seulement il prend le départ, mais il joue la gagne. À 15 km de l’arrivée, il est encore en 2ᵉ position, avec un retard de seulement 15 minutes sur le premier. Et il ne lâche rien.
Le Kullamannen 100 Miles, désormais intégré au circuit UTMB World Series, se déroule sur les terres hostiles du sud-ouest de la Suède.
Loin des sentiers lisses, il propose un tracé technique, glissant, truffé de racines, de rochers et de relances incessantes. Avec un départ nocturne, un climat froid et humide, et une nature sauvage omniprésente, c’est une épreuve qui casse les jambes et le moral. Terminer est déjà un exploit. Finir deuxième, après une Diag, relève de l’anomalie. Et pourtant.
Résultat Kullamannen 2025
Tout au long de la nuit suédoise, Casquette Verte a livré un effort exemplaire. Parti dans le bon tempo, il a maintenu sa position dans le groupe de tête jusqu’à Glimminge (km 137). À Hovs Hallar (km 154), il est toujours 2ᵉ. Il passe au dernier pointage de Norrviken (km 166,9) avec plus de 9 km/h de moyenne, avant de rallier l’arrivée avec un chrono estimé autour de 16 h 39. Son style ? Connu : pas d’explosivité, mais une gestion millimétrée, une résistance mentale à toute épreuve, et une capacité à encaisser ce que la météo, les douleurs et le doute lui envoient.
La question, elle est là.
Comment peut‑on enchaîner un top 10 à La Réunion et un podium au Kullamannen avec une cheville soi‑disant « à moitié fonctionnelle » ? Comment tenir à ce niveau sans une vraie période de récupération ? La blessure est‑elle réelle mais déjà surmontée ? Surestimée ? Mise en scène ?
On le sait, Casquette Verte est un conteur, un homme d’image autant que de performance.
Il a bâti son personnage autour de la sincérité, du doute, de la douleur assumée. Mais aujourd’hui, à force de repousser les limites tout en publiant des messages alarmistes sur son état, il brouille les lignes. Difficile désormais de distinguer le récit authentique du storytelling stratégique. Ce n’est pas un reproche. C’est une remarque. Et peut-être même un compliment : réussir à captiver, à intriguer, à inspirer… tout en livrant des performances réelles.
Qu’on l’adore ou qu’on doute, Casquette Verte n’est jamais là où on l’attend.
Blessé mais invincible. Traileur amateur mais plus régulier que bien des pros. Ultra-runner solitaire mais suivi par des milliers de fans. Il est à part. Il le revendique. Et course après course, il nous donne raison de le croire.
Alors oui, il a (encore) mal à la cheville. Oui, il est papa depuis peu. Et oui, il vient d’enchaîner deux courses très dures et très différentes du calendrier en quinze jours. Peu importe qu’on y voie un miracle, une incohérence ou un chef-d’œuvre. Casquette Verte est à nouveau sur le podium. Et ça, personne ne peut lui enlever.
Casquette Verte ne vient pas au Kullamannen pour faire du tourisme.
Il veut deux choses, et il les a clairement annoncées : valider son quatrième finish pour se rapprocher de la Diamond Ring (récompense mythique remise après cinq arrivées), et obtenir un UTMB Index supérieur à 760 pour se qualifier directement à l’UTMB 2026 sans passer par le tirage au sort. S’il y parvient, il a promis de se baigner dans la mer Baltique, comme un rite de passage suédois. Et vu son niveau, sa capacité à courir blessé, et sa science de la gestion, il faut le croire quand il dit qu’il déteste le suspense.
Bonne nouvelle pour Casquette Verte : il lui reste encore un an pour se faire une entorse, une rechute d’asthme ou une subluxation de la hanche avant l’UTMB 2026.
Le calendrier est large, la tradition sera respectée.
Sources



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Mention éditoriale :
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Cette analyse ne remet pas en cause la sincérité de l’athlète et ne soutient en aucun cas que sa blessure serait fictive ou mensongère. Elle se limite à constater une discordance apparente entre des déclarations publiques et un résultat sportif exceptionnel, ce qui relève du droit à l’information, de la critique et de l’opinion (article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme).
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