Pas de retour à la normalité en trail, les défis vont-ils supprimer les compétitions ?
Une évolution du trail ?
L’arrêt des compétitions de trail a laissé comme un grand vide dans l’actualité de notre sport préféré. Et forcément, à partir du moment où la nature a horreur du vide (et où les marques ont horreur de ne pas gagner d’argent), il a bien fallu les remplacer.
C’est assez rapidement et assez naturellement que beaucoup d’athlètes élites se sont lancés dans une course aux records (que ce soit des ascensions ou des traversées), à l’exception bien sûr de Xavier Thévenard qui a décidé qu’il ne voulait plus battre le record du GR20 à partir du moment où il s’est rendu compte qu’il n’y parviendrait pas.
Records de traversées
C’est donc une pluie de records qui ont été battus en ce mois de juillet. On a par exemple eu Erik Clavery qui a explosé le record de la traversée des Pyrénées par le GR10 (il a mis trois jours au record précédent…). On a également eu Maxime Grenot qui a fait le massif du Nord-Est de la France (en avalant les 203km et 7400m de D+ en 26heures et quelques, il a battu le record précédent de près de trois heures). Comment ne pas évoquer le record du trio Curmer/Kern/Robin sur le GR5… On en avait moins parlé, mais Sébastien Raichon a tenté de battre le record de l’intégralité du GR5 (soit 630km pour 33600m de D+), sans assistance technique et avec un sac de 7kg (il a mis 162 heures et a malheureusement échoué à 1h30 du record précédent, lequel avait été réallisé avec assistance).
Les ascensions express !
On a par exemple eu Nadir Maguet (qui avait gagné le Ring of Steall 2019) qui s’est lancé sur le Grand Paradis (4061m), Davide Magnini (vainqueur impressionnant du dernier marathon du Mont Blanc) qui s’est attaqué à l’Ortles (3905m), ou encore Guillaume Beauxis (dont on a parlé il y a quelques jours) qui est parti à l’assaut des 3000 (trois sommets dépassant les 3000m dans les Pyrénées, dont le Vignemale).
La multiplication de ces ascensions ont forcément fait plaisir au plus grand spécialiste en la matière, qui est bien sûr Kilian Jornet. Selon lui, « c’est un des moyens les plus funs et les plus simples de se challenger : juste commencer à courir ou à grimper depuis sa maison et monter et descendre le plus rapidement possible sur les sommets environnants ».
Est-ce que cette tendance disparaîtra avec le retour des compétitions ?
Pour le moment, c’était surtout François D’Haene (pour les parcours en off) et Kilian Jornet (pour les ascensions) qui étaient un peu plus sur ce genre de défis. Est-ce à dire que cette tendance a devancé les compétitions ? Cet été, indéniablement, et c’est normal, vu qu’il n’y a que ça à se mettre sous la dent en termes de compétition…
Cependant, au fur et à mesure que la vie normale reviendra (si elle revient un jour), on reviendra à une priorité des compétitions, tout simplement car c’est ce qui sera le plus rentable pour les marques, et donc forcément pour les coureurs.
Peut-être que les élites se garderont un projet perso par an (comme le fait François d’Haene dans sa planification annuelle), mais globalement, on finira rapidement par les retrouver avec un dossard.