La saison de la chasse commence plutôt « bien ». Il faut le reconnaître : cet automne, les chasseurs font un sans-faute. Aucun mort à déplorer du côté des promeneurs, traileurs, randonneurs ou cyclistes. Rien. Zéro accident impliquant un non-chasseur. C’est rare… et ça mérite d’être dit.
Alors évidemment, ça ne veut pas dire que tout est rose. La condition animale, les chiens utilisés pour chasser, les espèces ciblées, les impacts écologiques, les questions autour du loup, ou encore les discours de certains qui voudraient privatiser les forêts et faire croire que la nature appartient aux fusils… tout ça reste très présent. Mais en toute honnêteté, on ne peut qu’admettre que, pour l’instant, sur le plan des accidents humains, le début de saison est irréprochable.
Mais attention, ce constat n’a rien d’extraordinaire. C’est juste normal. Il est normal qu’aucun promeneur ne meure sous les balles. C’est comme ça que ça devrait toujours se passer. Et c’est bien ça qu’on espère : que ça continue.
Pour tous ceux qui courent, marchent ou explorent les sentiers, c’est un vrai soulagement. Chaque automne, la peur revient : celle d’une balle perdue, d’un coin de forêt à éviter, d’un dimanche sous tension. Cette année, jusqu’ici, le pire a été évité. Et on croise les doigts pour que ça dure.
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Les seuls drames mortels à déplorer depuis l’ouverture de la chasse ne concernent “que” des chasseurs
Le 19 octobre, lors d’une battue au sanglier à Laparade (Lot-et-Garonne), un chasseur de 64 ans a été mortellement touché par le tir accidentel de l’un de ses compagnons. Là encore, aucun non-chasseur n’a été impliqué.
Autre fait marquant : le décès de Jean-Louis Bérot, ancien international de rugby âgé de 78 ans, relance le débat sur l’âge limite pour la pratique de la chasse. Il a trouvé la mort en chutant d’une palombière dans les Landes. Une tragédie certes dramatique, mais qui, là encore, n’a concerné que le milieu cynégétique lui-même.
Deux mois de chasse active sans accident civil : un premier bilan encourageant
En France, malgré ces événements isolés, la cohabitation entre chasseurs et pratiquants de sports nature semble marquer une amélioration notable. Depuis l’ouverture générale à la mi-septembre — soit environ deux mois — aucun accident mortel n’a touché de promeneur, de traileur ou de riverain. Un fait rare, dans un climat habituellement tendu.
On recense néanmoins le décès d’un animal de compagnie devant les yeux de sa famille, et une balle traversant le toit d’une maison.
Cette baisse drastique du nombre de victimes non-chasseuses n’est pas un hasard
Elle découle d’une série de mesures de prévention renforcées depuis plusieurs saisons : formation obligatoire à la sécurité, contrôles d’alcoolémie plus stricts, signalisation systématique des zones de chasse active, et mise à jour des règles locales. Mais ces efforts n’ont pas surgi spontanément.
La pression publique et les alertes citoyennes ont joué un rôle moteur
Il faut aussi reconnaître le rôle de la pression médiatique, des alertes récurrentes dans la presse, des prises de parole citoyennes, et du ras-le-bol exprimé par les promeneurs, traileurs et familles. Ce climat d’exaspération, relayé sur les réseaux sociaux, dans les médias ou sur des sites spécialisés comme le nôtre, a sans doute incité les autorités à intensifier les contrôles sur le terrain.
Certaines alertes citoyennes ont pu susciter des réactions vives, voire des accusations de “chasseur-bashing”. Mais si ces prises de parole ont contribué à renforcer les contrôles, alors elles ont rempli leur rôle.. Quand les chiffres reculent, que la violence diminue, que des vies sont épargnées, c’est toute la société qui avance.
Le début de cette saison de chasse doit être accueilli avec lucidité. Cela montre qu’une saison sans drame est possible, mais cela ne suffit pas encore à parler de “cohabitation apaisée”.
Rappelons que la responsabilité incombe prioritairement aux chasseurs : la nature ne leur appartient pas. Ils en ont un usage, mais ce n’est pas un territoire privé. Ils doivent continuer à sécuriser leurs zones d’intervention avec rigueur. La sécurité en forêt pendant la saison cynégétique repose d’abord sur l’application stricte des règles par les chasseurs eux-mêmes. Point final.
Sources
– Office Français de la Biodiversité (bilans 2020 à 2025)
– Fédération Nationale des Chasseurs
– Le Monde, AFP, Charente Libre, uTrail
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