Bandes nasales pour courir : gadget ou vraie aide à la respiration ?
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Quand on parle d’accessoires de running, on pense souvent aux montres GPS, aux chaussures carbone ou aux chaussettes de compression. Mais depuis peu, un tout petit objet attire l’œil sur les lignes de départ : ces fines bandelettes collées sur le nez des coureurs. Appelées bandes nasales, elles font un retour en force. Gimmick esthétique ou véritable gain respiratoire ? On a tout décortiqué pour vous.
Les bandes nasales pour courir : une invention médicale qui trouve une nouvelle vie dans le sport
Avant d’envahir les pelotons, les bandes nasales ont d’abord été conçues pour un usage médical. Leur objectif initial ? Aider les personnes souffrant d’apnée du sommeil, d’allergies respiratoires ou de congestion chronique à mieux respirer, notamment la nuit. Le principe est simple : une bande rigide et adhésive, collée sur le haut du nez, crée une tension qui écarte les narines, facilitant ainsi le passage de l’air.
Des marques comme Quies ou Breathe Right, bien connues des rayons pharmacie, en ont fait un produit courant. Mais depuis quelques saisons, ce sont les coureurs qui s’en emparent. Et pas n’importe lesquels : des figures du demi-fond, du marathon, et même du trail les portent en compétition.
Le retour des bandes nasales pour courir
Depuis 2023, on les voit partout : sur Instagram, dans les SAS de départ, sur les nez des amateurs comme des élites. Et ce n’est pas un hasard. Les marques ont compris que dans un sport obsédé par les gains marginaux, un outil simple, visible et abordable pouvait séduire.
L’argument marketing est limpide : mieux respirer = mieux courir. Moins de résistance à l’inspiration, plus d’oxygène dans les muscles, moins de fatigue. Même si cela ne fait pas gagner trois minutes sur un semi, ça peut suffire à franchir un palier. Le coût, lui, reste modeste : moins d’un euro par utilisation. Autant dire que le ticket d’entrée est faible, surtout pour ceux qui ont déjà investi des centaines d’euros dans une montre GPS ou des chaussures carbone.
Comment bien utiliser une bande nasale ?
Si l’idée vous tente, attention tout de même à la méthode. Une bande mal placée ou appliquée sur peau humide ne servira à rien. Il faut nettoyer et sécher soigneusement la zone avant de coller la bande juste au-dessus des narines, de manière symétrique. Vous devez ressentir une légère traction vers l’extérieur, signe que les narines s’ouvrent bien.
L’idéal est de la poser avant l’échauffement, quand le visage est encore sec. Certains coureurs les utilisent uniquement le jour J, d’autres les intègrent à leurs séances de seuil ou de fractionné. D’autres encore les gardent pour mieux récupérer après l’effort, voire pour mieux dormir les nuits difficiles.
Que dit la science sur leur efficacité ?
INUTILES !
C’est ici que les choses se compliquent. Plusieurs études se sont penchées sur le sujet… sans conclusions tranchées. En 2021, des chercheurs ont mesuré les effets de ces bandelettes sur la VO2 max, la fréquence cardiaque et la respiration pendant l’effort. Verdict : aucune différence significative n’a été relevée entre les groupes avec et sans bande.
Mais ce constat ne veut pas dire que ces accessoires ne servent à rien. Les scientifiques parlent plutôt d’un effet difficile à quantifier. Il se pourrait que l’impact soit réel… mais trop faible pour apparaître dans une étude classique. Ou qu’il dépende de facteurs individuels : forme du nez, habitudes respiratoires, sensibilité psychologique.
Et surtout, pendant un effort intense, la respiration devient majoritairement buccale. Ouvrir les narines change-t-il vraiment quelque chose quand on aspire de l’air par la bouche à pleine puissance ? Rien n’est moins sûr.
Le facteur mental : un accessoire qui booste la confiance
Peut-être que le secret est là. Même si l’effet sur la performance reste flou, l’impact psychologique est réel. Porter une bande nasale, c’est comme enfiler un dossard ou mettre ses chaussettes porte-bonheur : on se sent prêt, concentré, plus pro.
Ce type de rituel, même symbolique, renforce la concentration et la détermination. Il agit comme un déclencheur mental. Et dans un sport où le cerveau joue un rôle central, tout élément qui rassure ou motive peut faire la différence.
Certains athlètes affirment même que le simple fait de sentir la bande sur leur nez les pousse à rester vigilants sur leur respiration, leur posture, leur engagement.
UTILES ?
Il existe cependant plusieurs cas où ces accessoires ont un intérêt plus net.
D’abord, en cas de nez bouché
Allergie, rhume ou congestion passagère. Les bandes nasales peuvent alors améliorer clairement le confort respiratoire et sauver une séance longue ou une compétition.
Ensuite, pour les coureurs souffrant d’une cloison nasale déviée.
Sans aller jusqu’à la chirurgie, l’écartement mécanique des narines offre souvent un soulagement immédiat.
On note aussi des usages intéressants en phase de récupération, notamment pour favoriser la respiration profonde, ou pendant le sommeil après un gros effort.
Allergies
Enfin, certaines versions récentes intègrent même des filtres antipollution ou anti-pollen.
Un bonus non négligeable pour les coureurs urbains ou sensibles aux allergènes.
Combien ça coûte vraiment ?
Côté prix, les modèles d’entrée de gamme comme ceux de FreshFlow se vendent autour de 15 à 20 € pour une boîte de 20, soit entre 0,75 et 1 € par utilisation. Les grandes marques pharmaceutiques, disponibles en pharmacie, coûtent un peu plus cher, entre 20 et 25 €.
Il existe aussi des versions « sport », avec un adhésif plus résistant à la sueur. Plus chères, mais plus fiables pour les longues séances ou les courses estivales.
Les formats varient : transparent, blanc, coloré… Certaines marques proposent même des tailles S, M et L pour s’adapter à la morphologie nasale. Mieux vaut tester plusieurs modèles avant de s’engager.
Au final, même en les portant à chaque sortie, le budget reste inférieur à celui d’un tube de gel énergétique par semaine.
Quelles alternatives aux bandes adhésives ?
Si l’idée de coller quelque chose sur votre nez vous rebute, d’autres options existent.
Les clips nasaux internes : plus discrets mais parfois inconfortables, ils se glissent dans les narines. Ils écartent de l’intérieur, mais tiennent mal à l’effort.
Les bandeaux nasaux de compression : un peu comme un mini-masque, ils sont réutilisables mais moins efficaces.
Et pour les cas lourds (déviation importante, obstruction permanente), seule la chirurgie nasale apporte une solution durable.
Enfin, la meilleure alternative reste gratuite : apprendre à mieux respirer. Travail de respiration ventrale, cohérence cardiaque, synchronisation souffle/foulée… Autant d’axes souvent négligés mais puissamment efficaces.
En résumé, ne les achetez pas… du moins, pas pour courir
Si vous espériez que ces petites bandes collées sur le nez allaient vous faire gagner des minutes au chrono, oubliez. Aucun effet mesurable, aucun gain prouvé sur la performance, et surtout un fonctionnement qui entre en contradiction avec la réalité de la course à pied : quand vous courez à haute intensité, vous respirez par la bouche, pas par le nez.
Oui, elles peuvent apporter un petit confort en cas de nez bouché. Oui, elles peuvent jouer un rôle mental, comme n’importe quel rituel ou porte-bonheur. Mais cela ne suffit pas à en faire un outil légitime d’entraînement ou de progression.
Dans un monde où chaque coureur cherche à optimiser son matériel, il faut savoir faire le tri entre l’essentiel et le superflu. Et ces bandes nasales, aussi inoffensives soient-elles, relèvent bien plus du gadget psychologique que de l’innovation utile. Alors non, ne les achetez pas pour courir. Gardez votre argent pour une bonne paire de chaussures, une vraie préparation respiratoire… ou une pizza d’après-course.
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