Ecouter cet article : Mathieu Blanchard a une côte cassé
Quand Mathieu Blanchard a posé le pied à Fort-de-France, il avait le sourire. Mais derrière ce soulagement, une vérité brute : il venait de traverser l’Atlantique avec une côte cassée.
Son défi en mer s’est transformé en calvaire : avaries à répétition, chute violente dans la cabine, douleurs silencieuses… et une fracture révélée seulement après l’arrivée. On vous raconte les circonstances de l’accident, l’impact de la blessure, et surtout : quand pourra-t-il recourir ?
Deux jours après avoir franchi la ligne d’arrivée de la Transat Café L’Or en Martinique, Mathieu Blanchard a publié une radio sur Instagram. L’image montre une côte fêlée. Son commentaire est limpide : « Côtelette pétée, la reprise va être plus compliquée… »
Mathieu Blanchard a révélé ce week-end qu’il s’est fracturé une côte pendant la Transat Café L’Or.
Alors que ses fans s’attendent à le voir très bientôt sur les sentiers (notamment sur la TransMartinique), la question se pose : combien de temps va-t-il devoir patienter avant de recourir ? Et sa participation est-elle compromise ?
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Circonstances de l’accident : comment Mathieu Blanchard s’est-il cassé une côte ?
Dans la nuit, en plein Atlantique, un grain secoue violemment l’IMOCA MSIG Europe. Le filet de repos cède. Projeté contre la cabine, Mathieu Blanchard subit un choc brutal au niveau des côtes. Souffle coupé, douleur vive, sensation d’évanouissement. Il reste conscient, reprend ses fonctions à bord, mais comprend qu’il vient de se fêler une côte.
Loin des images lisses d’Instagram, il naviguera ainsi jusqu’à Fort-de-France. Une blessure passée sous silence, dans une mer qui n’épargne rien, et où chaque respiration devient un effort. Naviguer blessé n’est pas un exploit : c’est un autre type d’ultra, où la douleur ne se court pas, elle se subit – sans ligne d’arrivée visible.
L’annonce est tombée 48 heures après son arrivée, alors qu’il avait terminé 17e en Imoca aux côtés de Conrad Colman après 19 jours de mer. Si ses douleurs avaient été évoquées à demi-mot sur les pontons et dans ses stories, personne ne savait qu’il avait traversé l’Atlantique avec une fracture.
Une blessure sérieuse
Il avait pourtant tout encaissé en silence : tempête dès la première nuit, vomissements, froid, humidité, chocs… Tout laisse penser que la fracture est survenue tôt dans la traversée. Et comme beaucoup d’ultra-traileurs, il a préféré taire la douleur pour avancer.
Mais une côte cassée, ce n’est pas un simple bobo.
La douleur est constante, notamment à l’inspiration profonde ou lors de tout mouvement du tronc. Sur un bateau en mer agitée, où chaque déplacement sollicite les abdominaux et la cage thoracique, cela relève de la torture silencieuse.
Combien de temps d’arrêt avant de recourir ?
Une fracture costale isolée met en moyenne 4 à 6 semaines à cicatriser. Aucun plâtre, aucune attelle : le corps se régénère seul. Le traitement repose sur le repos, la gestion de la douleur et une surveillance médicale. Le plus grand danger : forcer trop tôt.
Chez un coureur, la reprise est possible à partir de la quatrième semaine si :
- la douleur disparaît à l’inspiration profonde,
- la course ne provoque pas de gêne mécanique,
- et qu’aucun signe d’inflammation ne persiste à l’effort.
Mais attention : les impacts répétés en course à pied (surtout en descente) peuvent réveiller la douleur. Et chez un traileur habitué aux ultras, la prudence est indispensable.
TransMartinique en décembre : possible ou trop risqué ?
Mathieu Blanchard avait prévu de s’aligner les 6 et 7 décembre sur la TransMartinique, un ultra de 134 km qu’il a déjà remporté en 2017. Mais l’échéance est proche : moins de trois semaines après la blessure confirmée.
Même en cas de guérison rapide, ce serait courir sans réelle préparation, avec un tronc fragilisé. À ce stade, aucun forfait officiel n’a été annoncé, mais le message « la reprise va être plus compliquée… » laisse entendre qu’il faudra patienter.
Il avait proposé à Conrad Colman de participer au format court (54 km). Peut-être sera-t-il simplement présent, sans prendre le départ.
Une fracture révélatrice
Cette blessure marque la fin d’une aventure hors normes. Mathieu Blanchard aura traversé l’Atlantique en 19 jours, avec une côte fracturée, sans expérience de la voile, dans un huis clos brutal. Il a tenu. Mais cela laisse des traces.
Ce n’est pas seulement une performance physique. C’est une leçon sur les limites, le lâcher-prise, et le prix réel du dépassement.
Et maintenant ? Patience, soins, et montagne
À moins d’un miracle, la TransMartinique semble compromise. Le plus raisonnable serait de viser un retour au printemps, avec des objectifs majeurs comme l’UTMB, la Western States ou une nouvelle aventure hybride entre mer et montagne.
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Cet article repose uniquement sur les déclarations publiques de Mathieu Blanchard et sur des données médicales générales. Il ne contient aucune citation inventée ni extrapolation.La radiographie mentionnée est une capture d’écran de son compte Instagram public, utilisée dans le respect du droit à l’information. Aucun propos ne vise à dénigrer l’athlète ni ses partenaires. Il s’agit d’un traitement journalistique classique autour d’un traileur médiatisé.






