UTMB, Yukon, Harricana, Transat Café L’Or : chez Mathieu Blanchard, la difficulté occupe une place centrale. Analyse d’un récit sportif et d’une communication maîtrisée.
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Méthode : les éléments factuels ci-dessous proviennent de déclarations publiques de l’athlète (interviews, réseaux sociaux), d’extraits du podcast Dans la tête d’un coureur, ainsi que de couvertures médias grand public. Les interprétations sont indiquées comme telles.
Depuis quelques années, Mathieu Blanchard s’impose comme l’un des visages les plus visibles du trail français.
Performant, charismatique, communicant, il coche toutes les cases. Un autre trait revient avec régularité dans sa manière de raconter ses défis : la difficulté. Blessures, douleurs, privations, inconfort extrême… Chaque aventure est ponctuée d’un moment de bascule dramatique, comme si la performance dialoguait avec la part d’ombre de l’effort. Ce texte propose une lecture de ce motif narratif, sans préjuger de sa sincérité.
Mathieu Blanchard et le refus du confort
🧨 À l’UTMB 2024 : douleur au talon avant même la ligne de départ
Selon ses propos dans le podcast Dans la tête d’un coureur, il évoque une douleur liée à une atteinte de type maladie de Haglund, à l’origine d’un abandon autour de 45 km. Dans sa communication post-course, l’accent est mis sur la tentative malgré l’inconfort. Le message public retenu n’est pas seulement « je n’ai pas réussi », mais aussi « j’ai tenté malgré tout ». Cette mise en avant de l’obstacle corporel fait partie de son registre et contribue à humaniser l’échec sportif.
🥶 Au Yukon : un appel à l’aide en plein froid extrême
Février 2025. Lors de la Montane Yukon Arctic Ultra, d’après une publication relayée sur les réseaux sociaux, il décrit un épisode respiratoire au froid intense, avec sensation de blocage et souffle court. Dans un contexte d’ultra de survie, l’immobilité peut être problématique ; le fait d’en parler publiquement installe une tension dramatique réaliste.
L’épisode, rendu public par lui-même et sa communauté, illustre la fragilité du corps face à l’environnement. Même si l’histoire se termine bien (reprise puis victoire), le message perçu reste : j’ai souffert, j’ai résisté, j’ai continué. La narration transforme la performance en épopée.
🌊 En mer : la découverte du mal de mer
Octobre 2025. Nouveau terrain, nouvelle narration. Dans la préparation d’un projet transatlantique avec un skipper professionnel, il confie avoir été terrassé par le mal de mer lors d’une phase d’entraînement. Plutôt que d’occulter cet épisode, il l’intègre à son récit. Le centre de gravité n’est pas uniquement technique, il est sensoriel et émotionnel, avec une vulnérabilité assumée devant un univers qu’il apprivoise.
🤔 Une stratégie consciente ? Une lecture possible
Il est impossible, de l’extérieur, de présumer des intentions d’un athlète. En revanche, on peut observer les effets de communication. Dans l’ultra-trail comme ailleurs, la difficulté est devenue un motif narratif fréquent : elle crée de l’émotion, de l’identification et un sentiment d’authenticité. Chez Mathieu Blanchard, ce motif revient souvent et structure des histoires qui parlent autant du corps que de la tête. Cette analyse n’accuse personne ; elle éclaire un choix de récit cohérent avec l’époque.
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Article d’analyse rédigé de bonne foi, fondé sur des éléments publics et sur des déclarations de l’athlète dans des médias et publications accessibles au public. Il ne contient aucune accusation de fait précise de nature à porter atteinte à son honneur ou à sa considération. S’il s’avère qu’un élément factuel est inexact ou incomplet, nous le corrigerons promptement. Conformément à l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881, toute personne citée peut exercer son droit de réponse en nous écrivant à redaction@u-trail.com. uTrail est un média indépendant et peut se tromper ; ces analyses sont publiées dans l’intérêt général afin d’éclairer la fabrication des récits sportifs contemporains.






