Mathieu Blanchard : le courage de la transparence après son abandon à l’UTMB
Une déception lourde à porter pour Mathieu Blanchard
Mathieu Blanchard, l’un des athlètes les plus respectés du monde du trail, a récemment été interviewé par le podcast Dans la Tête d’un Coureur après son abandon douloureux lors de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) 2024. Plutôt que de se réfugier dans le silence, il a choisi de faire preuve d’une grande transparence, partageant ouvertement ses émotions et ses réflexions.
« Je suis très tourmenté, très triste, le poids de l’échec pèse très lourd sur mes épaules », confie-t-il. « Quand tout va bien, la course à pied et le sport, c’est facile, mais quand ça ne va pas, c’est beaucoup plus difficile. On n’est pas des robots, encore moins des super-héros. Le jour où ça déraille, ça fait mal. »
Un départ prometteur
La course avait pourtant bien commencé pour Mathieu Blanchard. Le rythme était lent au départ, et il s’est rapidement retrouvé en tête, un endroit où il ne souhaitait pas rester.
« J’ai ralenti pour ne pas être devant », raconte-t-il. Jusqu’aux Contamines, les sensations étaient bonnes, presque parfaites. « Je me répétais : “Mathieu, c’est ton année”. » Mais, tout comme le soleil qui s’éteint à l’horizon, son rêve s’est brutalement envolé.
La douleur comme compagnon de route
Depuis plusieurs années, Mathieu traîne une maladie de Haglund, une déformation à l’arrière du talon qui provoque des douleurs intenses. Sur cet UTMB, les douleurs sont vite apparues, le forçant à s’arrêter après 45 km.
Face à cet abandon, il est désormais déterminé à prendre ce problème très au sérieux.
« Je vais trouver les bonnes personnes qui vont m’aider à trouver la clé pour me libérer de cette douleur.»
La Diagonale des Fous est incertaine
Mathieu Blanchard a aussi exprimé ses doutes quant à sa participation à la Diagonale des Fous, une course prévue dans un mois et demi.
« J’ai du mal à me projeter sur cette course, car ma priorité est de ne pas revivre un tel échec. »
Il évoque également la pression supplémentaire qu’il ressent, n’étant plus un simple outsider.
« Les enjeux sont énormes, la pression et les attentes sont très dures à gérer. »
L’échec comme source d’apprentissage
Mathieu, qui a résidé en Amérique du Nord, souligne que là-bas, l’échec est perçu différemment.
« L’échec est valorisé, il ne doit pas être occulté. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de parler en toute transparence. L’échec n’est pas un hasard, c’est le reflet d’erreurs dont il faut tirer des leçons. »
Cette réflexion l’a amené à analyser les attentes démesurées dans le monde du trail, où l’on considère désormais comme normal de courir un UTMB en 20 heures, un rythme bien plus rapide qu’il y a cinq ans.
Mathieu Blanchard nous rappelle, par son témoignage, que le sport est un miroir de la vie : rempli de hauts et de bas, de victoires et de défaites. En partageant son expérience, il démontre une force intérieure bien plus grande que celle nécessaire pour gravir les montagnes : le courage de la transparence, l’acceptation de la vulnérabilité, et la détermination à se relever, encore et encore.
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crédit photo : salomon