Thomas Cardin
Il rêvait de victoire. Il s’est battu pour survivre. Thomas Cardin a terminé troisième du Marathon du Mont-Blanc 2025, mais la fin de course a tourné au calvaire. Crampes, muscles tétanisés, jambes coupées… Le Français a vécu un enfer dans les derniers kilomètres. Alors, que s’est-il passé ? On vous raconte cette explosion mentale et physique, et pourquoi elle ne gâche en rien sa performance.
Thomas Cardin
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Pour Thomas Cardin, une course parfaitement lancée… jusqu’à Vallorcine
Dimanche 30 juin, au départ du mythique 42 km de Chamonix, Thomas Cardin faisait partie des favoris. Vainqueur du 23 km ici-même en 2024, il voulait cette fois frapper fort sur la distance reine. Et pendant plus de deux heures, tout se passe comme prévu : rythme soutenu, belle gestion de la chaleur, passages maîtrisés dans les ascensions techniques du parcours, notamment à l’Aiguillette des Posettes.
Mais à l’approche de Vallorcine, alors que la pente s’élève de nouveau vers La Flégère, les jambes ne répondent plus. Le moteur lâche. Des crampes sévères s’installent. Cardin décrit lui-même une tétanisation complète : « Je n’ai pas pu courir normalement sur le dernier tiers… »
L’explosion physique, la survie mentale
Dans une telle situation, beaucoup auraient cédé. Pas lui. Même incapable de produire un effort maximal, il serre les dents, s’arrose dans les torrents, s’accroche aux encouragements et s’en remet à son mental. « Je n’ai pas pu utiliser 100% de mon physique, mais j’ai utilisé 100% de mon mental », confie-t-il avec lucidité.
Cette défaillance musculaire n’efface en rien sa performance : il boucle les 42 km en 3h46’29, à seulement trois minutes du vainqueur Davide Magnini, en battant notamment Ezekiel Rutto, pourtant 5e l’an passé. Dans un contexte de canicule et de parcours sec comme rarement, ce podium est une vraie démonstration de résilience.
Pourquoi a-t-il explosé ? Trois facteurs semblent avoir pesé :
1) Une chaleur intense malgré un départ matinal – même en s’immergeant dans les torrents, la déshydratation a pu accentuer les crampes.
2) Un parcours piégeux avec des relances cassantes sur la fin (Flégère puis descente vers Chamonix).
3) Une ambition élevée : en visant la gagne, il a peut-être franchi la limite dans la première moitié.
Mais dans tous les cas, pas d’erreur tactique grossière. Juste un corps qui dit stop… et un esprit qui refuse d’abandonner.
Un podium qui en dit long
Ce n’est “qu’une” troisième place, mais c’est peut-être son podium le plus impressionnant à ce jour. Thomas Cardin montre qu’il n’est plus seulement un outsider du circuit. Il s’inscrit dans la régularité, et dans la dureté. À 26 ans, il coche les cases : vitesse, technique, mental, expérience. Et en montagne, ça fait toute la différence.
Et maintenant ?
Fin de la première partie de saison pour le Français. Il annonce une coupure, avant de se tourner vers les Championnats du monde, où il sera un atout majeur pour l’équipe de France. Avec, on l’espère, des jambes libérées et le même mental de guerrier.
FAQ
Questions fréquentes sur le marathon du mont blanc 2025
Qui a remporté le 90 km ?
Le Français Théo Detienne s’impose en 10h54’13, signant une belle victoire dans cette version ultra : 92 km et +6 330 m de dénivelé
Que s’est-il passé sur la 3ᵉ place ?
Jean‑Philippe Tschumi (Suisse) croyait avoir sécurisé sa 3ᵉ place. Mais dans les 200 derniers mètres, le Français Gautier Airiau l’a surpris avec un dernier sprint, provoquant une arrivée ultra‑serrée.
Pourquoi cette scène a‑t‑elle fait polémique ?
Certains ont trouvé que ce sprint était contraire à l’esprit du trail, le qualifiant de « joueur » ou « mesquin ». Tschumi, dépassé pendant qu’il célébrait, s’en est dit surpris.
Quelle a été la décision finale ?
Après examen, les organisateurs ont confirmé Tschumi 3ᵉ et Airiau 4ᵉ, séparés de quelques centièmes, mettant fin à la controverse.
Questions fréquentes sur Thomas Cardin
Qui est Thomas Cardin ?
Né à Paris, grandit à Grenoble, licencié chez Kiprun, ce traileur français (catégorie 20‑34 ans) évolue régulièrement sur les formats 42–100 km, et son UTMB® Index est autour de 910.
Quels titres nationaux et internationaux ?
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Champion d’Europe de trail 2024 (individuel + par équipes),
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Double champion de France de trail (2023, 2024),
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Champion de France de course en montagne 2023.
Quelles performances récentes ?
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1ᵉʳ : Grand Raid du Ventoux 50 km (mai 2025) – 03h38’42,
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6ᵉ : Zegama‑Aizkorri 43 km (mai 2025) – 03h55’34,
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3ᵉ : Marathon du Mont‑Blanc 42 km (juin 2025) – 03h46’29.
En 2024 : victoires sur la SaintéLyon, le Trail du Ventoux, Festival des Templiers, 23 km du Mont-Blanc et EC Trail.
Où en est sa carrière fin juin 2025 ?
Avec des victoires dans les courses de référence (50‑80 km) et désormais un podium sur le format 42 km, il s’impose comme un traileur complet, en progression constante vers les épreuves ultimes.
Résumé
Thomas Cardin a vécu une course intense au Marathon du Mont‑Blanc 2025 (42 km, +2 550 m), bouclant l’épreuve en 3h46’29 pour décrocher une belle 3ᵉ place. S’il lançait la course sans faute, tout basculait aux abords de Vallorcine : les crampes s’invitaient, ses jambes se tétanisaient. Malgré la douleur, Cardin a activé son mental, optant pour la gestion et la survie plutôt que la performance brutale. Résultat : un podium dur gagné, à seulement quelques minutes du vainqueur Davide Magnini, malgré des circonstances difficiles (chaleur, tracé technique, poussée trop tôt). Cette performance confirme que ce traileur de 26 ans est désormais installé au haut niveau, avec de grandes ambitions pour les Mondiaux.
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