Est-ce que dire bonjour va bientôt me couter 90 euros ?
Une coutume dans le monde des coureurs est de se saluer quand on se croise. Parce qu’une petite attention peut faire du bien quand on est un peu dans le dur, parce que ça permet de se sentir moins seul, ou peut-être tout simplement car c’est la moindre des politesses. Et voilà qu’une loi nous empêcherait de pouvoir nous saluer, ou tout du moins empêcherait un homme de saluer une personne du sexe opposé sans risquer de prendre une amende salée ?
C’est une inquiétude (un peu cynique) qui est née de la loi Schiappa. Relative aux violences sexistes et sexuelles, elle a fait l’objet de nombreux fantasmes et craintes de la part d’hommes craignant d’être fouettés sur la place publique à partir du moment où ils oseraient être courtois avec une femme qu’ils croiseraient. Disons-le, soit ils n’ont pas lu le projet de loi, soit ils ont décidé d’être bêtes et méchants.
Pourquoi ? Parce que la loi prévoit de s’attaquer au harcèlement de rue et plus précisément au concept d’outrage sexiste, qui consiste à « Imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. ».
A priori, si saluer quelqu’un du sexe opposé se retrouve être du harcèlement de rue, c’est que la personne est d’une maladresse et d’une lourdeur excessives. Car si saluer une femme n’a rien de répréhensible, le faire en gardant les yeux rivés sur son décolleté, en accompagnant cela d’un sifflement, en lui disant qu’elle a un beau cul ou en se vexant et l’insultant parce qu’elle a eu l’outrecuidance de ne pas répondre, là ce n’est plus de la politesse.
Donc, une bonne fois pour toutes, la politesse la plus stricte n’a jamais et n’enverra jamais personne en prison et n’exposera personne à des amendes, à moins que vous ne soyez excessivement lourds.
Aussi, amis runners, si vous craignez d’être condamnés en disant seulement bonjour à une femme, revoyez peut-être votre manière d’aborder les gens, car le problème ne sera pas cette loi.