transport Marathon du Mont-Blanc
Le Marathon du Mont-Blanc, épreuve emblématique de fin juin, a décidé d’imposer une condition d’accès inédite à ses dossards : venir en train ou en bus. Une mesure écologiquement louable sur le papier, mais qui, dans les faits, tourne à la mascarade. Entre bonne conscience écologique et hypocrisie logistique, le débat s’enflamme dans la communauté trail.
La question du transport pour le marathon du Mont Blanc
transport Marathon du Mont-Blanc : une bonne idée sur le fond, mais mal pensée dans la forme
Avec 96 % de l’empreinte carbone d’un trail liée au transport individuel, l’organisation du Marathon du Mont-Blanc a voulu frapper fort. Pour 40 % des dossards, l’accès est réservé aux coureurs effectuant au moins la moitié du trajet en transports en commun. À première vue, l’initiative semble vertueuse. Mais elle s’accompagne d’une exigence stricte : transmettre une preuve (billet de train ou de bus) avant le 4 mai, sous peine d’annulation du dossard… sans remboursement.
Problème : les courses phares, à savoir le 90 km et le 42 km, s’élancent respectivement à 4h et 6h30 du matin, alors que les premiers trains n’arrivent à Chamonix qu’après 6h, voire 7h. Quant aux bus, ils n’offrent pas mieux. L’organisation, interrogée par plusieurs coureurs sur les réseaux sociaux, botte en touche et invite chacun à “prendre ses dispositions”. Traduction : venir la veille et dormir sur place, à ses frais.
Une mesure écologique… ou touristique ?
Face à l’impossibilité d’arriver à l’heure par les moyens prescrits, les coureurs n’ont d’autre choix que de se rabattre sur la voiture ou de réserver une nuit d’hôtel — souvent hors de prix. En dernière minute, les hébergements atteignent fréquemment 250 € la nuit. Même pour les locaux, à moins d’une heure de route, la contrainte est forte. L’effet pervers ? Nombre de coureurs réservent un billet de train pour valider leur dossard… et viennent en voiture.
La logique écologique est vite balayée. Certains dénoncent une forme de greenwashing, d’autres y voient surtout un moyen détourné d’alimenter le tourisme local. Car à Chamonix, les nuitées et les restaurants font aussi partie du business. Résultat : l’ambition verte se heurte à une réalité grise.
La grogne monte chez les traileurs
Sur les réseaux, le ton monte. Les uns pointent l’irréalisme des horaires et le manque de navettes spéciales. Les autres dénoncent une hypocrisie totale : “Tu fais comme tout le monde, tu réserves un billet de train pour avoir ton dossard et tu y vas en bagnole.” D’autres encore soulignent que les covoitureurs, pourtant plus vertueux que les solos en voiture, sont exclus du dispositif.
Et pendant ce temps, la menace plane : pas de justificatif = pas de dossard. Un coureur évoque même un précédent lors de la CCC, où l’on exigeait un questionnaire complet sur l’hébergement, la restauration et le transport. À force de surveiller les moindres faits et gestes des participants, l’organisation pourrait bien finir par les détourner de ses événements.
Derrière l’écologie, une contrainte qui frustre – Si l’objectif de réduire l’empreinte carbone du trail est légitime, encore faut-il s’en donner les moyens. Exiger des preuves sans offrir de solution logistique adaptée revient à pénaliser ceux qui jouent le jeu. Et à encourager les petits arrangements avec la vérité. Le trail mérite mieux qu’un système où les plus prévoyants ou les plus malins tirent leur épingle du jeu au détriment des autres. En voulant trop en faire sur l’image, le Marathon du Mont-Blanc risque de perdre en crédibilité.
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