Le trail, discipline exigeante de course en milieu naturel, a longtemps été dominé par les athlètes français et européens. Cependant, des performances récentes, comme la victoire de l’Américain Caleb Olson à la Transgrancanaria 2025, suggèrent un rééquilibrage des forces sur la scène internationale. Cette évolution marque-t-elle la fin de l’hégémonie française en trail ?
domination française en trail
Les origines du trail et la suprématie française
Les premières traces du trail remontent au XIᵉ siècle en Écosse, où le roi Malcolm III organisa une course en pleine nature pour recruter un messager royal. En France, le trail a véritablement pris son essor en 1995 avec la première édition du Trail des Templiers, considéré comme le berceau de la discipline dans l’Hexagone. Depuis, des athlètes français tels que François D’Haene, Xavier Thévenard et Mathieu Blanchard ont brillé sur les plus grandes courses mondiales, consolidant la réputation de la France dans cette discipline.
L’émergence des traileurs américains
Traditionnellement, les États-Unis étaient davantage associés aux courses d’ultra-endurance sur route ou en milieu désertique. Cependant, ces dernières années, une nouvelle génération de traileurs américains a émergé, rivalisant avec les meilleurs Européens sur des terrains techniques et montagneux. La victoire de Caleb Olson à la Transgrancanaria 2025 en est une illustration frappante. Originaire de Seattle, Olson a parcouru les 126 km de l’épreuve en 12h17’25, devancant des concurrents européens de renom. Cette performance témoigne de la montée en puissance des Américains sur la scène du trail international.
Jim Walmsley : un style de course radical
Né en 1990, Jim Walmsley s’est imposé grâce à une approche agressive du trail, souvent en partant très fort et en maintenant un rythme élevé tout au long de la course. Son entrainement repose sur de longues sorties en montagne, combinées à des séances de vitesse et de renforcement musculaire. Contrairement aux Français, qui adaptent davantage leur effort aux conditions du terrain, Walmsley n’hésite pas à imposer un tempo intenable pour ses adversaires. Sa victoire à l’UTMB 2023, où il a su gérer la pression et les relances, marque un tournant dans l’histoire du trail américain.
Zach Miller : l’endurance au mental
Zach Miller, de son côté, est un coureur de la persévérance. Son style repose sur une approche ultra-agressive, maintenant un effort constant sans phases de gestion. Ce qui le distingue des traileurs français, c’est son absence de calcul : il court avec une intensité quasi maximale dès le départ, ce qui peut le mèner soit à des exploits impressionnants, soit à des abandons spectaculaires. Son mode de vie, où il privilégie l’entraînement en altitude et l’immersion en pleine nature, lui confère une résistance exceptionnelle.
Les traileurs américains sont-ils vraiment meilleurs que les Français ?
Les Américains se distinguent par des entrainements intensifs et une approche radicale du trail, alors que les Français, comme Xavier Thévenard ou François D’Haene, misent davantage sur une gestion à long terme, adaptée aux terrains montagnards variés. Si Jim Walmsley et Zach Miller impressionnent par leur puissance, les Français restent plus stratégiques et endurants. Le trail mondial tend vers une confrontation des styles, et il est encore trop tôt pour affirmer une véritable domination américaine.
L’évolution actuelle du trail mondial, marquée par l’ascension des traileurs américains, redéfinit les rapports de force établis. Si la France conserve une place prépondérante grâce à ses athlètes emblématiques, elle doit désormais composer avec une concurrence accrue, signe de la globalisation et de la popularité grandissante de cette discipline exigeante. L’avenir du trail s’annonce donc plus disputé que jamais.