L’UTMB Mont-Blanc vient de dévoiler un ambitieux plan pour réduire son impact environnemental. Mobilité douce, contribution carbone, suppression de voitures… Sur le papier, tout est là pour faire de l’événement un modèle de responsabilité écologique. Pourtant, dans la communauté trail, les réactions sont contrastées. Entre applaudissements sincères et moqueries désabusées, la question revient : à quoi bon imposer des gestes verts si le système d’accès à la course reste polluant par essence ?
l’écologie sur l’UTMB
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UTMB, des mesures concrètes et un objectif clair
L’UTMB s’est engagé à réduire de 20 % ses émissions carbone d’ici 2030, en se basant sur une analyse réalisée en 2024. Le principal levier : le transport, qui représente à lui seul 88 % de l’empreinte carbone de l’événement. Pour y remédier, plusieurs dispositifs sont renforcés ou créés : bonus au tirage au sort pour les coureurs utilisant un mode de transport bas carbone, extension du service de navettes UTMB Mobility, développement d’une plateforme d’optimisation des trajets (UTMB GO), et partenariats avec TGV Lyria et des services de transfert.
La taxe carbone et les projets compensatoires
Pour compenser les émissions résiduelles, l’UTMB met en place un système de contribution. En 2025, 25 000 euros ont été récoltés pour soutenir des projets en Haute-Savoie et au Brésil. Dès 2026, cette contribution sera élargie à tous les acteurs de l’événement : organisation, prestataires, partenaires, et bien sûr… les coureurs.
Des coureurs sceptiques, voire moqueurs
Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre. Beaucoup saluent les intentions, mais pointent une incohérence majeure : les coureurs doivent participer à plusieurs courses labellisées UTMB à travers le monde pour espérer s’aligner à Chamonix. Cela les pousse à multiplier les déplacements, souvent en avion, ce qui alourdit considérablement leur bilan carbone. Comme le résume un internaute : « Tant que le système de qualification reste tel quel, parler d’écologie, c’est toucher au greenwashing. »
Des critiques, mais aussi du bon sens
D’autres voix appellent à la nuance. L’UTMB reste le plus grand événement de trail au monde et a largement contribué à faire connaître la discipline. À ce titre, il porte une responsabilité mais aussi une influence. Certains rappellent qu’il vaut mieux des petits pas imparfaits que pas de pas du tout. D’autres s’interrogent : et les grands événements sportifs comme les JO ou les matchs de foot internationaux, que font-ils vraiment ?
une prise de conscience tardive mais essentielle
On peut rire des mesures écologiques de l’UTMB ou les applaudir. Mais une chose est sûre : l’événement a amorcé un virage que d’autres, dans le monde du sport outdoor, peinent encore à envisager. Certes, tout n’est pas parfait, et tant que la logique économique primera sur la logique environnementale, il restera des contradictions. Mais chaque geste compte — surtout lorsqu’il est vu par des milliers de pratiquants.
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