Trail et microplastiques : la pollution des chaussures de trail.
Vos chaussures polluent plus que vous ne le pensez
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La pollution des chaussures de trail
Une étude américaine pointe la responsabilité des vêtements techniques et des semelles de chaussures dans la pollution des lacs. Le trail est-il aussi écolo qu’on veut le croire ?
Courir en pleine nature, gravir les sommets, longer les lacs… Pour beaucoup, le trail est l’expression ultime d’un sport propre, aligné avec les grands équilibres écologiques. Pourtant, une étude récente remet en cause cette belle image. Dans les faits, nos tenues de trail, nos semelles souples et nos vêtements techniques participeraient activement à la dispersion de microplastiques dans les milieux naturels. Sans même le savoir, chaque pas que nous posons pourrait laisser derrière lui une trace invisible mais toxique.
Des lacs contaminés par nos chaussures de trail (et de randonnée)
L’alerte ne vient pas d’un groupuscule anti-sport ou d’un lobby politique. Elle émane de scientifiques ayant mené des analyses rigoureuses sur deux lacs isolés de l’État de New York. L’un de ces lacs, proche d’un itinéraire très fréquenté par les randonneurs et les traileurs, présentait une concentration de 16,5 particules de microplastiques par millilitre d’eau. À quelques kilomètres de là, un second lac, sans passage humain, ne comptait que 0,7 particule par millilitre. Le contraste est saisissant, et le lien de cause à effet semble évident.
Le coupable ? Le textile synthétique, omniprésent dans nos shorts, vestes imperméables et tee-shirts techniques. Mais aussi, et peut-être surtout, les semelles de nos chaussures, conçues pour amortir, accrocher, adhérer… et s’user.
Un trail propre en apparence… sale en profondeur
Il faut se rendre à l’évidence : malgré notre volonté de respecter l’environnement, notre pratique n’est pas neutre. Sur le terrain, les données s’accumulent. En France, dès 2019, des chercheurs avaient repéré une pollution au microplastique sur les sentiers du Pic Saint-Loup, avec de nombreux fragments de semelles retrouvés au sol. Ces débris, portés par la pluie ou le ruissellement, finissent dans les cours d’eau puis dans les océans.
Le plus insidieux ? Ces microplastiques ne se décomposent pas. Ils s’infiltrent partout : dans les plantes, dans la faune, et même dans nos corps. Des études ont démontré leur capacité à franchir des barrières biologiques majeures, comme le placenta ou la barrière hémato-encéphalique. Chez l’humain, ils pourraient être impliqués dans des troubles respiratoires, des inflammations chroniques ou certains cancers.
Un équipement plus clean est-il possible ?
Alors faut-il arrêter de courir en montagne ? Bien sûr que non. Mais changer certaines habitudes devient urgent.
Les experts recommandent d’éviter les vêtements 100 % synthétiques, surtout en contact direct avec la peau. On peut par exemple superposer une couche en coton biologique par-dessus une première couche technique, pour limiter l’abrasion. Quant aux chaussures, les modèles à semelle rigide en caoutchouc naturel s’usent moins vite et libèrent moins de particules.
Mais soyons honnêtes : le trail, tel qu’il est promu aujourd’hui par les grandes marques et les réseaux sociaux, repose largement sur la surconsommation de matériel. Il faut la dernière veste, la nouvelle paire, le sac millésimé. Le renouvellement de matériel tous les six mois n’a rien d’anodin.
Une responsabilité collective
Le trail est un sport libre, mais il ne peut plus être aveugle. La pollution invisible que nous générons, fibre par fibre, est en train de devenir un enjeu sanitaire et écologique mondial. La question n’est pas de pointer les coureurs du doigt, mais de réévaluer les standards de notre pratique : faut-il vraiment deux paires par saison ? A-t-on besoin d’un tee-shirt différent à chaque sortie ?
L’avenir du trail passe peut-être par un retour à plus de sobriété. Des équipements durables, des circuits courts, une vraie traçabilité des matériaux… et une prise de conscience générale. Courir en pleine nature devrait être un acte d’amour, pas de destruction silencieuse.
En résumé, une simple chaussure de trail peut libérer des fragments plastiques qui finiront dans nos rivières, nos lacs, et peut-être nos assiettes.
Ce n’est pas une raison pour fuir les sentiers, mais un signal fort : il est temps de ralentir notre frénésie d’achat et de choisir du matériel plus responsable. Moins courir pour acheter, plus courir pour respirer.
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Texte rédigé par uTrail à partir de sources scientifiques (The Guardian, Evergreen Analytics, IRD, CNRS) et d’observations issues du débat public sur l’impact écologique du trail. Aucune marque ni institution n’a financé cet art