L’Ecotrail Paris très critique envers le gouvernement fait pression… ET ILS ONT RAISON !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dernières semaines ont été particulièrement avares en termes de bonnes nouvelles. Alors quand il y en a, on aura tendance à s’en réjouir à outrance, et ça fait du bien ! Le maintien de l’Ecotrail Paris le week-end du 3 octobre fait clairement partie de ces bonnes nouvelles.
Même s’il faut rester prudent (depuis que le semi-marathon de Paris a été annulé 18 heures avant son départ, on garde un peu en tête qu’il ne faut pas crier victoire trop tôt), ça reste une potentielle bonne nouvelle dont le coordinateur général Romain Piau a parlé avec Lepape.Info.
Reprise du trail après le coronavirus : un assouplissement, mais rien de concret ou d’officiel
Le coordinateur ne mâche pas ses mots face au gouvernement. Car comme il l’explique, il constate que
« les règles sont en train de s’assouplir et nous laissent penser que nous pourrons organiser les choses plus sereinement à partir de septembre, mais il n’y a rien de très concret ».
Dans un sens, les autorités se disent peut être qu’elles préfèrent voir comment la situation va évoluer. Mais dans un autre sens, je reste convaincu que gouverner c’est prévoir, et que dès lors ils doivent pouvoir prévoir des plans A, B, voire C (un peu comme ce qu’a fait le trail des passerelles du Monteynard dès l’annonce de son report).
Reprise du trail après le coronavirus : le sport, laissé pour compte ?
Durant l’interview, Romain Piau fait un constat assez lapidaire, mais malheureusement très juste :
« Dans la tête des gens mais aussi manifestement également pour les instances gouvernementales, le métier de l’événementiel sportif est uniquement lié à l’organisation des Jeux Olympiques, du Tour de France, de Roland-Garros etc … sans prendre en compte qu’il y’a des centaines de milliers de gens qui travaillent pour d’autres événements sportifs qui ne sont pas des mastodontes avec les mêmes enjeux financiers que les grands rendez-vous. Même s’il y’a eu les aides financières pour le secteur de l’événementiel, on a quand même eu le sentiment d’être un peu laissés-pour-compte. »
Après, quand notre propre ministre explique que le sport ne doit pas être prioritaire, et qu’elle est prête à laisser les stades vides tant qu’on n’aura pas de vaccins, on peut se dire que c’est perdu d’avance…
Reprise : bravo à l’EcoTrail de Paris qui a su s’adapter avec mesures phares
Et pourtant, toutes les épreuves de l’EcoTrail de Paris peuvent se maintenir, moyennant quelques adaptations. A titre d’exemple,
1- Départs et arrivées gérés en fonvtion du covid
Le 30 et le 45km finiront au Domaine National de Saint Cloud (comme les 10 et 18km), et non plus au Trocadéro (ça impliquera des changements en fins de parcours). En revanche, le 80km finira toujours au 1er étage de la Tour Eiffel (en même temps, c’est LE moment qui rend cette course magique). Comme le dit Romain Piau, « la symbolique est trop forte ».
Finalement, avec des départs en des lieux différents (et donc quelques postes de ravitos différents, ou jamais remplis par tous les coureurs en même temps), l’Ecotrail avait déjà remédié à un gros problème, à savoir la promiscuité des départs. Ils feront des départs par vagues, comme ça avait été notamment le cas en 2015 (en raison du plan Vigipirate)
2- La bourse au dossard
Assez vite, les organisateurs ont expliqué qu’ils allaient mettre en place une bourse aux dossards sur une plateforme exclusive prévue à cet effet pour ceux qui ne seraient pas en mesure de participer à l’édition. Selon le coordinateur, ça sera possible à partir du 1er juillet. Ce qu’il explique néanmoins, c’est qu’il reste pour le moment sur 12500 participants toutes épreuves confondues.
3- Le dilemme des ravitos
En raison du contexte, les ravitaillements vont devoir être adaptés, notamment avec des nouvelles contraintes (dont on espère qu’en 2021, elles ne seront qu’un mauvais souvenir). En effet, ils ne vont plus pouvoir proposer de produits dans des assiettes où chacun se servira allègrement. Le problème est de savoir comment rendre cela possible sans un retour en force du plastique à usage unique. Voici ce qu’explique Romain Piau à ce sujet :
« Nous avons du repenser les choses pour garder nos produits sans emballage, faciles à ingérer et sans qu’ils soient disponibles en vrac. Du coup ce sont les bénévoles protégés au maximum qui seront au contact des produits et qui distribueront individuellement aux coureurs les ravitaillements en respectant les règles sanitaires. Nous allons garder les produits de nécessité et oublier ceux qui sont bons pour le moral comme le chocolat ou le fromage que nous avions les années précédentes. Nous comptons sur la compréhension des coureurs. »
Dans un sens, ce sera aux coureurs de s’adapter et de prendre avec eux les aliments qui réconfortent. En soi, ça va faire travailler l’autonomie, et sur un parcours comme l’Ecotrail, ça peut être gérable.
EN RÉSUMÉ : les organisateurs de l’EcoTrail de Paris annoncent à leurs coureurs que l’événement est maintenu (et nous aussi on l’espère) tout en disant dans une interview que rien n’est officiel… n’est ce pas les envoyer droit dans le mur ? On se doute que la volonté n’est pas de nuire aux traileurs mais de faire pression sur les autorités pour obtenir toutes les autorisations et que la grande fête du trail puisse enfin avoir lieu !