Sur States of Elevation, le mot « repos » avec Kilian Jornet prend un autre sens du notre.
Depuis le lancement de son projet States of Elevation, Kilian Jornet impressionne par l’intensité de ses journées et la régularité de ses efforts. En sept jours, il a déjà parcouru plusieurs centaines de kilomètres à pied et à vélo, gravi les plus hauts sommets du Colorado, et franchi plus de vingt-deux mille mètres de dénivelé positif. Mais ce qui surprend peut-être le plus, c’est ce qu’il appelle une journée… de repos.
Un « rest day » selon Kilian : plus de 140 km cumulés
Le sept septembre, Jornet indiquait dans sa publication quotidienne que la journée était placée sous le signe du repos. Pourtant, les données enregistrées sur Strava racontent une autre histoire. Sur ce fameux jour de « repos », l’athlète catalan a d’abord parcouru quatre-vingt-sept kilomètres à vélo, avant d’enchaîner avec cinquante-quatre kilomètres à pied, soit cent quarante et un kilomètres au total, avec plusieurs centaines de mètres de dénivelé positif.
Un effort qui, pour n’importe quel coureur expérimenté, représenterait une compétition à part entière ou une longue sortie choc. Pour Jornet, cela s’inscrit dans une logique de gestion de l’effort à l’échelle d’un mois de projet.
Une transition logistique et physiologique
Contrairement à ce que le terme « repos » pourrait laisser penser, il ne s’agissait pas d’une coupure complète, mais plutôt d’une journée de transition. Jornet a profité de cette étape pour quitter un massif et se rapprocher du suivant, dans une zone plus roulante et à une altitude moins extrême. Ce choix permet à la fois de réduire momentanément la charge d’altitude, de relâcher la tension musculaire liée à la haute montagne, et de rester dans une dynamique active.
Dans les projets de longue durée en ultra-endurance, ce type de « repos actif » est parfois privilégié à une coupure totale. Il permet d’éviter la stagnation, de maintenir la concentration mentale et de mieux encaisser la suite du programme.
À chacun son seuil d’effort
Kilian Jornet repousse depuis plus de quinze ans les limites de l’endurance humaine. Ce projet, qui mêle aventure, exploration et dépassement, illustre une fois encore la singularité de son approche. Si sa journée du sept septembre a pu être considérée comme un moment de « pause » dans le cadre de States of Elevation, elle témoigne surtout de sa capacité d’adaptation, de son autonomie, et de sa résilience face à l’effort répété.