Interdiction de courir après 20 heures : non seulement on avait plus de libertés avant le couvre-feu, mais en plus, il n’a aucune justification sanitaire !
Soyons bien d’accord entre nous, à moins d’avoir un fond qui oscille entre le fascisme et le masochisme, une décision visant à restreindre les libertés individuelles ne fait jamais plaisir. Et encore, c’est pour éviter d’être grossier que je manie l’euphémisme.
Dès lors, si l’on veut qu’elle puisse être acceptée par une grande partie de la population, il est important (pour ne pas dire capital) qu’elle aie du sens, qu’elle serve un intérêt collectif, qu’elle puisse être justifiée et assumée de manière objective et rationnelle. On doit également pouvoir comprendre en quoi elle constitue un mal pour un bien et comprendre ce qui peut arriver si elle n’est pas appliquée. Enfin, un peu dans l’optique d’un mal pour un bien, si en parallèle à cette mesure on n’a aucun cap, aucune optique de jours meilleurs conséquents aux efforts demandés, c’est mort. Alors oui, c’est beaucoup de choses nécessaires. Mais je suis désolé, la liberté a un prix.
Les gens qui travaillent courent le soir
Faisons désormais un petit test. Je travaille toute la journée et je rentre chez moi vers 18h15. J’ai eu une journée tellement pourrie que j’ai envie d’agrafer des chatons contre le mur et je veux aller courir deux heures dans les bois. Problème… Je n’ai pas le droit. Alors admettons et faisons un test.
En quoi m’interdire d’aller courir seul va servir l’intérêt général ? En quoi peut-on corréler la propagation du virus au fait que j’aille courir seul en forêt ? Pour le dire autrement, si je vais faire du trail seul (ou avec la personne qui vit avec moi), est-ce que je risque de contaminer quelqu’un ou d’être contaminé par quelqu’un ?
Petit rappel : pour maximiser les chances de contaminer quelqu’un (ou de se faire contaminer), il faut être en intérieur, parler à quelqu’un pendant plus de quinze minutes et à moins d’un mètre de soi.
Les traileurs ne sont pas des terroristes biologiques
En quoi le comportement qui est le mien en allant courir dans un bois après vingt heures contribue à maximiser les chances de contamination et donc de participer à la propagation du virus ? En quoi faire du trail en soirée fait de moi un terroriste biologique ? Honnêtement, j’aimerais bien le savoir. Et si une étude scientifique le démontre, je veux bien revoir mon jugement. L’absence de clusters pendant les trails estivaux montre d’ailleurs bien qu’en respectant quelques règles, il n’y a pas de danger
Je reviens deux minutes sur la propagation, mais si je cours en forêt et qu’une personne que je ne connais pas se met à moins d’un mètre de moi pour me parler pendant quinze minutes, c’est juste que c’est un gros psychopathe qui mérite un coup de bombe au poivre dans le buffet, ou a minima un bisou musclé. Pour ce genre de grands malades, pas sûr que ce soit le covid qui soit le plus dangereux. Mais bon, on va éviter de le dire trop fort, car je voudrais pas que ces restrictions se prolongent après l’état d’urgence sanitaire…
Bref, quand on court en temps normal, on ne peut pas dire qu’on soit trop dangereux pour nos partenaires (en respectant deux trois règles), alors franchement, je ne vois pas ce qui justifie d’un point de vue sanitaire l’interdiction faite aux gens d’aller courir ou marcher après 20h00.
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