Le jeu de mot est facile, mais vous savez qu’à uTrail on n’est pas trop difficiles là-dessus. Alors on assume, le fameux ultra-trail de Chianti… c’était ch.ant. Annoncé comme la bataille de la décennie, on a eu l’impression d’être devant une bonne vieille course sur route.
François D’Haene a d’ailleurs salué la performance des coureurs, tout en reconnaissant que le parcours manquait de technicité.
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Radda in Chianti (Italie), 23 mars 2025. Un cadre somptueux, un plateau prestigieux, une météo clémente… et pourtant, une course qui a laissé un goût d’inachevé. Le Chianti Ultra Trail 100M by UTMB 2025, pourtant annoncé comme un événement majeur de ce début de saison, s’est soldé par une épreuve peu palpitante et un parcours largement critiqué. Jim Walmsley a survolé la course en solitaire à partir du kilomètre 50, tandis que Kilian Jornet et Vincent Bouillard ont verrouillé les accès sans jamais vraiment lancer la moindre offensive. Résultat : un scénario sans tension, ni rebondissement, dans un décor aussi beau que monotone.
Le décor ne fait pas tout
Il faut le dire franchement : le Chianti, c’est beau, indiscutablement. Des collines douces, des vignes à perte de vue, des villages en pierre baignés de brume. Mais pour les amateurs de trail au sens strict, ce décor cache mal une réalité décevante : un tracé peu technique, voire ennuyeux, composé en grande majorité de routes blanches, de chemins forestiers larges, et de rares sentiers vraiment engageants.
Avec ses 123 kilomètres et 6 000 mètres de dénivelé positif, le parcours semblait prometteur sur le papier. Mais dans les faits, le terrain roulait trop, les sections techniques étaient anecdotiques, et l’esprit « montagne » manquait cruellement. Résultat : les écarts se sont faits très tôt, et les opportunités pour relancer la course ont été quasi inexistantes.
Dès Monteluco (km 50), Jim Walmsley s’est envolé, imposant son rythme de métronome sur les longues pistes du Chianti.
En tête avec déjà plusieurs minutes d’avance, il ne sera jamais revu. Son passage à Gaiole in Chianti (km 73,6) en 5h35, puis à Villa Vistarenni (km 87) avec plus de 30 minutes d’avance sur ses poursuivants, a sonné comme une démonstration de running, mais surtout comme la fin du match. Seul face au chrono, Jim n’a jamais été inquiété. Et malgré la performance remarquable (9h59’48 sur 123 km), l’histoire de la course était déjà écrite à mi-parcours.
Derrière, Kilian Jornet, diminué par une douleur au TFL, n’a jamais tenté quoi que ce soit pour revenir.
Son approche conservatrice a de quoi surprendre, même si la naissance de son 3e enfant il y a quelques jours n’est peut-être pas étranger à la question. Quant à Vincent Bouillard, pourtant en bonne forme, il est resté sagement à ses côtés. Les deux hommes ont lancé une petite bataille sur toute la toute fin histoire de ne pas finir main dans la main, mais ils ont davantage donné l’image d’un duo résigné plus que combatif. Aucun duel, aucune attaque, aucun renversement de situation : pour une course de ce calibre, c’est regrettable.
Même le grand François D’Haenne le dit !
« Ce n’est pas la course la plus montagneuse et la plus technique qu’on ait vu. Evidemment au mois de mars, c’est complexe de courir dans la montagne. »
Quand on sait qu’il vient de terminer la mythique course de la Pierra Menta, on sentirait presque une pointe de sarcasme !
Mais pour aller plus loin, la critique va au-delà du simple scénario. Ce Chianti Ultra Trail soulève à nouveau des questions sur la standardisation des parcours estampillés UTMB World Series.
Bien que chaque course conserve une identité locale, le cahier des charges semble privilégier la sécurité, la vitesse et la logistique, parfois au détriment de la technicité, de la variété ou de l’authenticité. Le Chianti en est un exemple frappant : trop propre, trop lisse, trop “Gravel friendly”, pour reprendre les mots de plusieurs coureurs à l’arrivée. Les amateurs de grandes envolées alpines, de sentiers escarpés ou d’expositions techniques sont restés sur leur faim. Le tracé n’a pas favorisé les rebondissements, ni les profils offensifs. Et sur le plan narratif, cela se ressent : difficile de vibrer pour une course où tout s’est figé à mi-parcours.
Côté logistique, rien à dire : balisage impeccable, ravitaillements efficaces, ambiance chaleureuse dans les villages. L’organisation a parfaitement tenu la route. Mais cela ne suffit pas à faire oublier un manque criant d’intensité sportive, dans une course qui se voulait l’un des temps forts du printemps.
Alors que la saison débute à peine, on espère que les prochaines étapes du circuit UTMB offriront davantage de tension, de relief… et de vraies bagarres. Car cette édition 2025 du Chianti Ultra Trail, malgré ses qualités, restera comme l’une des plus fades de la saison.
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