La blessure qui s’accroche
Claire Bannwarth traverse une période compliquée. Depuis plusieurs mois, elle lutte contre une tendinite tibiale postérieure tenace. Malgré une injection de PRP début avril, la douleur persiste et empêche tout retour serein à l’entraînement. Initialement engagée sur le format 100 miles (166 km, 8147 m D+) du Swiss Canyon Trail, elle a dû renoncer à ce défi. Mais plutôt que de déclarer forfait, elle a choisi de se rabattre sur le 31 km. Un choix qui interroge.
Claire Bannwarth
lien rémunéré amazon
lien rémunéré amazon
Claire Bannwarth, enchaînement de forfaits et performances amoindries
Depuis le début du printemps, les signes d’alerte s’accumulent. DNS sur le Trail Menorca Camí de Cavalls. Abandon après 36h sur la Backyard Ultra. Participation en mode rando au Grand Sam à Hong Kong, sans chercher la performance. Elle a aussi dû renoncer à l’Ultra Terrestre de la Réunion. Autant d’épisodes qui montrent que la blessure ne passe pas, malgré une tentative de traitement et des ajustements.
Claire Bannwarth, ou le paradoxe d’un mental trop fort ?
Claire Bannwarth impressionne par sa résilience. En 2024, elle a enchaîné des formats hors norme : Winter Spine Race (430 km), Legends Trail (274 km), Tahoe 200 (331 km), Crossing Switzerland (390 km), Tor des Géants (330 km), et bien d’autres. Mais cette force mentale, ce refus d’abandonner, pourrait aussi devenir une faiblesse. Car à force de repousser les limites, même sur des distances plus courtes, on prend le risque de retarder, voire compromettre, une vraie guérison.
Est-ce raisonnable de courir blessée, même « juste » 31 km ?
C’est là que la question devient centrale. Est-il réellement raisonnable de courir 31 km quand son corps hurle depuis des mois qu’il a besoin de repos ? Ce n’est pas la distance qui fait la gravité, c’est l’état dans lequel on la court. Un 31 km reste exigeant, surtout en trail, avec du dénivelé, des appuis instables et des chocs répétés. Parfois, ne pas prendre le départ est la décision la plus responsable — et peut-être même la plus courageuse.
Vers une prise de conscience collective ?
Claire Bannwarth n’est pas un cas isolé. Luca Papi, Casquette Verte… Tous ces ultra-traileurs super endurants interrogent, par leur régularité exceptionnelle, la frontière entre passion, performance et usure physique. Dans ce monde où ne jamais s’arrêter est valorisé, où la pause est perçue comme un aveu de faiblesse, il devient essentiel de réhabiliter le droit à la récupération totale.
Conclusion
Claire Bannwarth symbolise à la fois la grandeur et le danger de l’ultra-endurance. Sa ténacité est admirable, mais elle soulève une question fondamentale : faut-il vraiment courir coûte que coûte, même en version réduite, quand le corps ne suit plus ? Peut-être qu’en trail, savoir s’arrêter fait aussi partie de l’art de durer.
Sources : Cet article s’appuie sur plusieurs informations publiques concernant les blessures, performances et engagements de Claire Bannwarth, disponibles sur des sources ouvertes et mises à jour :
-
profil fb de l’athlète
-
Annonce du changement de distance de Claire Bannwarth sur la page Facebook du Swiss Canyon Trail
-
Compte rendu de sa participation limitée au Grand Sam à Hong Kong sur Run247
-
Claire Bannwarth à la Barkley Marathon 2025 – uTrail
Lire aussi
- Comment progresser en montée quand on fait du trail?
- Résultat Spin Race : victoire de Claire Bannwarth
- Cet influenceur running ne risque pas de déraper
- Résultat Trail Menorca Camí de Cavalls : victoire 100% française avec Antoine Guillon et Claire Bannwarth
- Swiss Alpine Marathon : la plus grande course de montagne du monde va se courir ce week-end
-
Cet article n’a aucunement vocation à remettre en cause les choix personnels ou médicaux de Claire Bannwarth, athlète d’exception dont le parcours force le respect. Il s’agit d’une réflexion générale sur les limites de l’ultra-endurance à partir de faits rendus publics, dans le strict respect du droit à l’information et sans intention de nuire.