Un marathon, c’est des mois de préparation, de sacrifices, de vie mise entre parenthèses.
On s’entraîne 12 à 16 semaines, on accumule des kilomètres dans les jambes, on sort sous la pluie, on se prive de soirées, on cale sa vie autour d’une date : le jour J.
À Metz, ce jour J devait être le dimanche 12 octobre. Mais le lundi 6 octobre au soir, tout s’est effondré : la préfecture a décidé d’invalider le Marathon Metz Mirabelle.
Le marathon de Metz est annulé, les marathoniens sont trahis à la dernière minute
Annuler une course 6 jours avant, c’est mépriser le travail et les sacrifices des coureurs. Ce n’est pas seulement rayer une ligne du calendrier, c’est balayer des centaines d’heures d’efforts. Les participants avaient déjà réservé leurs hôtels, payé leurs frais, organisé leur week-end. Certains avaient même calé leur vie familiale et professionnelle autour de cette course.
Et en une décision, tout tombe à l’eau.
Chronologie du fiasco
2010 : renaissance du Marathon Metz Mirabelle sous l’impulsion de Belkhir Belhaddad.
2023 : guerre interne à l’association, pas de marathon organisé.
2024 : promesse d’un retour, finalement abandonné par la métropole.
2025 : deux marathons annoncés le même jour, bataille judiciaire.
3 octobre 2025 : le tribunal administratif annule le contrat RNK mais avec effet différé au 13 octobre.
6 octobre 2025 : la préfecture invalide le Marathon Metz Mirabelle.
12 octobre 2025 : seul l’Euro Marathon Metz est maintenu.
La préparation, réduite à néant
La dernière semaine avant un marathon, c’est une période spéciale : on réduit la charge d’entraînement, on récupère, on visualise la course. L’excitation monte, on se projette déjà dans la ligne droite finale.
Au lieu de ça, les coureurs messins et tous ceux venus d’ailleurs doivent encaisser une douche froide. Leur marathon est annulé, leur objectif s’évapore, leur motivation s’effondre.
L’ombre de la politique derrière la décision
Ce n’est pas la météo, ce n’est pas un problème de sécurité, ce n’est pas une catastrophe naturelle. Si le marathon est annulé, c’est à cause d’un conflit politique et judiciaire. La métropole, l’association historique, la société RNK et la préfecture se disputent le droit d’organiser, pendant que les coureurs paient l’addition.
Et maintenant ?
Certains coureurs pourront prendre le départ de l’Euro Marathon Metz, maintenu le 12 octobre malgré un contrat annulé par le tribunal administratif avec effet différé au 13 octobre. Les organisateurs de cette épreuve ont indiqué que les dossards pouvaient être reportés sur l’édition suivante, afin de limiter les désagréments pour les participants déjà engagés.
De son côté, l’association Metz Marathon avait pris l’engagement de rembourser les inscrits au Mirabelle en cas d’annulation, ce qui sera désormais la voie proposée à ceux qui s’étaient préparés pour cette épreuve.
Il n’en reste pas moins que l’amertume est grande chez les coureurs : s’entraîner pendant des mois, sacrifier week-ends, sorties et vie de famille pour préparer un marathon, et apprendre moins d’une semaine avant le départ que la course n’aura pas lieu, c’est un véritable coup dur. Cette décision met en lumière un constat simple : quand des enjeux administratifs et politiques s’invitent, l’effort sportif et l’engagement des marathoniens passent au second plan.
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Mention éditorialeLe 3 octobre 2025, le tribunal administratif de Strasbourg a annulé le contrat liant la Métropole de Metz à la société RNK, mais avec effet différé au 13 octobre, afin de ne pas perturber la tenue de la course déjà annoncée.
C’est la préfecture de la Moselle qui, le 6 octobre 2025, a invalidé le Marathon Metz Mirabelle porté par l’association historique, invoquant des avis défavorables de certaines communes.
Notre titre met donc en avant la décision préfectorale qui, seule, a conduit à l’annulation effective de l’épreuve.
Cet article est rédigé de bonne foi, dans une logique d’information générale sur le sport et ses pratiquants. Il ne vise ni la diffamation, ni le dénigrement de personnes, d’institutions ou de collectivités. uTrail ne fait pas de politique, ne connaît pas personnellement les protagonistes de ce dossier et n’a aucun lien avec la ville de Metz.
uTrail n’est pas juge de la légalité des décisions administratives et se contente d’en relater les effets sur les coureurs.
uTrail peut se tromper : notre objectif est d’éclairer les lecteurs sur les conséquences sportives de cette décision et sur l’effort consenti par les coureurs, qui reste universel et mérite respect, quelle que soit l’issue des procédures.