Klára Kolouchová, himalayiste et mère de deux enfants, est décédée au Nanga Parbat. Sur les réseaux, les commentaires ne parlent pas de son exploit, mais de sa maternité. Une réaction révélatrice et profondément dérangeante. Klára Kolouchová n’est plus. L’alpiniste tchèque de 46 ans, connue pour ses ascensions de l’Everest, du K2, de l’Annapurna ou encore du Kangchenjunga, a trouvé la mort sur les pentes du Nanga Parbat, l’un des sommets les plus hostiles de l’Himalaya. Figure du dépassement de soi au féminin, elle laisse derrière elle une famille, deux enfants… et un débat d’une violence inattendue. Car depuis l’annonce de son décès, les réseaux sociaux se sont enflammés. Mais pas pour lui rendre hommage. Non. Le procès, public et immédiat, porte sur sa condition de mère. Et ça, c’est indécent.
Klára Kolouchová
Klára Kolouchová, une femme alpiniste, une mère, et alors ?
Ce que Klára Kolouchová incarnait dérange. Une femme, alpiniste de très haut niveau, qui ne renonçait ni à ses sommets ni à ses enfants. Une femme qui, en interview, osait affirmer que la montagne lui offrait un espace de liberté absolue, et que ce temps pour elle seule était vital. Une femme qui, après avoir gravi cinq 8000, dont le K2 et l’Annapurna, préparait ses expéditions entre deux réunions de consultante et trois trajets en courant vers le bureau. Pour beaucoup, elle était un modèle. Mais pour d’autres, elle était une cible.
« Et ses enfants ? » : le commentaire qui tue
Dans les heures suivant l’annonce de sa mort, la réaction la plus partagée n’a pas été l’admiration. Mais la critique. « Quand on a des enfants, on ne fait pas ça », « Elle a choisi la montagne plutôt que sa famille », « Et les orphelins, ils en pensent quoi ? ». Comme si le fait d’être mère devait rendre illégitime tout rêve personnel. Comme si une femme, dès lors qu’elle donne la vie, n’avait plus le droit d’en risquer la sienne. Le plus terrible, c’est que ces remarques ne sont jamais adressées aux hommes. Les pères alpinistes, ultra-traileurs ou navigateurs ne subissent que très rarement ce type de procès moral.
Un parallèle cruel avec le trail
Dans le monde du trail, ce double standard existe aussi. Lorsqu’un homme s’engage sur un ultra, il est vu comme un passionné, un guerrier de l’effort. Lorsqu’une femme mère de famille prend le départ d’un 100K ou d’un 160K, elle est parfois regardée avec suspicion : « Mais qui garde les enfants ? », « Est-ce bien raisonnable ? » Pourtant, combien de traileuses, de mères, de femmes à la vie bien remplie, trouvent dans l’endurance une forme de liberté, une reconquête de soi, un espace vital de respiration ?
Vivre ses rêves, c’est aussi un héritage
Dire que Klára Kolouchová a « choisi la montagne plutôt que ses enfants », c’est mal comprendre ce qu’elle leur a légué. Elle n’a pas fui sa famille, elle leur a montré ce que signifiait vivre avec intensité, ne pas renoncer à ses rêves, ne pas s’excuser d’être ambitieuse. Et peut-être est-ce cela qui dérange : une femme qui ne s’est pas laissé enfermer dans une image figée de la maternité sacrificielle.
et si on se taisait, pour une fois ?
Dans le silence du Nanga Parbat, Klára Kolouchová est tombée. Et dans le vacarme des réseaux, c’est son honneur qu’on piétine. Ce n’est ni le lieu, ni le moment. Et surtout, ce n’est pas juste. Car derrière cette polémique, ce sont toutes les femmes passionnées, mères ou non, qu’on tente de faire taire. Mais la montagne, elle, n’écoute pas les jugements. Elle écoute la volonté. Et Klára en avait, plus que beaucoup. Respect.
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