Nous nous trouvons actuellement dans un moment compliqué. Le premier confinement avait été un peu sidérant. Entre une maladie qu’on ne connaissait pas, des gens qui avaient l’air de se retrouver en réanimation et de mourir un peu au hasard, des prévisions qui pouvaient tendre à l’hystérie (on va tous crever, etc.), c’était chaud. En se disant qu’on aurait ça qu’une fois, on a relativement bien respecté le confinement sans trop râler… on pensait que ce premier confinement serait le premier et le dernier.
Le retour des attestations pour courir
Quand le deuxième confinement a été annoncé, avec le retour des attestations pour aller courir, les réactions ont été bien différentes. Beaucoup moins de résilience de la part des traileurs, beaucoup plus d’énervement. On a eu principalement trois types de réactions :
– Les énervés résignés, qui vont obéir, mais râler à juste titre
– Les énervés qui disent être infantilisés : on sait maintenant que le sport en extérieur, seul et loin de tout ne va absolument pas participer à la propagation du virus, alors pourquoi interdire de manière aussi débile de sortir s’aérer ?
– Les Jean Moulin en Salomon : alors eux, on est au summum de l’impudeur, de l’indécence et de l’inculture. Ils estiment que leur liberté est bafouée et qu’aller courir sans attestation est un acte de désobéissance civile. Ils sont un peu au monde du trail ce que les antimasques sont à la société civile. Paradoxalement, ce sont ceux qui louent la gestion chinoise de l’épidémie (essentiellement basée sur des mesures réellement liberticides) qui miaulent car ils ne peuvent pas sortir.
Aller courir sans attestation serait un acte de désobéissance civile
Cependant, prenons-les au mot deux minutes, et demandons-nous si, avec ce confinement, c’est la liberté de courir, voire la liberté tout court qui court un grave danger. Bon, les gars, on ne va pas s’enflammer, hein. Rien qu’oser se revendiquer résistant pour aller courir, vous n’imaginez pas à quel point c’est gênant pour ceux qui vous lisent. Et quand on est gênés pour des gens qu’on ne connait pas, c’est qu’ils se sont déjà bien enfoncés dans la médiocrité crasse.
Déjà, la liberté de courir, elle n’est pas totalement supprimée. Car on l’a déjà dit, mais si, en semaine, vous n’êtes pas foutus de faire en un heure maximum une séance à allure spécifique, c’est juste que vous êtes mal organisés ou que vous ne vous donnez pas assez. Alors, interrogez-vous un peu.
Ce qui est plus chiant, c’est juste pour la sortie longue. Là, je conçois que ce soit énervant, surtout que comme dit plus haut, ce n’est pas en allant courir tout seul deux heures dans un bois qu’on va rendre quelqu’un malade ou qu’on va choper le covid. Mais pour ce cas, ce sera temporaire. Oui c’est long, oui, c’est chiant, mais arrêtez de croire que ce sera indéfini.
Et pitié, cessez d’assimiler ce qui se passe actuellement à ce qu’on trouve dans des réels régimes autoritaires. Si c’était vraiment le cas, vous n’auriez pas le temps de vous plaindre que vous seriez déjà au trou. Alors tournez sept fois votre langue dans votre bouche et allez lire des livres, peut-être que ça vous empêchera de raconter des inepties aussi grosses que vous.