Deux mondes du trail en direct ce week-end : la Diagonale des Fous et la Finale des Golden Trail World Series
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Ce week-end, le monde du trail retient son souffle. Deux courses mythiques, aux antipodes l’une de l’autre, se déroulent presque simultanément : la Diagonale des Fous à La Réunion et la Finale des Golden Trail World Series en Italie. D’un côté, une traversée de l’île la plus exigeante du monde, symbole d’endurance et de dépassement de soi. De l’autre, une confrontation explosive entre les meilleurs spécialistes mondiaux du format court et technique. Deux visions du trail, deux façons d’aimer la montagne, mais un même fil rouge : l’intensité.
La Diagonale des Fous : la légende réunionnaise
Chaque mois d’octobre, La Réunion s’embrase. La Diagonale des Fous n’est pas une simple course : c’est une traversée initiatique, 175 kilomètres de pure résistance pour plus de 10 000 mètres de dénivelé positif. Boue, chaleur, humidité, sommeil dévoré — rien n’est épargné aux coureurs. Sur les crêtes du Maïdo, dans la fournaise du cirque de Mafate ou dans les sentiers glissants de Cilaos, chaque pas est un combat. Ici, on ne cherche pas seulement à finir ; on cherche à survivre.
L’édition 2025 s’annonce particulièrement relevée. Aurélien Dunand-Pallaz revient en forme après une saison frustrante et rêve de renouer avec la victoire. Ludovic Pommeret, éternel métronome, tentera de prouver qu’à 50 ans on peut encore dominer un ultra mythique. Arthur Joyeux-Bouillon, plus affûté que jamais, arrive avec une fraîcheur et une ambition intactes. Chez les femmes, Blandine L’Hirondel fait figure de favorite incontestée, tandis qu’Émilie Maroteaux portera haut les couleurs réunionnaises, soutenue par un public entièrement acquis à sa cause. Derrière elles, Sylvaine Cussot et Sarah Vieuille seront à surveiller, prêtes à saisir la moindre ouverture.
Mais sur cette course, les favoris n’existent qu’au départ. La Diagonale est imprévisible, cruelle parfois, transcendante souvent. Les abandons font partie de la légende, les coups de chaud se paient cash, et le mental devient la seule boussole quand les jambes lâchent. Plus qu’un ultra-trail, c’est une expérience humaine où chaque coureur écrit un fragment de l’histoire du Grand Raid.
La Finale des Golden Trail World Series : la vitesse au sommet
Pendant que les frontales s’allumeront dans la nuit réunionnaise, les caméras du monde entier seront braquées sur le lac de Ledro, dans les Alpes italiennes. Là se joue la Finale des Golden Trail World Series 2025, un condensé d’explosivité et de talent. Le format est court mais intense : un prologue de 6,9 km pour se jauger, suivi d’une course principale de 21 km et 1 600 mètres de dénivelé positif. En deux jours, tout peut basculer. Les points sont doublés, la pression maximale.
Chez les hommes, la bataille s’annonce électrique entre le Marocain Elhousine Elazzaoui, leader solide du général, et les deux Kényans Patrick Kipngeno et Philemon Kiriago, qui n’ont que douze points de retard. Derrière ce trio d’exception, des outsiders comme l’Italien Daniel Pattis, l’Américain Taylor Stack ou le Français Pierre Galbourdin peuvent créer la surprise. Galbourdin, dixième du général, représente la nouvelle génération française, talentueuse et ambitieuse.
Chez les femmes, la lutte est encore plus serrée. La Roumaine Mădălina Florea arrive en tête du classement, mais la moindre erreur pourrait profiter à l’Espagnole Sara Alonso ou à la Kényane Joyce Njeru, championne sortante et redoutable finisseuse. Les jeunes Malen Osa et Lauren Gregory complètent un plateau féminin d’une densité rare, où chaque minute comptera.
La philosophie du circuit Golden Trail est claire : du spectacle, du rythme, et un engagement total sur des formats explosifs. Contrairement à l’endurance introspective de la Diagonale, ici le trail se vit comme une confrontation directe, presque athlétique. Le souffle court, les muscles tétanisés, les coureurs flirtent avec leurs limites dans un ballet millimétré. C’est le trail du XXIe siècle, où chaque image devient virale et chaque foulée, un moment de gloire.
Deux visions du trail, un même esprit
Difficile d’imaginer deux courses plus différentes. À La Réunion, on parle de jours et de nuits passés à lutter contre la fatigue, la douleur et la nature. En Italie, tout se joue en quelques heures, sur la nervosité et la précision. La Diagonale des Fous incarne le trail des pionniers, celui des longues traversées, de la solitude et de la résistance. La Golden Trail World Series symbolise la nouvelle ère : celle du direct, du spectacle et de la performance pure.
Pourtant, au fond, ces deux mondes se rejoignent. Dans les yeux de Pommeret ou d’Alonso, la même intensité brûle : celle de l’effort juste, de la passion totale, du désir de se dépasser. Les traileurs du monde entier suivront ces deux rendez-vous avec la même ferveur, qu’ils préfèrent la lente ascension du Maïdo ou la vitesse fulgurante des crêtes italiennes.
En résumé
La Finale des Golden Trail World Series sera diffusée en direct samedi (course femmes) et dimanche (course hommes) à midi sur Eurosport, Discovery+ et les plateformes officielles du circuit. La Diagonale des Fous sera, elle, à suivre via les flux GPS en direct, les réseaux sociaux du Grand Raid et les radios locales de l’île. Deux ambiances, deux rythmes, mais un même appel à l’aventure.
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