« On a reçu ce que j’appelle une menace de l’avocat de la Ffa », Pierre Maunier, à la tête de l’association qui organise le Grand Raid
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Le ton est monté entre la Fédération Française d’Athlétisme et les organisateurs de la Diagonale des Fous. Alors que la loi sport impose à toutes les courses un parcours de prévention santé (PPS) à la place du certificat médical, le Grand Raid a décidé de faire cavalier seul. Résultat : un avis défavorable émis par la ligue réunionnaise et une intervention du service juridique de la FFA, que l’organisation locale considère comme une véritable menace. En jeu : la présence — ou non — de la Diag au calendrier officiel 2026.
Le PPS, nouvelle règle imposée à tous
Depuis le 1er septembre 2024, le Parcours de Prévention Santé remplace le certificat médical pour courir. C’est une procédure simplifiée, fondée sur une déclaration sur l’honneur à remplir en ligne sur le site de la FFA. Obligatoire pour tous les adultes, elle vise à fluidifier les inscriptions tout en conservant un cadre de responsabilité.
Le Grand Raid refuse d’appliquer cette réforme
Mais du côté du Grand Raid de la Réunion, on ne veut pas entendre parler du PPS. Les organisateurs exigent toujours un certificat médical classique, y compris pour les licenciés, ce qui va à l’encontre de la réglementation nationale. Dans une déclaration publique, Pierre Maunier défend ce choix :
Résultat : confusion chez les coureurs, obligés de remplir deux documents différents, souvent mal informés et pris de court à quelques jours de l’épreuve.
Une menace de la FFA ?
Dans un article publié par Le Quotidien le 14 octobre, Pierre Maunier évoque une “menace” venue de l’avocat de la FFA. Si le terme n’a pas été repris officiellement par la Fédération, les faits sont là :
* la FFA exige que le Grand Raid applique le PPS,
* la Ligue régionale d’athlétisme a rendu un avis défavorable en réunion technique de sécurité,
* la course risque de ne pas être inscrite au calendrier 2026 si elle maintient sa position.
Il ne s’agit pas encore d’une sanction, mais d’un avertissement clair, qui pourrait ouvrir un précédent dans le monde du trail français.
La Diagonale des Fous en dehors du système ?
Historiquement indépendante, la Diagonale des Fous revendique une certaine liberté. Mais avec l’évolution du cadre légal, les marges de manœuvre se réduisent. Cette affaire révèle une tension plus large entre les grands événements de trail et la normalisation fédérale.
Le Grand Raid sera-t-il contraint de plier ? Ou choisira-t-il de sortir définitivement du giron fédéral ? La réponse viendra sans doute après la course, dans les couloirs — et non sur les sentiers.
Quand l’esprit de la loi devient un argument
Le Grand Raid a déjà poursuivi uTrail en justice pour des articles critiques.
Nous avions remporté ce procès en première instance puis en appel.
Pierre Maunier est impliqué depuis juillet 2025 dans une enquête pour abus de faiblesse, dans un cadre strictement privé et familial.
Dans ce contexte, ses propos récents à propos du PPS surprennent :
« Moi, je pense que s’il y a la loi, il y a aussi l’esprit de la loi et la jurisprudence… »
Ce sont ses mots exacts, prononcés pour justifier le refus d’appliquer la réforme fédérale.
Ils donnent à réfléchir, venant d’un ancien policier, responsable habitué à invoquer le respect strict des règles dans ses fonctions passées.
Ces éléments relèvent du domaine public et ne constituent en rien une mise en cause personnelle.
La Diagonale des Fous, au-delà du règlement
Malgré les tensions administratives, les menaces de radiation et les querelles de formulaires, la Diagonale des Fous reste ce qu’elle a toujours été : une épreuve hors norme, où l’essentiel se joue loin des bureaux, sur les sentiers brûlants de La Réunion.
Pendant que les juristes débattent du PPS, les coureurs, eux, affûtent leurs jambes, peaufinent leurs sacs et rêvent du moment où la nuit tombera sur le Maïdo.
Cette trente-troisième édition réunit un plateau exceptionnel : Ludovic Pommeret, toujours aussi affûté à cinquante ans, Aurélien Dunand-Pallaz en quête de revanche, Arthur Joyeux-Bouillon gonflé d’énergie et Blandine L’Hirondel en favorite incontestée. Et au milieu d’eux, les figures locales, les anonymes, les revenants — tous unis par la même obsession : rallier La Redoute.
Parce qu’au fond, la Diag, ce n’est ni une question de PPS ni de Cerfa. C’est une question de cœur, de souffle et d’instinct.
Et tant que des coureurs comme Casquette Verte continueront à s’y élancer pour le plaisir de souffrir et de partager, la Diagonale des Fous gardera ce qui fait son âme : une course folle, humaine, indomptable.
Sources
- lequotidien.re du 14 octobre 2025
[Grand Raid] La ligue d’athlétisme émet un avis défavorable sur le règlement, estimant qu’il ne respecte pas la réglementation fédérale
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Cet article s’appuie sur des faits vérifiables, des citations publiques, des documents accessibles et des échanges réels entre coureurs.Il ne contient aucune accusation, diffamation ou attaque personnelle déguisée.
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