States of Elevation — « Five in the San Juans » : Retour à la maison pour Kilian
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Les chaussures utilisées par Kilian Jornet
Les chaussures utilisées par Kilian Jornet
Deux géants pour se mettre en jambes
Mardi, lever tôt et cap sur un terrain familier. Dans l’air froid et parfaitement clair des San Juan, Kilian commence par l’enchaînement Uncompahgre Peak – Wetterhorn Peak.
- Uncompahgre (4 361 m) dresse son grand dôme volcanique, pentes herbeuses, falaises basaltiques et finale panoramique qui s’ouvre sur l’immensité du massif.
- Wetterhorn (4 362 m) tranche net : une pyramide élégante, plus alpine, avec des ressauts aériens qui réclament de la concentration sur un rocher solide.
Fin de matinée, courte liaison gravel jusqu’au départ de Mill Creek. Les couleurs d’automne, la lumière nette et l’absence de vent composent une parenthèse rare dans ce massif capricieux.
L’après-midi rouge et or : Redcloud, Sunshine, Handies
La deuxième boucle se joue dans un autre coin des San Juan, tout en contrastes.
- Redcloud Peak (4 287 m) porte bien son nom : une crête rougeoyante, ciselée, qui roule sous les pas.
- Sunshine Peak (4 284 m) s’atteint par une arête de cartes postales — un aller-retour nerveux où l’œil file d’un vallon à l’autre.
- Handies Peak (4 284 m) clôt le triptyque par une ascension plus régulière et un horizon immense, théâtre d’un coucher de soleil glacial mais somptueux.
En cinq participations au Hardrock 100, Kilian a toujours filé sans s’arrêter au sommet de Handies, point culminant de l’ultra. Cette fois, il prend le temps de savourer la lumière, et même un brownie à 4 000 mètres, avant de plonger dans la descente.
Des compagnons de montagne inspirants
Cette journée n’était pas qu’un effort solitaire. Kilian a partagé l’ascension de Handies avec plusieurs figures du trail :
- Anna Frost : traileuse néo-zélandaise, victorieuse de la Transvulcania 2012 et multiple finisher du Hardrock, icône du trail féminin et organisatrice de stages et voyages pour coureurs.
- Meghan Hicks : rédactrice en chef d’iRunFar, ancienne détentrice du record FKT féminin sur la Nolan’s 14, habituée des ultras les plus extrêmes.
- Bryon Powell : journaliste et co-fondateur d’iRunFar, compagnon d’aventure éditoriale de Meghan et référence médiatique dans l’ultrarunning.
Tous trois incarnent la communauté internationale du trail, entre performance, transmission et récit.
Vous pouvez lire nos précédent article à ce sujet sur les accompagnateurs de Kilian Jornet.
La descente vers Animas Forks s’effectue ensemble, en suivant le tracé du Hardrock. La journée se termine ensuite par une plongée nocturne à vélo vers Ouray, avec Scott Simmons, sur un terrain que Kilian qualifie lui-même de « très technique pour du gravel » — une descente qu’il n’avait plus goûtée depuis des années, à l’époque où il roulait en VTT.
Les chiffres de l’étape
Vélo
- Distance : 62 km (39 mi)
- Dénivelé positif : 1 032 m (3 386 ft)
- Activité : 4 h 24 min 15
A pied
- Distance : 47 km (29 mi)
- Dénivelé positif : 4 831 m (15 850 ft)
- Activité : 11 h 31 min 44
- Fourteeners du jour : 5 (Uncompahgre, Wetterhorn, Redcloud, Sunshine, Handies)
Cumul du projet après l’étape
- Distance totale : 1 724 km (1 071 mi)
- Dénivelé positif cumulé : 67 679 m (222 044 ft)
- Temps total : 228 h 07 min 05
- Fourteeners validés : 48 (sur 56 sommets publics du Colorado)
La dernière ligne droite du Colorado
Il ne reste plus que quelques cimes. Après plus de deux semaines de voyage, Kilian entre dans la phase finale de son projet : relier les ultimes fourteeners du Colorado, entre isolement, technicité et histoire personnelle.
Mount Sneffels
À deux pas d’Ouray, le Mount Sneffels (4 315 m) sera probablement le prochain sur la liste. Surnommé “la Reine des San Juan”, ce sommet solitaire domine la vallée avec son allure d’aiguille acérée. L’ascension est courte mais alpine, parfaite pour lancer le sprint final.
Le Wilson Group, bloc technique
Vient ensuite le trio redoutable du sud-ouest des San Juan : Wilson Peak, Mount Wilson et El Diente Peak.
- Wilson Peak (4 340 m) est l’un des sommets emblématiques du Colorado, figurant même sur les canettes de bière Coors.
- Mount Wilson (4 342 m), plus haut, impose une ascension longue et exigeante, souvent enneigée tard dans la saison.
- El Diente Peak (4 315 m), non compté dans la liste des 56 publics, mais traditionnellement ajouté dans la liste des 58, pourrait bien être intégré par Kilian en “bonus”. Sa traversée vers Mount Wilson est considérée comme l’une des plus belles et les plus techniques du Colorado.
Chicago Basin, l’apothéose
Enfin, il restera à rallier le cœur des Needle Mountains, secteur sauvage accessible seulement après de longues approches. Le Chicago Basin concentre quatre fourteeners serrés, entourés de parois abruptes et de vallons reculés.
- Windom Peak (4 285 m) : un sommet massif, souvent considéré comme le plus “facile” du groupe, mais au prix d’un long effort.
- Sunlight Peak (4 291 m) : réputé pour son bloc sommital exposé, où les derniers mètres exigent un pas d’escalade engagé.
- Mount Eolus (4 285 m) : une arête esthétique et aérienne, demandant une progression sûre.
- North Eolus (4 279 m) : plus modeste mais reconnu comme indépendant dans la liste des 56, avec une vue spectaculaire sur le bassin.
Le Chicago Basin sera le véritable climax du projet
Quatre sommets enchaînés dans un environnement reculé, une réalisation parfaite pour refermer le premier chapitre de States of Elevation. Ensuite, un nouveau défi va s’ouvrir : poursuivre à vélo vers la Californie, franchir les déserts et les plateaux de l’Ouest, pour rallier la Sierra Nevada et ses derniers sommets. L’horizon ultime reste inchangé : le Mount Whitney (4 421 m), point culminant des États-Unis continentaux.
Cartographie du projet
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Cet article utilise un titre volontairement accrocheur pour capter l’attention, mais Kilian Jornet ne met pas fin à son projet States of Elevation. Il s’agit simplement d’un retour dans une zone qu’il connaît bien, celle des San Juan Mountains où se déroule le Hardrock 100.
