Quand on pense à Killian Jornet, c’est souvent la vision d’un gendre idéal qui nous vient à l’esprit, une vision un peu romantique du trail. Un peu à l’image d’un Roger Federer en tennis, en soi. Mais Kilian, ce n’est pas que ça.
Kilian Jornet est un as de la comm
Killian Jornet a toujours extrêmement bien géré sa communication sur les réseaux sociaux. Tant dans le contenu que dans le timing. A chaque fois, ses publications sur Instagram font rêver, appellent au voyage et au dépaysement. Une sorte de Syracuse de Salvador en version sport de haut niveau.
Un touche-à-tout
kilian jornet film
kilian jornet livre
Au-delà des petites vidéos postées sur les réseaux sociaux, Kilian Jornet aime bien toucher à beaucoup de choses. Notamment avec les films & documentaires qu’il a produits (tout autour du projet « summits of my life », que nous vous conseillons chaudement), mais aussi avec les livres qu’il a pu écrire, avec notamment Courir ou mourir (aussi en pdf), journal d’un skyurunner, Physiologie des sports d’endurance en montagne, La frontière invisible, Up ! Manuel d’entraînement pour le trail et le ski alpinisme.
Son dernier livre est au delà des sommets.
Une trajectoire particulière et des records de précocité
Kilian Jornet a poussé la porte du sport de haut niveau avec le ski alpinisme, où il s’est très vite fait un nom. Ce n’est qu’après ça qu’il est entré dans le monde de l’ulta trail. Et là, très haut, nous avons pris la mesure du potentiel du bonhomme. Kilian a fait tomber des records de précocité en remportant dans les années 2010 l’UTMB, la Diagonale des fous, la Transvulcania, la Hardrock100, et il a battu le record du GR20.
kilian jornet mont blanc
En parallèle, sur des trails plus courts, il a enchaîné les victoires comme des perles et multiplié les records en Espagne (sur Zegama-Aizkorri) et en Suisse (sur Sierre-Zinal), et il a remporté le marathon du Mont Blanc. Il a également remporté trois fois les championnats du monde de skyrunning (en 2010 en Italie, en 2014 en Espagne et en 2018 en Ecosse).
kilian jornet everest
Toujours en parallèle, Kilian s’est fait un sacré nom dans le monde de l’alpinisme où, notamment en 2017, il a grimpé l’Everest en long, en large et en travers.
Enfin, il s’est un peu essayé à la route où, blessé et un peu hors de forme, il a fait un 10km en moins de 30 minutes.
Au vu de l’image qu’il renvoie à travers sa communication, Kilian Jornet représente une certaine vision du trail, un peu à l’opposé de celle de François D’Haene. Alors que François (et on pourra en reparler) est plus « les copains d’abord », Kilian sera plutôt « Man versus wilde » ; il est peut-être plus solitaire. Ce n’est bien sûr pas péjoratif, c’est une vision plus générale de la vie. Kilian est parti vivre dans les fjords alors que François s’est lancé en parallèle dans le domaine viticole, qui est peut-être le symbole de la convivialité par excellence.
Au délà de sa vision de la vie, de son palmarès de dingue et de ses capacités hors normes, Kilian Jornet a une grande sensibilité face aux questions écologiques et environnementales, notamment avec la fondation qu’il a lancée. Là-dessus, rien de nouveau sous le soleil. En revanche, ce qui le diffère énormément de la majorité de ses collègues, c’est la pédagogie qu’il met en place. Elle est efficace, bienveillante, et absolument pas culpabilisante. Ce qui la rend très « positive ».