Kilian Jornet dort à l’hôtel, mange une pizza, et enchaîne un 70e fourteener comme si de rien n’était
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Quand Kilian Jornet prend une douche, ça fait des kilomètres au compteur
Après seize jours de galère dans les sommets du Colorado et une traversée désertique qui a rongé ses jambes et ses chaussettes, Kilian Jornet a craqué. Direction Bishop, douche chaude, pizza, lit moelleux. Oui, messieurs-dames, Kilian a dormi à l’hôtel. Et pas pour faire du contenu. Pour dormir. Vraiment.
Mais comme d’habitude avec lui, ça ne dure jamais. À peine les mollets réhydratés, il repartait dès le samedi matin vers un nouveau sommet de plus de 4 000 mètres : le White Mountain, qu’il est allé chercher à la force des jambes, du souffle, et (c’est nouveau) d’un peu de patience.
Le White Mountain, sommet numéro 70, mais attention : ambiance zone lunaire
Avec ses 4 344 mètres d’altitude, le White Mountain ne joue pas dans la même cour que les granits acérés de la High Sierra. C’est un désert d’altitude, aride, pelé, presque lunaire. Pour s’y rendre, Kilian a d’abord roulé 35 km à vélo depuis Bishop (avec un petit 400 m D+ pour s’échauffer), avant de s’attaquer à la bête : 25 km aller-retour, près de 3 000 mètres de dénivelé positif.
La montée est longue, poussiéreuse, monotone. Pas un lac, pas un arbre. Juste des cailloux, du vide, et le bruit du vent. Bref, c’est pas Instagrammable, mais c’est parfait pour un fourteener sérieux. Kilian l’a joué profil bas : pas d’attaque, pas de show. Juste du pacing propre, du souffle, et un sommet validé en 5 h 36. Et un chiffre rond qui claque : 70 fourteneers gravis sur les 72 prévus.
Pizza, sommeil, White Mountain… et Jason Hardrath en bonus
En redescendant, surprise : Jason Hardrath l’attendait au trailhead. L’homme aux 100 FKT, prof d’EPS le jour, chasseur de sommets la nuit. Autant dire que la conversation à vélo devait être musclée : ils ont partagé un bout de route ensemble (oui, encore à vélo) pendant que la perspective du mont Shasta se dessinait déjà à l’horizon.
Et maintenant ? Deux sommets restants, 1 300 kilomètres de vélo. C’est tout.
Il reste deux monuments pour finir States of Elevation : le mont Shasta et le mont Rainier. Deux gros morceaux. Deux volcans. Deux monstres.
Mais avant même d’y poser un crampon, Kilian devra pédaler encore plus de 1 300 kilomètres. D’abord 600 kilomètres jusqu’à Shasta, puis 700 kilomètres de plus pour rallier Rainier. Un final tout en sueur et en bitume pour clore ce projet XXL, où la montagne ne se gagne qu’au prix de l’endurance totale.
Kilian s’offre une pause ? La planète trail s’arrête de tourner
Ce qu’on retiendra, au fond, c’est peut-être pas les chiffres. C’est ce moment suspendu à Bishop. Une pizza. Une douche. Un lit. Loin des sommets, loin des followers, juste un moment humain. Et franchement ? Ça fait du bien de voir que même Kilian Jornet, le demi-dieu du trail, a besoin de dormir.
Mais bon… faut pas s’habituer. Le lendemain, il courait déjà à 4 000 mètres. Classique.
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