Même les légendes ont leurs failles. On connaît Kilian Jornet pour ses exploits surhumains, son aisance en haute montagne, sa capacité à enchaîner les sommets comme d’autres enchaînent les footings du dimanche. Mais il y a eu un jour, un seul, où tout a déraillé. Retour sur une expérience mémorable à la Western States 100 en 2010, qui a laissé des traces physiques… et une bonne dose d’autodérision.
Kilian Jornet
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Kilian Jornet , une arrivée en mode ultra-minimaliste
En 2010, Kilian débarque en Californie après avoir traversé les Pyrénées à pied : 800 km en 8 jours. Fatigué, certes, mais toujours avide de découvrir de nouveaux terrains de jeu. Il observe la carte de la Western States 100, voit qu’il y a des ravitaillements toutes les 1 à 2 heures, et décide… de ne pas prendre d’eau. Zéro flasque. Zéro sac. Une erreur de débutant — sauf que le débutant, ici, c’est le plus grand traileur de sa génération.
Les crampes, la chute, et le ruisseau
La suite est brutale. Kilian est en tête quand les crampes arrivent. Pour la première fois de sa vie. Il tombe dans les descentes, s’écroule, perd le contrôle. Il finit par plonger dans un ruisseau pour se rafraîchir. Et c’est là, allongé dans l’eau, qu’il voit deux coureurs passer devant lui sans le voir : Anton Krupicka et Geoff Roes. Convaincus qu’ils sont toujours à sa poursuite, ils foncent. Kilian, lui, regarde la scène depuis les flots, épuisé.
Un final à l’arrache et une ligne d’arrivée sur les rotules
À quelques kilomètres de l’arrivée, il retrouve un autre coureur, Nick Clark. Ensemble, ils tentent de survivre. Mais l’instinct de compétiteur reprend le dessus. Ils se lancent dans une série de sprints dignes d’un 100 mètres olympique. Jusqu’à ce que Nick craque. Kilian termine troisième, dans un état catastrophique : déshydraté, les orteils repliés à cause des crampes, les ongles éclatés. Il passe des heures sous assistance médicale, urine du sang pendant le contrôle antidopage.
Une récupération pas banale
Transporté jusqu’à sa chambre par ses amis, il se réveille le lendemain incapable de bouger. Raide comme un piquet. Il faut l’étirer, le soulever, le plonger dans une piscine pour détendre ses muscles. Puis direction San Francisco pour relâcher la pression…
De la souffrance à… la Gay Pride
Et comme souvent avec Kilian, le récit bascule dans l’improbable. Il se retrouve au cœur de la Gay Pride de San Francisco, habillé en combinaison blanche moulante. Petit délire vestimentaire : il rembourre son short avec des chaussettes pour l’effet. Succès garanti. Un passant l’aborde, flirte, et lui propose un rendez-vous. Kilian décline poliment… et éclate de rire.
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