Enfants & Trail : ces derniers mois, on a découvert une multiplication des écoles de trail. C’est plutôt cool, car ça peut permettre de générer des vocations et, à plus long terme, de former l’élite de demain plus tôt.
Il est en revanche important, quand on pense à ça, de garder en tête que ce public nécessite un entraînement adapté. Les enfants ne sont pas des mini-adultes. Ils ont des particularités physiologiques (au niveau des os, des articulations, du cardio ou de la musculature).
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Ce qui sera particulièrement important, déjà, c’est la philosophie de l’entraînement qu’on va mettre en place, qui se rapprochera de celle qu’on utilisera pour les débutants, à savoir garder en tête la notion de divertissement. Une partie d’entre nous fera du trail pour la performance, pour atteindre des objectifs, et se fera mal pour y parvenir. Et le divertissement ne sera pas le même (même s’il existe). En effet, au plus on va diversifier les activités, au plus les enfants vont s’éclater (finalement, c’est comme nous quand on croise les entraînements).
Diversifier permettra aux enfants d’optimiser leur motricité, voire leur proprioception et par conséquent leur coordination. Et surtout, ça va leur permettre de travailler leur rapport à leur corps et le lien entre leur corps et l’espace. C’est dans cette optique que Stéphane Diagana et Sébastien Ratel, dans Préparation physique du jeune sportif, recommanderont d’éviter une spécialisation trop tôt. Ils parlent de l’âge de 10 ans (perso, j’aurais même vu 15 ans) afin d’éviter des pathologies physiques, et en corollaire le dégoût et l’arrêt. A titre d’exemple, si on fait faire du trail aux gamins, on va éviter de leur faire porter un sac de trail.
Quid de l’endurance ? On dit souvent que jusqu’à 18 ans, c’est un kilomètre par année de vie. Tout simplement car ils ont des capacités d’endurance inférieure,
– d’une part car ils ont des jambes plus courtes, et donc forcément, doivent faire plus de pas ;
– d’autre part car ils ont une pratique de l’effort moins économique que leurs parents ; pour le dire plus simplement, c’est à fond à fond à fond sans trop l’idée d’en garder sous le pied.
Pour résumer, jusqu’à l’adolescence, on travaille
– la coordination,
– l’équilibre
– et la proprioception afin de faire travailler indirectement l’économie de course (leur faire travailler l’aérobie est inutile à cet âge).
Et à l’adolescence ? Bah déjà, les faire sortir de leurs canapés ce sera déjà pas mal (j’aime bien parler comme un boomer). Non plus sérieusement, on va pouvoir commencer à leur faire travailler le spécifique et la technique, en leur faisant utiliser le poids de leur corps (donc pas encore de charge supplémentaire). On va également commencer à travailler l’endurance, sachant que le potentiel aérobie propre aux s’évapore comme neige au soleil une fois qu’on passe de l’enfance à l’adolescence. Donc on met le turbo pour développer le moteur, et une fois qu’on est adulte, on l’entretient.
Enfin, c’est le cas pour les adultes, mais encore plus pour les jeunes ; il faut garder en tête qu’un enfant n’est pas l’autre, et que ce n’est pas automatique de se dire que ce qui a marché avec le premier marchera avec le deuxième. Il faudra donc faire preuve d’agilité et de psychologie pour ne pas les dégoûter.