Le confinement commence à toucher à sa fin. En France, ce n’est que dans une semaine, en Belgique, on commence aujourd’hui. Après, la réouverture des magasins de bricolage, de jardinage et des pépiniéristes avaient déjà un peu enclenché le mouvement. Ça ressemblait à une sorte de test grandeur nature pour voir si on arrivait à faire des choses comme avant avec des nouvelles règles, et ça semble avoir fonctionné, car malgré ces réouvertures, nos courbes continuent de baisser. Pourvu que ça dure.
On nous rabâche suffisamment que le retour à la vie normale va prendre du temps, qu’on peut reculer, qu’on pourra re-confiner à l’automne. Bizarrement, cette perspective me stresse un peu moins. D’une part car si on repasse en mode « confinement », on sera moins dans l’inconnue. D’autre part, d’un point de vue plus sportif et forcément plus égoïste, le seul objectif que j’ai en ligne de mire pour le moment, c’est de pouvoir prendre le départ de mon ultra du 15 août ; pour l’après, ma foi… Tant que ce maudit virus sera là, il « suffira » d’adapter ses préparations et entraînements ; ça peut par exemple passer par des préparations plus longues entre avril et juillet pour un gros objectif en été, et des objectifs un peu plus « petits » en hiver, nécessitant des préparations moins longues. La question de l’intensité étant encore à régler.
J’ai de plus en plus hâte de pouvoir retourner en forêt courir un peu plus loin et un peu plus longtemps. Et plus généralement, un des enseignements que je tirerai de ce confinement, c’est que le sport juste comme loisir ne me suffit pas. J’aurai beaucoup moins de mal à l’assumer. La compétition me manque ; l’odeur de voltarène ou de baume du tigre avant le départ me manque. La complicité avec des inconnus me manque ; redécouvrir des endroits avec un nouveau prisme me manque, la fierté qu’on ressent quand on franchit la ligne d’arrivée me manque , se retourner sur la dizaine de semaines de préparation et se dire « bordel, je l’ai fait ! » me manque, planifier et respecter une longue préparation me manque, ces douleurs d’après-course me manqueraient presque, pouvoir accrocher un nouveau dossard et une nouvelle médaille sur mon mur me manque… Bref, j’espère pouvoir recommencer tout ça rapidement. Et dans un sens, ce confinement aura aidé à assainir mon rapport à la compétition, en ce sens que désormais, je ne peux plus me cacher derrière mon petit doigt et dire que je ne vis pas pour ça
Ce matin, il pleut, les nuages sont bas, le temps est triste, et pourtant, pour la première fois depuis un petit temps, j’ai eu l’impression d’entendre plus de bonnes nouvelles que de mauvaises nouvelles. On se rend compte que la première vague passe ou est passée, que la deuxième vague n’arrive pas trop violemment dans les pays qui ont déjà déconfiné depuis quinze jours, et il semblerait qu’au vu des dernières connaissances acquises, on ne ferait la maladie qu’une fois. Et en parallèle, les traitements avancent. Les laboratoires étant guidés par le fric, ils savent bien que le premier à trouver un traitement sûr et efficace se fera des c*** en or massif et donc, forcément, ils s’activent. Et en ce moment, on s’en fout de savoir ce qui les motive, tant qu’ils trouvent.
C’est quelque chose qui est passé relativement inaperçu, mais j’ai vraiment beaucoup aimé ce qu’a proposé la Saintélyon dans son mode d’inscription. Et je ne serais pas étonné que ça devienne la norme (ou alors, les autres organisateurs sont excessivement stupides.. Oui, je sais, ce n’est pas impossible). En plus de l’assurance annulation qu’on trouve à peu près partout dans les gros trails qu’on doit réserver longtemps à l’avance, ils ont proposé une assurance report, qui permet de postposer son inscription à l’année d’après sans justificatif. Ça veut dire que même s’il n’y a pas de deuxième vague, même si tous les traitements sont en ordre et que le covid n’est plus qu’un mauvais souvenir (il y a peu de chances que ça arrive, je sais bien), on peut quand même décider de participer à l’édition 2021. Ce sont les premiers à prendre en compte l’aspect psychologique qu’a pu générer cette maladie, et c’est important. Car on sait bien que se retrouver seul dans le Forez début décembre à 4 heures du matin peut être assez anxiogène, donc si le mental n’est pas à 100%, ça peut être assez dangereux.