Jim Walsmely record Hardrock 100
Moins bon que Kilian Jornet, Jim Walmsley est-il à la ramasse ?
On a surtout parlé des projets estivaux qui se déroulaient en France. Entre le GR20 de Xavier Thévenard, le GR10 de Clavery, le GR5 de Maxime Génot (pour la partie nord) et de la bande à Grégoire Curmer (pour la partie sud), la grande Traversée de Salomon, l’UTMB de Pau Capell, il y avait de quoi faire. Pas avare dans l’effort et dans l’ambition de laisser son emprunte dans le monde du trail, l’américain Jim Walmsley y était allé aussi de sa tentative. C’est ainsi qu’il est parti à l’assaut du record de la Hardrock 100, détenu par Kilian Jornet.
Jim Walmsley : un abandon après 120km sur la Hardrock 100
On avait évoqué récemment les FKT, particulièrement populaires aux Etats Unis. C’est exactement ce que Jim a tenté. Le record du catalan était de 22h41 et détenu depuis 2014. Jim était parti sur un temps de 21h00. C’était très ambitieux et ça peut s’expliquer par deux manières. Soit il a prévu un timing ambitieux pour, même s’il ne l’atteignait pas, pouvoir battre le record. Soit il a fait du Walmsley, et en bon ambassadeur de la méthode américaine, il a eu pour ambition d’exploser le record, au risque d’exploser tout court. Certains trouvent ça chouette, d’autres trouvent ça arrogant, d’autres trouvent ça dommage. Personnellement, ce n’est pas ma philosophie, mais je suis très admiratif de cela, et je trouve que ça apporte un peu de fraicheur, et j’aime bien un mec qui arrive avec de l’ambition et se pose en disant « je veux tout exploser ». En France, ça ne plait pas toujours.
Le texan était plutôt bien parti, puis on a perdu sa trace après une centaine de kilomètres. On a d’abord cru qu’il avait eu une défaillance (un peu comme à la diagonale, quand il avait disparu des radars pendant presque une heure), mais c’était en fait lié à la panne de Garmin. Il semblerait que ça n’a pas eu d’incidence directe pour lui, mais il a jeté l’éponge au 120ème km.
Comment expliquer cet abandon sur la Hardrock 100 ?
C’est dommage, car il était à plus des deux tiers de la distance accomplie. Deux explications peuvent peut-être se trouver. Une ordre technique, l’autre d’ordre plus mental.
Soit la panne de Garmin l’a plus perturbé qu’on peut le penser. N’étant pas chez Garmin, je ne sais pas réellement en quoi elle a consisté. Mais de ce que j’ai pu lire sur les réseaux sociaux, certains coureurs n’avaient plus les infos en live sur leur montre quand ils couraient. Pour peu que Walmsley ait eu ça, ce ne serait pas étonnant que ça l’ait ennuyé au point d’abandonner. Quand on bat un record, il suffit d’un grain de sable dans l’engrenage pour que ça parte en live.
L’autre raison est potentiellement liée à la première et réside dans la philosophie de Walmsley, dont on a parlé un peu plus haut. Jim ne veut pas que battre les records, il veut les exploser. Et forcément, soit ça passe, soit ça casse. Le problème est que lorsqu’il décide ça, il va aller puiser dans ses réserves (physiques et mentales) assez tôt. Et fatalement, plus on va au fond desdites réserves, plus on est à la merci des événements extérieurs. Un coup de chaud, un coup de froid, une panne de réseau, etc… Un petit événement qui n’aurait pas d’influence de manière générale risque de devenir dramatique dans un contexte où on va taper un peu plus fort.