Les appréhensions pré-ultra
Au fur et à mesure qu’un ultra approche, j’ai toujours tendance à accumuler toutes les appréhensions possibles et imaginables. On peut parler de trac, de stress, d’inquiétudes… C’est quelque chose que j’ai toujours eu, et toujours selon la même logique.
Du mal de ventre au relativisme
Ça commence quelques jours avant avec une sensation de fatigue généralisée qui ressemblerait presque à un état grippal. Puis des maux de ventre à en tordre les boyaux. A ce moment là se pose la question de savoir ce qui arrivera si je ne finis pas. Je relativise en me disant que de toute façon, je ferai du mieux possible. Et à chaque fois, comme par magie, ça disparaît. Comme si ça faisait partie d’un rituel pour se mettre en condition pré-compétition et pour rentrer dans ma bulle.
Je ne suis pas dupe, je sais bien que ce moment va arriver. Pour un ultra le 15, à priori, à partir du 10, si je commence une petite colique, je saurai bien d’où ça vient.
Pas les seules appréhensions
Je ne sais pas si je suis le seul à ressentir les choses ainsi (ce qui est possible, ma nature anxiogène étant relativement plus développée que la moyenne), et je serais bien curieux que les personnes qui vont lire ces quelques lignes vont donner leur avis.
Le contexte sanitaire
Le problème est que pour ne rien ajouter, cette année, les sources d’appréhension se sont multipliées. Déjà, juste sur le fait de savoir s’il aurait lieu. Sur ce point, je dois vraiment rendre un hommage plus qu’appuyé aux organisateurs de l’Ultra Trail des Sources ; ils ont fait un boulot absolument remarquable, tant dans l’organisation, que dans la communication, que dans l’anticipation. Ils ont donc su être assez rassurants à ce niveau. Le souci, et ce n’est pas de leur faute, c’est que le semi marathon de Paris a été annulé une quinzaine d’heures avant le départ, et je crois que ça m’a un peu traumatisé (toute proportion gardée, bien sûr).
Après, sur le déroulement de la course, je dois bien admettre une petite appréhension sur le respect des gestes barrière. Pas de la part des autres, mais surtout de la mienne ; Car sur les premières heures, pas de souci, mais à partir du moment où la fatigue va arriver, j’ai peur de moins y penser, et je n’aurais vraiment pas envie de faire courir le moindre risque aux organisateurs.
La météo
Pareil, à partir du moment où on est à une dizaine de jours de l’événement, je commence à être neuf fois par jour sur la chaîne météo pour savoir ce qui va se passer. Temps normal ? Grosses chaleurs ? Orages ? Pour le moment, le 15 août, on annonce des orages potentiels, et je sais bien que d’ici là, ça aura le temps de changer vingt fois. Sachant que j’ai un peu la phobie des orages et que j’appréhende une potentielle canicule, ça n’aide pas.
Une question de nature profonde
In fine, j’ai bien conscience que c’est surtout ma nature anxiogène qui cherche à tout prix à se greffer à un endroit pour jouer son rôle. Et quand bien même le contexte sanitaire serait normal, que la météo était parfaite, que j’étais sûr de ne rien avoir oublier dans mon matériel, que j’étais certain que ma voiture tomberait pas en rade avant le départ, eh bien je serais capable de trouver autre chose. C’est que le temps est long quand la prépa touche à sa fin et qu’on attend que le départ soit donné.