Jack Sparow (le celèbre pirate des caraibes) m’a drogué à l’endorphine !
Voilà, je suis en train de courir et tout va plus plutôt bien.
J’ai déjà croisé mon petit avion de chasse furtif avec ses jolies formes et la distance de 6 km est devenue vraiment anecdotique.
D’ailleurs aujourd’hui mon objectif est un petit 18 km dans le parc du château de Versailles.
Je dis «petit » pour me la raconter un peu car pour moi, avec mes 8 mois d’expérience, c’est une vraie distance.
D’ailleurs ça commence à tirer un peu…
Dans ma tête mille réflexions.
Pourquoi je cours ?
Oui pour perdre du poids, oui pour être bien dans mon corps, oui parce que je me suis fixé un objectif très très haut (NYC Marathon) et que j’en ai tellement parlé que je me sentirais nul si j’abandonnais !
De toute façon, j’ai trop d’ego pour renoncer !
Sauf que ce matin, j’ai du mal à courir.
Voilà maintenant une heure cinq que je me traine et le dixième kilomètre arrive enfin péniblement sur le compteur de mon i Watch qui déconne clairement en m’annonçant régulièrement : Début de la séance !!
Entendre ça quand t’as plus de jus, c’est la loose absolue.
T’as envie d’aller chercher Steeve au paradis et lui coller une pomme dans la tronche.
Ok au onzième, j’arrive plus à rien, je suis mort… Plus de pomme, plus d’eau, plus rien du tout quand tout à coup… une musique un peu inhabituelle débute dans mes oreillettes.
C’est la musique de Pirate des Caraïbes. Une sorte d’envolée lyrique avec des violons bien rythmés.
Je monte le son. C’est kitch à souhait mais ça me fait penser à mon fils. Du coup, nano coup de boost. Je me mets à accélérer ! Je n’ai presque plus mal aux jambes !!! Je crie vas y Edouard !!! Les gens me regardent. Je m’en fiche, j’ai largement dépassé le stade du ridicule avec ma tenue optimiste à tord.
Je suis drogué, la petite musique de ce pirate à la noix m’entraine dans un combat sans épées contre moi même et je vais le gagner !!! Je suis euphorique !!! Je croise une jolie joggueuse, j’ai l’impression de la voir en tenue d’époque. J’hallucine et c’est hyper cool.
Cette fois, c’est certain, je vais aller au bout du 15eme kilomètre.
Ce sacré Jack m’a offert tout ce dont j’avais besoin…
Tout à coup c’est fini, la musique suivante arrive. C’est AVATAR ! Parfait ! Je tourne mes paumes de mains vers le ciel et le rythme beaucoup plus calme, jubilatoire et presque religieux m’emmène dans mes souvenirs les plus forts.
Une légère larme à l’œil, j’arrive au 17eme kilomètre.
De toute façon j’ai tellement apprécié la séance que je n’en ai plus rien à faire de la distance et du temps.
J’éteins ma montre qui m’annonce encore : début de la séance. Grrr
Je me mets à marcher. Je suis content, simplement content…
J’ai couru la distance que je souhaitais, ça n’a pas été facile. Je suis fier de moi et remercie ce Jack une dernière fois… Pardon le Capitaine Jack Sparrow. Le célèbre pirate des Caraïbes qui m’a drogué à l’endorphine.
Bon runs à tous.
E.M
Will NY 2019