Dans le monde du trail, il flotte parfois une petite gêne à l’idée d’aller s’entraîner sur bitume. Comme si courir sur route, c’était trahir l’esprit sauvage du sentier. Pourtant, il n’y a aucune honte à cela. Mieux : pour progresser en trail, la route peut devenir un allié redoutable. Et inversement. Décryptage d’un faux débat.
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Courir sur route ne vous rendra pas moins montagnard
Soyons clairs : courir sur route n’a jamais empêché un traileur de grimper un col, de s’éclater en descente ou de finir un ultra. Bien au contraire. Le bitume offre un terrain régulier, idéal pour travailler la foulée, la vitesse, et l’économie de course. Il permet d’atteindre plus facilement certaines intensités (seuil, VMA, fartlek), sans être perturbé par les racines, les cailloux ou le dénivelé. En clair : la route fait gagner du temps… pour mieux le perdre en montagne.
Et ce n’est pas Jim Walmsley ou François D’Haene qui diront le contraire. Le premier court le semi en 1h04, le second a peaufiné sa foulée sur piste. Quant à Mathieu Blanchard, son chrono de 2h22 sur marathon n’est pas une coquetterie : c’est un outil.
La route, un levier pour progresser en trail
Pourquoi un traileur devrait-il fuir la route, alors qu’elle peut l’aider à :
– Améliorer son seuil et sa VO2 max,
– Muscler ses ischios et ses mollets via des séances à allure rapide,
– Optimiser sa cadence et son relâchement,
– Et surtout, reprendre confiance quand les terrains techniques fatiguent.
En ajoutant des blocs de travail sur route en intersaison ou pendant les périodes de mauvais temps, on entretient une caisse solide. Et on développe une tonicité qui fera la différence sur les relances ou les faux plats montants des trails roulants.
Le trail peut aussi servir les routiers
L’inverse est tout aussi vrai. Si vous êtes coureur sur route, intégrer quelques sorties en trail, c’est faire du renforcement naturel. Monter, descendre, poser le pied sur des surfaces variées, c’est réveiller des muscles oubliés, éviter la monotonie, et stimuler la proprioception.
Le trail apprend à gérer l’effort dans la durée, à lire son corps, à développer une endurance de force. Et surtout, il offre une respiration mentale. Courir sans chrono, sans objectif précis, c’est parfois ce qui permet… de retrouver la flamme.
Le vrai piège : la routine, pas le terrain
Le plus grand danger pour un coureur, quel qu’il soit, ce n’est ni le bitume ni la caillasse. C’est l’habitude. C’est répéter la même boucle à la même allure trois fois par semaine. C’est oublier que varier les terrains, c’est aussi varier les sollicitations, repousser la stagnation, et éviter les blessures.
Alterner route et trail, c’est casser la routine, créer des ponts entre les qualités développées, et redonner de la fraîcheur au mental. C’est aussi une façon de mieux écouter son corps. De passer à la route quand on a besoin de rythme, de retourner sur les sentiers quand on a besoin de souffle.
Non, il n’y a vraiment aucun mal à courir sur route quand on est traileur. C’est même un choix intelligent. L’un nourrit l’autre. L’un vous rend plus rapide, plus fluide. L’autre vous rend plus fort, plus solide.
Ce n’est pas trahir l’esprit trail que d’enfiler ses chaussures sur du bitume. C’est simplement prendre soin de son corps, de sa motivation, et de sa longévité. Et au fond, c’est peut-être ça, être un vrai coureur : savoir courir partout, et surtout, avec envie.
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