Explication de l’acharnement que connait le trail ?
Tour de France maintenu # Trails annulés
Ces dernières heures, voire ces derniers jours (pour ne pas dire ces dernières semaines), on assiste à un espèce d’acharnement sur le trail. Et cet acharnement est marqué par une complaisance en parallèle avec d’autres sports. Que ce soit pour le Tour de France, Roland Garros, voire pour la fermeture des salles de sport, la sensation d’un deux poids deux mesures n’en est plus une.
On se réjouit que le Tour de France aie pu avoir lieu. On a hâte que Roland Garros se déroule. Les régions concernées ont hurlé quand le gouvernement a décidé de fermer les piscines et les salles de sport. Bon, on ne va pas être tout à fait naïfs, il y a forcément un peu de jeu politique derrière. On critique les actions du gouvernement, on se pose en victime, etc… En soi, c’est de bonne guerre. Ce qui est cependant un peu plus problématique, c’est la différence de traitement entre tout ça et le trail.
Comment d’un côté on peut se plaindre du fait que les salles de sport ferment tout en se réjouissant que des trails n’aient pas lieu ?
Pas de cluster dans le trail
Un traitement de défaveur difficilement cohérent
Je peux tout à fait comprendre que chacun se plaigne à partir du moment où son confort est touché. C’est humain et normal (enfin selon moi). En revanche, il faut accepter un peu de cohérence. De ce qu’on sait du virus, en extérieur, sa propagation est assez limitée (et d’ailleurs, on le rappelle, il n’y a pas eu de cluster sur les trails estivaux). Visiblement, il y a moins de risques qu’en intérieur. Après, depuis quelques mois, on n’a pas eu non plus (du moins à ma connaissance) de cluster dans une piscine ou une salle de sport. Et je comprends qu’on râle par rapport à leurs fermetures. Car ce ne sont pas les populations à risque qui vont faire de la muscu (la piscine, à la limite, je peux l’entendre).
L’arrogance des traileurs
Est-ce de notre faute ?
L’idée n’est pas ici de faire dans l’auto-flagellation. Mais soyons un peu humbles aussi. Est-ce qu’on paie un certain comportement ? Les coureurs en général et les trailers en particulier, ont toujours été vus comme des gens un peu méprisants, voire condescendants. Un peu genre « moi je fais du sport, moi je suis sain, moi je fais du trail, moi j’aime la nature , etc… ». De plus, quand les trailers se mettent à faire la leçon, je comprends que ça puisse être énervant. En étant trailer, les déclarations qu’ont pu faire Xavier Thévenard et Antoine Guillon ont eu le don de me mettre mal à l’aise. Je ne suis pas au point de lancer un hashtag #notinmyname, mais pas loin. Alors s’ils ont réussi à énerver quelques trailers, pas difficile d’imaginer que ça a pu énerver aussi les non sportifs.
Traileurs jalousés
Quand il y a des conflits, il n’y a jamais tout noir ou tout blanc, et le manichéisme est toujours une solution de facilité ; on sera souvent entre gris clair et gris foncé au maximum. Et si on a (par on, je parle des trailers) pu avoir quelques torts, on ne les a certainement pas tous. Est-ce que le fait que le trail permette de découvrir des choses qu’on ne connaitrait nulle par ailleurs peut générer de la jalousie ? C’est une possibilité. Car quand on parle de ce qu’on peut vivre pendant un ultra, effectivement, c’est unique. Simplement car aucun sport ne ressemble à l’ultra (je ne dis pas que ce sport est plus difficile que d’autres, je dis juste qu’il est unique) et forcément, c’est difficile de le vendre. Ce sentiment de liberté, de plénitude qu’on peut atteindre quand on a une vingtaine d’heures de course dans les pattes, que la nuit touche à sa fin et que le jour se lève, difficile de le ressentir ailleurs. Ce bal des frontales qu’on rencontre à la Saintélyon en début d’épreuve, on ne le verra nulle part ailleurs. Aussi, ceux qui bavent sur le trail devraient essayer et ils comprendront pourquoi on tient tant à notre sport.