Hardrock 100 en direct : à mi-course, Ludovic Pommeret est bien devant

Hardrock 100 en direct

La 30e édition de la Hardrock 100 se déroule actuellement dans des conditions à la fois intenses et dramatiques. Alors que les meilleurs ultra-traileurs de la planète bataillent dans les hauteurs du Colorado, la course a été endeuillée ce matin par le décès d’une participante, Elaine Stypula, victime d’un arrêt cardiaque après une dizaine de kilomètres. Malgré l’intervention rapide des secours de Silverton Medical Rescue, la coureuse n’a pas pu être réanimée. Cette tragédie jette une ombre sur un événement pourtant célébré comme l’un des sommets de l’ultra-trail mondial.

Hardrock 100 en direct

Hardrock 100 en direct, la mi-course

Côté sportif, la course est lancée sur un rythme très élevé. Dès les premiers kilomètres, un trio composé de Zach Miller, Mathieu Blanchard et Ludovic Pommeret s’est détaché. Dans une atmosphère chargée de fumée, les leaders ont enchaîné les cols et les descentes avec une fluidité impressionnante. Pommeret, prudent dans la première heure, a peu à peu accéléré, jusqu’à prendre la tête à Sherman (km 47,9), franchi après 5h39 de course, avec déjà quelques minutes d’avance sur le record qu’il avait lui-même établi en 2024.

Dans la montée vers Handies Peak, le point culminant de l’épreuve à plus de 4 200 mètres d’altitude, le Français a confirmé sa forme du jour. Il passe au sommet en 6h59, toujours leader, le visage serein et l’allure détendue. Derrière, Blanchard résiste bien, tandis que Zach Miller semble perdre du terrain. La descente qui suit est décisive : Pommeret lâche les chevaux et creuse l’écart. Son style en descente, trop souvent sous-estimé, s’exprime ici pleinement.

À Grouse Gulch (km 70), le Français pointe toujours en tête, après 8h33 de course. Il file ensuite vers Engineer Station (km 81,3), atteint en 10h02, marquant symboliquement le milieu de l’épreuve. À ce stade, non seulement il conserve l’avantage, mais il semble physiquement très frais. Un élément stratégique s’ajoute alors : Jim Walmsley, vainqueur de l’UTMB 2023, entre sur le parcours comme pacer pour accompagner Pommeret jusqu’à l’arrivée. Le tandem franco-américain pourrait faire des étincelles.

Chez les femmes, Katie Schide survole les débats.

Pour sa première participation, elle affiche une avance de plus de 27 minutes sur le record féminin, tout en occupant la cinquième place au classement général. Sa gestion de course est exemplaire, son attitude, ultra maîtrisée. La Française Manon Bohard reste deuxième, concentrée, solide, mais à distance. Derrière, les écarts commencent à se creuser.

Le peloton avance dans un décor somptueux mais exigeant, avec plus de 10 000 mètres de D+ à affronter et une météo capricieuse, notamment à cause des fumées en altitude. Le suivi vidéo, découpé en plusieurs segments, peine à offrir une vision continue de la course, ce qui n’empêche pas les passionnés du monde entier de vibrer au rythme des passages clés.

La Hardrock 100 reste fidèle à sa réputation : une boucle impitoyable, des visages marqués, des coups de théâtre, des abandons, du dépassement. Et cette année, une émotion supplémentaire, plus grave. À mi-course, Ludovic Pommeret tient son rang avec brio, bien aidé désormais par Jim Walmsley.

Derrière, Mathieu Blanchard pointe en deuxième position, mais déjà relégué à près de 20 minutes au ravitaillement d’Engineer Station. Il n’a pas marqué d’arrêt, traversant le poste comme en mode automatique. Une stratégie risquée, ou un aveu de faiblesse ? Difficile à dire, mais les écarts commencent à parler. Il avait déclaré au micro de irunfar avant la course venir pour l’aventure, pas pour la gagne.