Dans le chaos qui oppose Strava à Garmin, avec Suunto en embuscade sur un autre front, une certitude émerge chez les traileurs : l’incertitude technique se paie comptant.
Quand un outil (comme une montre ou une appli) devient instable ou imprévisible, les utilisateurs réagissent immédiatement — ils partent, ils changent, ils n’attendent pas.Dans le monde du trail connecté, la moindre incertitude technique fait fuir les utilisateurs.
Strava et Suunto ont porté plainte contre Garmin, Garmin a riposté en menaçant Strava
Strava a lancé les hostilités juridiques autour de brevets liés aux segments et aux cartes de chaleur. En parallèle, les exigences d’attribution de marque et la menace de couper l’API ont transformé une querelle de logos en crise d’usage, c’est-à-dire là où ça fait mal : la synchronisation automatique. Suunto a, de son côté, ouvert un contentieux distinct contre Garmin sur des brevets matériels.
Au milieu, l’utilisateur veut une chose simple : que sa montre parle à son écosystème, sans friction.
C’est précisément dans cette zone grise que COROS avance.
Le litige Strava–Garmin perturbe la passerelle qui relie la montre à la plateforme sociale et met en doute la fluidité de la synchro automatique. En trail, la fluidité vaut autant que le capteur : on court, on sauvegarde, on partage, on compare, on progresse. Si ce cycle casse, on change d’outil.
Pourquoi, dans ce moment précis, tant de coureurs regardent les montres GPS COROS ?
Parce que la marque a bâti sa valeur sur l’absence de frictions. L’objectif n’a jamais été d’impressionner par une encyclopédie de widgets, mais de disparaître derrière l’usage. Les montres mettent l’accent sur une autonomie réellement taillée pour l’ultra, une réception GNSS solide en montagne, une navigation suffisamment fiable pour suivre une trace sans s’encombrer, et une application qui synchronise vite vers les plateformes d’entraînement, Strava en tête. Pour un traileur, l’équation est limpide : si la synchro devient un casse-tête ou si l’import manuel revient à la mode, il s’en va vers la solution qui lui rend sa routine. Dans le même temps, le positionnement tarifaire reste lisible et la gamme courte évite la confusion des références : on choisit selon la durée des sorties et le niveau d’engagement, pas selon un catalogue sans fin.
La question revient alors : Strava pourrait-il créer le même blocage avec COROS ?
À court terme, ce serait contre-productif. Strava tient sa force de son rôle d’agrégateur universel et de réseau social sportif. S’il fermait plusieurs robinets, il fragiliserait sa proposition de valeur en amputant la diversité de son vivier de données et la fidélité communautaire qui l’accompagne. L’intérêt de Strava est de maintenir des passerelles fonctionnelles avec un maximum de constructeurs et de garder, au pire, des règles d’attribution raisonnables. L’intérêt de COROS, challenger par essence, est d’accepter les règles coopératives tant qu’elles ne dégradent pas l’expérience. C’est ce croisement d’intérêts qui fait que le “même binz” a peu de raisons de se reproduire tel quel.
Côté produit, COROS séduit parce qu’il répond précisément aux contraintes du terrain.
Les modèles légers orientés valeur servent de compagnons quotidiens pour des sorties de 10 à 50 km, sans sacrifier la précision GNSS ni la navigation de base. Les montres intermédiaires deviennent des “daily drivers” pour passer au-delà des 40 km, avec altimètre baro sensible, profils trail pertinents, métriques d’entraînement lisibles et robustesse éprouvée. Les modèles d’expédition jouent le marathon énergétique sur plusieurs jours, ce qui change concrètement un vécu d’ultra : moins de gestion de batterie, plus d’attention au sentier. L’expérience logicielle reste cohérente d’un bout à l’autre : suivi de charge et de fatigue compréhensibles, plans faciles à pousser sur la montre, synchronisations rapides. On ne cherche pas la surenchère ; on cherche la continuité.
La COROS Pace 3, c’est la montre “léger-efficace” pour ceux qui courent jusqu’à 40 ou 50 km.
Ultra légère, précise, endurante, elle s’adresse aux traileurs qui veulent une montre qu’on oublie au poignet, sans sacrifier la précision GPS ni la synchronisation fluide avec Strava.
La COROS Apex 2 et Apex 2 Pro sont les modèles du quotidien pour les coureurs exigeants.
Les Apex 2 et Apex 2 Pro constituent le cœur de la gamme. Solides, précises et endurantes, elles accompagnent les traileurs sérieux sur leurs préparations longues ou leurs ultras d’une journée. La version Pro ajoute une autonomie prolongée, un GPS double fréquence et un affichage plus lisible — des atouts clés en montagne.
La COROS Vertix 2 et 2 S, enfin, sont les montres d’expédition.
Les COROS Vertix 2 et Vertix 2 S, enfin, sont les montres d’expédition, celles qu’on emmène quand on part loin, longtemps, et sans prise électrique à l’horizon.
La Vertix 2, modèle emblématique, reste la référence de l’ultra-endurance : autonomie colossale (jusqu’à 140 heures en mode GPS standard, plus de 60 jours en usage montre), boîtier massif et indestructible, réception multi-fréquence d’une précision chirurgicale même dans les vallées encaissées, et compatibilité complète avec la cartographie hors ligne. C’est la montre des aventuriers, des coureurs de plusieurs jours, des expéditions et des ultra-trails engagés.
La Vertix 2 S, sortie plus récemment, reprend cette architecture mais dans un format légèrement plus compact et allégé, avec une meilleure ergonomie, une recharge plus rapide et des optimisations logicielles issues de la nouvelle génération COROS. Elle reste une montre d’ultra, mais plus polyvalente : adaptée à ceux qui veulent la robustesse d’une Vertix sans l’encombrement d’un “tank”.
Quelle COROS pour quel traileur ?
🏃♂️ Pace 3 : idéale jusqu’à 50 km, légère et précise, parfaite pour les entraînements réguliers.
⛰️ Apex 2 / Apex 2 Pro : la montre du sérieux, taillée pour les ultras d’une journée et les longues prépas montagne.
🧭 Vertix 2 / Vertix 2 S : pour les aventuriers du très long – autonomie monstrueuse, GPS multi-fréquence, résistance extrême.
Rien n’est parfait pour autant. Garmin conserve une avance sur la richesse cartographique, l’écosystème d’applications et certains raffinements de “smartwatch” qui comptent pour ceux qui veulent une montre totale, du bureau au bivouac. Le style plus utilitaire de COROS ne plaira pas à tous, et l’habillage lifestyle d’une Epix ou d’une Fenix gardera ses adeptes. En France, une fraction non négligeable des coureurs relativise d’ailleurs l’importance de Strava et s’estime bien servie par Garmin Connect ; dans ce segment, l’idée de changer de montre sera moins spontanée qu’aux États-Unis, où la dimension communautaire de Strava pèse lourd dans la motivation.
Amazfit et Apple Watch : les alternatives à Garmin, Suunto et Coros
Si l’on élargit le cadre, il existe des alternatives crédibles hors duel Strava–Garmin–COROS.
- Amazfit progresse à grande vitesse sur le rapport performances/prix et sur l’autonomie, au prix d’un écosystème moins abouti.
- Polar reste une référence pour structurer l’entraînement et la récupération grâce à des indicateurs pédagogiques et une navigation fiable via Komoot.
- L’Apple Watch Ultra, pour les utilisateurs d’iPhone, demeure la meilleure “smartwatch qui sait très bien courir”, avec un GNSS de haut niveau et un univers d’applications inégalé, tant que l’autonomie journée suffit à l’usage visé.
Au final, si la passerelle entre Garmin et Strava se grippe durablement, la dynamique la plus probable est simple : les coureurs attachés à leur historique, à leurs segments et à leur communauté protègeront Strava, et la façon la plus indolore de le faire sera de changer de montre. Dans ce scénario, COROS apparaît comme le choix le plus rationnel pour retrouver la fluidité perdue : une autonomie qui tient l’ultra, une fiabilité à la montagne, une synchro qui redevient invisible. Tant que Strava maintient une politique d’intégration raisonnable avec ses partenaires et que COROS poursuit sa ligne “peu de bruit, beaucoup d’usage”, la marque a toutes les cartes pour sortir gagnante d’une guerre dont les traileurs, eux, n’ont jamais voulu.
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Cet article repose sur des informations publiques, vérifiables et issues de sources spécialisées (DC Rainmaker, Runner’s World, Reddit, Colorado District Court, forums communautaires). Il n’exprime aucune prise de position contre les marques citées.u-Trail ne prend parti ni pour Strava, ni pour Garmin, ni pour Coros, ni pour Suunto. Aucune phrase ne vise à dénigrer une entreprise ou ses produits. L’objectif est uniquement d’informer la communauté trail et running sur les évolutions technologiques et leurs impacts potentiels sur les utilisateurs.Les données techniques, commerciales ou juridiques mentionnées peuvent évoluer. Toute correction ou mise à jour sera effectuée dès qu’une communication officielle sera publiée par les marques concernées.