Strava et Suunto attaquent, mais Garmin reste intouchable
Après notre article « Garmin va mal », qui revenait sur la double offensive judiciaire lancée par Strava et Suunto, une question se pose : ces procès peuvent-ils vraiment faire trembler un géant comme Garmin ?
En creusant les dossiers et les enjeux juridiques, la réponse s’impose : non, ces plaintes n’iront pas bien loin. Voici pourquoi.
Strava attaque… mais ne veut pas se couper de Garmin
La plainte de Strava, déposée fin septembre dans le Colorado, vise deux brevets liés aux segments et aux heat maps, ces fameuses cartes d’activité popularisées par la plateforme. Strava reproche aussi à Garmin d’avoir rompu un accord de coopération signé en 2015. Jusque-là, rien de surprenant. Mais le timing et la stratégie en disent long.
Strava ne veut pas déclarer la guerre. Elle veut surtout récupérer du pouvoir dans une relation commerciale devenue déséquilibrée. Garmin a développé ses propres outils d’analyse, concurrençant ceux de Strava, tout en exploitant encore ses segments. Cette plainte ressemble plus à un levier de négociation qu’à une vraie volonté de blocage.
Suunto dégaine une plainte technique mais tardive
L’affaire Suunto est plus technique. La marque finlandaise accuse Garmin d’avoir utilisé sans autorisation cinq brevets couvrant la mesure du rythme respiratoire, la détection du swing de golf, la structure d’antenne ou encore le design du boîtier. Ces technologies seraient présentes dans la plupart des modèles Garmin (Fenix, Forerunner, Venu, Epix…).
Mais voilà : certains brevets arrivent à expiration, et tous relèvent de domaines où les technologies sont aujourd’hui très largement partagées dans l’industrie. Le fond du dossier est peut-être légitime, mais la capacité de Suunto à obtenir un retrait ou une interdiction de vente semble faible.
Garmin a l’habitude de ce genre de tempête
Garmin n’est pas un outsider mal préparé. C’est un géant mondial avec une armée de juristes, une solidité financière à toute épreuve, et un savoir-faire historique dans la gestion des conflits commerciaux. Strava et Suunto peuvent faire du bruit, mais Garmin a les moyens de contenir les dégâts, ou de transformer la situation en avantage stratégique.
Dans le passé, Garmin a déjà surmonté d’autres litiges autour de brevets, de cartographie ou de compatibilité logicielle. À chaque fois, la même stratégie : gagner du temps, régler à l’amiable, et reprendre la main.
Et pour les traileurs, aucun risque
C’est le point le plus important : les utilisateurs de montres Garmin n’ont rien à craindre. Aucun modèle ne va disparaître des rayons. Aucune fonction ne sera coupée du jour au lendemain. Même dans le pire des scénarios, Garmin aurait le temps de modifier ses produits ou d’acheter des licences. L’expérience utilisateur ne changera pas.
Donc inutile de paniquer si vous utilisez une Fenix 8, une Forerunner 970 ou une Venu X1. Vous êtes dans l’écosystème le plus stable du marché. Et vous allez y rester.
En résumé : Garmin va gagner
Dans le feu médiatique, il est facile de croire que Garmin vacille. Mais la réalité est toute autre. Strava cherche à rééquilibrer une relation commerciale. Suunto tente de défendre des brevets techniques en fin de course. Et Garmin, comme souvent, encaisse, gère, et avance.
Strava attaque, Suunto proteste, les titres s’enflamment. Mais derrière cette agitation judiciaire, rien ne menace sérieusement le géant du GPS. Les plaintes sont techniques, tardives, ou stratégiques. Garmin, lui, garde l’avantage : ses moyens juridiques, sa solidité industrielle, et surtout… le temps de son côté.
Voilà pourquoi les plaintes n’iront pas loin. Et voilà pourquoi, malgré la tempête, Garmin va gagner.
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